© CitizenDailyCN
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Ouvert le 16 octobre 2022, le 20e congrès du Parti communiste chinois (PCC) doit entériner, sauf (immense) surprise, un troisième mandat pour Xi Jinping.

Une continuité qui ne plaît pas à plusieurs mouvements de contestation qui ont recours à AirDrop pour échapper à la censure.

Face à la répression, AirDrop est une parade limitée

Si vous êtes familier des iPhone, iPad et autres Mac, AirDrop vous dit forcément quelque chose. Pour les autres, peut-être avez-vous déjà entendu parler de ce système particulièrement pratique pour transmettre des fichiers entre machines de la Pomme. Car telle est la dernière stratégie trouvée par des opposants au pouvoir chinois pour sensibiliser à leur cause celles et ceux qui croisent leur chemin.

Le problème, c'est qu'AirDrop induit une proximité physique pour que les deux appareils puissent communiquer efficacement, idéalement moins de 2 mètres. Plus encore, cette technique reste limitée aux seuls détenteurs d'appareils Apple, mais elle permet à une opposition chinoise toujours plus muselée de se faire (un peu) entendre. De nombreuses images, que vous pouvez consulter sur le compte Instagram du mouvement CitizenDaily China (@CitizenDailyCN) traduisent un rejet du président de la République populaire de Chine, Xi Jinping.

Alors que le deuxième mandat du chef de l'État arrive à son terme, une modification constitutionnelle entérinée en mars 2018 permet à Xi Jinping de briguer un troisième mandat, et davantage s'il le souhaite. Ouvert il y a cinq jours, le 20e congrès du PCC laisse peu de doutes quant à une autre issue que celle d'un maintien du président sortant, au grand dam de ses détracteurs.

Le gouvernement chinois va jusqu'à censurer le mot « pont »

À l'origine des dernières contestations se trouve Peng Lifa, un homme de 48 ans surnommé « the bridge man », soit « l'homme pont ». Le 14 octobre dernier, deux banderoles, hostiles à Xi Jinping, ont été déployées par ce dernier sur un pont pékinois. Il n'en fallait pas davantage pour que des mots tels que « courage » et « pont » soient censurés, de même que les posts sur les réseaux sociaux et les messages privés évoquant cet incident.

AirDrop constitue un moyen de lutte invisible pour les radars du gouvernement, à moins que, par malchance, l'un des opposants communique ces clichés contestataires à un sympathisant du PCC qui le dénoncerait. Interrogé par l'édition internationale de Vice, un habitant de Shanghai resté anonyme fut tout surpris lorsque, dans le métro, un appareil nommé « Xi Jinping's iPhone » a souhaité lui transmettre un fichier par AirDrop. Sa curiosité l'a poussé à accepter, et il a reçu l'image contestataire : « C'est la première fois que je reçois un fichier critiquant le régime, tous supports confondus. La critique verbale est courante, contrairement à celle de cette nature. »

Si le mouvement fleurit dans de nombreuses universités aux quatre coins du monde, plus de 250 selon Citizen Daily China, les risques encourus par les propagateurs en Chine sont immenses, allant de la prison jusqu'à la privation de visite à leurs proches jusqu'à la fin de leurs jours. Pour l'heure, difficile de quantifier l'ampleur du nombre de contestataires du régime en Chine, alors que Xi Jinping ne semble pas prêt à céder son fauteuil.

Source : Vice