Proton VPN a connu une forte augmentation du nombre de nouveaux abonnés, confirmant le rôle primordial des réseaux sociaux en cas de crise.
Le séisme, survenu il y a quelques jours, a provoqué une urgence humanitaire d'une telle ampleur que l'État turc peine à y répondre. Pour faire taire les critiques, ses dirigeants ont décidé de bloquer le réseau social Twitter, affirmant vouloir limiter la prolifération de ce qu'ils considèrent être de la désinformation.
Twitter bloqué pendant douze heures
Les médias sociaux sont devenus des plateformes essentielles d'information et de communication. Dans des contextes tels que celui que traverse la Turquie, ils constituent même un outil de premier ordre pour organiser les opérations de secours et rendre compte en continu de la situation sur place. Cependant, en raison de la lenteur du déploiement de ces secours, certains internautes doutent de l'efficacité du gouvernement, et même de sa volonté à intervenir sur le plan humanitaire dans certaines zones sensibles situées à la frontière syrienne.
En réponse, outre l'arrestation d'une dizaine d'entre eux, Twitter aura été bloqué pendant une demi-journée dans tout le pays. Cela a provoqué une ruée massive sur des solutions VPN, permettant aux victimes de la catastrophe et à leurs proches de contourner les restrictions.
Proton a affirmé avoir enregistré une augmentation des inscriptions sur son service VPN de plus de 30 000 % au moment de l'incident. La société suisse affirme que « l'utilisation est également très élevée avec des pics à plusieurs centaines de milliers de personnes connectées simultanément avant la levée de l'interdiction de Twitter. C’est actuellement dix fois plus que notre base de référence habituelle dans le pays ».
La censure au détriment de l'aide aux victimes
Selon le gouvernement, il s'agit de « mesures contre les contenus susceptibles de porter atteinte à l’ordre public et à la sécurité ». Celui-ci avait déjà restreint l'accès à plusieurs réseaux sociaux en 2022 suite à une explosion meurtrière survenue à Istanbul. L'élection présidentielle en Turquie, qui aura lieu dans quelques mois, laisse penser que l'État pourrait chercher à influencer les suffrages en faisant taire les critiques, au risque de nuire à l'organisation des secours.
Cet empressement à bloquer de tels canaux de communication fait écho à des censures similaires menées en Russie depuis le début de la guerre en Ukraine, mais également lors des récents mouvements de contestation en Iran et des élections présidentielles très controversées au Brésil. Les réseaux sociaux sont devenus primordiaux aussi bien dans la vie quotidienne des citoyens que dans les moments exceptionnels.
Face aux nombreux scandales qui les entourent et aux restrictions imposées par des États aux tendances autoritaires, de plus en plus d'organisations militent pour préserver un Internet plus libre. Comme Andy Yen, dirigeant de Proton, qui commente : « Maintenir l'accès à Internet gratuit et non censuré est essentiel. C’est particulièrement vrai en temps de crise, lorsque les individus comptent sur les plateformes en ligne pour pouvoir partager des informations avec leurs amis, leurs proches et la communauté au sens large ».
Source : BFMTV