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Le parlement européen ne semble vraisemblablement pas décidé à lâcher la veste des GAFAM.

Au milieu des réglementations qui encadrent les actions des GAFAM dans les pays de l'UE et des amendes colossales infligées à ceux qui ne les respectent pas, certains élus européens accompagnés d'ONG ont en effet créé Lobby Leaks, un numéro vert avec un objectif clair : recueillir davantage d'informations sur les pratiques douteuses, voire clairement illégales, de ces multinationales.

Le lobbying particulièrement visé

Paul Tang est un député européen néerlandais à l'origine de ce projet. Il explique que l'objectif principal est de garantir davantage de transparence concernant les pratiques du lobbying au niveau européen. Ce projet repose sur deux éléments : mieux informer les législateurs et lever le voile sur les pratiques d'influence qui jouent avec les règles, voire les transgressent ouvertement. Pour lui ces pratiques n'encouragent pas uniquement la prise de mauvaises décisions, mais représentent surtout un véritable risque pour la démocratie.

L'astroturfing est une pratique qui est ainsi particulièrement visée. Cette dernière consiste, pour une entreprise ou un groupe d'intérêt, à donner à une position un semblant de soutien populaire ou de légitimité scientifique qu'elle n'a pas. Cela peut être fait, par exemple, en finançant des études sans mentionner explicitement qui paie, ou en créant des associations ou des bureaux de conseil dont le seul objectif est de défendre certains intérêts.

Si Lobby Leaks, est avant tout destiné à surveiller les pratiques des grandes entreprises de la tech, sa création au cœur du scandale du Qatar Gate (plusieurs élus européens soupçonnés d'avoir été corrompus pour défendre les intérêts du Qatar), n'est peut-être pas non plus une coïncidence.

Comment fonctionne Lobby Leaks ?

Destiné avant tout aux élus et employés du parlement européen, Lobby Leaks n'est pas réellement un numéro vert, mais plutôt un site internet. Chacun peut y soumettre les actions et contenus qu'ils jugent suspicieux, comme des mails ou des publicités ciblées défendant un peu trop les points de vue des GAFAM.

Les deux ONG qui gèrent le site se chargent ensuite d'enquêter sur les rapports ainsi reçus, et, le cas échéant, de dénoncer publiquement et auprès des autorités européennes, les tendances qui se répètent. De quoi infliger de nouvelles amendes en centaines de millions d'euros ?