© Elena Krivorotova / Shutterstock
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Acheter un logement de 40 m² à Paris suggère d'avoir un salaire très, très élevé. La dernière étude de la start-up Virgil montre qu'il doit avoisiner les 100 000 euros par an pour les primo-accédants.

Vous voulez vivre la grande vie en achetant un appartement à Paris intra-muros (ou dans le metaverse) ? On espère pour vous que vous gagnez beaucoup d'argent. La start-up parisienne Virgil, qui aide ses clients à devenir propriétaires par le biais du co-investissement en prenant en quelque sorte le rôle d'associée, a publié cette semaine un baromètre qui précise quel doit être le salaire d'un primo-accédant qui entend acheter dans la capitale. Et les données vont vous donner le vertige.

+ 194 % : en 20 ans, les prix de l'immobilier ont flambé à Paris

Pour établir son étude, Virgil s'est basé sur les prix immobiliers, par arrondissement, fournis par l'association Paris Notaires Services, une organisation créée à l'initiative de la Chambre des Notaires de Paris, il y a une trentaine d'années. L'entreprise s'est référée à l'Observatoire du Crédit Logement sur 20 ans pour les taux d'intérêt, et se base sur des frais de notaire de 7,6 %, des frais d'agence de 4,5 % de la transaction et des frais de garantie de 0,6 %, avec un crédit immobilier modélisé sur 300 mois (soit 25 ans) avec une capacité d'endettement de 33 %. Comme ça, vous savez tout sur la méthode.

Concernant les résultats, l'étude nous montre qu'un primo-accédant doit en moyenne gagner 97 490 euros (en salaire brut annuel), pour espérer faire l'acquisition d'un appartement de 40 m² à Paris. Et ce montant ne prend même pas en compte l'apport de 10 %, aujourd'hui devenu impératif. On rappellera, au passage, qu'un primo-accédant est défini, par l'INSEE, comme un ménage qui devient propriétaire pour la première fois.

La flambée des prix n'est pas un mythe, mais une implacable réalité. Il y a 20 ans, ce même primo-accédant ne devait débourser « que » 42 047 euros pour un 40 m² en terres parisiennes. En deux décennies, les prix de l'immobilier ont flambé de 194 % à Paris en moyenne.

© GBJSTOCK / Shutterstock
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Il faut s'éloigner de Paris si vous voulez avoir plus de chance(s)

Les arrondissements qui étaient attractifs il y a 20 ans (les 10e, 11e, 18e, 19e et 20e, avec des salaires nécessaires allant de 30 000 à 48 000 euros) restent ceux qui, en 2022, étaient plus facilement accessibles à la propriété pour les primo-accédants. Mais même dans ces derniers, les données se sont envolées, passant :

  • de 30 505 euros brut annuel en 2002 à 81 598 euros en 2022 dans le 19e,
  • de 32 153 euros brut annuel en 2002 à 83 178 euros en 2022 dans le 20e,
  • de 32 153 euros brut annuel en 2002 à 88 103 euros en 2022 dans le 18e.

Le salaire brut annuel nécessaire à la primo-accession diminue à mesure que l'on s'éloigne des murs de la capitale. Virgil estime qu'il faut gagner 50 743 euros en petite couronne (départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne). En grande couronne (Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Val-d'Oise), on tombe à 32 249 euros, contre 19 080 euros en 2022. Des sphères bien plus raisonnables, même si en petite et grande couronnes, les prix de l'immobilier ont respectivement augmenté de 160 et 114 % en 20 ans.

Sources : Virgil, BFMTV