« Les locaux de Charlie ont brûlé. Le site de Charlie, harcelé par les hackers, est hors-service. Et voilà que le compte Facebook de Charlie, dont la page Officielle est inondée de menaces islamistes, est bloqué par le site », vitupère l'hebdo satirique sur un blog temporaire créé jeudi.
D'après l'équipe, Facebook aurait estimé que Charlie Hebdo ne constituait pas une « vraie » personne (un caractère qui peut se révéler bloquant pour un profil individuel mais ne l'est pour les nombreux groupes et pages faisant référence à des médias. Le réseau aurait également estimé que la page contrevenait à ses règles d'utilisation, qui interdisent « les publications avec des contenus graphiques, sexuellement explicites ou avec des corps trop dénudés ».
Une description qui ne correspond pourtant pas particulièrement aux illustrations actuellement visibles sur la page en question, passée de 11 000 à 40 000 fans en trois jours. Les milliers de commentaires, parfois insultants, souvent virulents, laissés sous ses dernières publications seraient-ils la vraie raison de cette restriction ?
Reporter Sans Frontières n'a pas attendu la réponse à cette question pour s'insurger, signaler que Facebook avait censuré par le passé les pages de certains dissidents, et affirmer que « la fermeture de la page de Charlie Hebdo par Facebook serait un signe lourd de conséquences pour les journalistes, blogueurs ou militants d'Internet ».