Emmanuel Macron souhaite que le paiement des amendes pour consommation de drogue puisse être « immédiat », et que les contrevenants aient la possibilité de les payer aussi bien par carte bancaire qu'en liquide.
Depuis Marseille, où il est en visite jusqu'à mercredi, le président de la République a indiqué à nos confrères de La Provence, dimanche soir, qu'il devenait urgent de lutter plus fermement contre le trafic, mais surtout contre la consommation de drogue en elle-même. Sa solution ? Mieux équiper les agents de police, pour permettre aux consommateurs de régler leurs amendes forfaitaires dès qu'ils se font pincer.
Des milliers de terminaux de paiement distribués aux policiers
Le constat fait bondir Emmanuel Macron. Seulement 35 % des amendes forfaitaires pour consommation de drogue sont honorées. « Ce que nous avons constaté, c'est que comme le règlement se fait par télépaiement entre 45 et 60 jours, nous avons un taux de recouvrement de 35 %. Et c'est en dessous de cette moyenne à Marseille, c'est inacceptable », s'indigne le chef de l'État.
Conséquence : le président de la République a demandé à son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de préparer un décret qui devra être prêt avec la fin de l'été, pour gagner en efficacité sur le paiement des amendes.
Et les efforts ont déjà commencé, puisque 5 000 terminaux de paiement ont été distribués aux agents. L'idée ? Faire en sorte que le paiement immédiat par carte bancaire ou en liquide devienne la règle.
Taper sur le portefeuille
« On ne peut pas déplorer les trafics de drogue si on a des consommateurs », explique Emmanuel Macron, qui entend faire culpabiliser ces derniers, en ce qu'ils « nourrissent des réseaux et qu'ils ont une complicité de fait ».
Taper fort sur le portefeuille, et mettre en quelque sorte le couteau sous la gorge des consommateurs au moment où ils sont pris sur le vif semble être la bonne solution, selon le gouvernement. Et le déplacement à Marseille, une place forte du trafic de stupéfiants, constitue une bonne opportunité pour le revendiquer et passer à l'action.
Dans la cité phocéenne justement, un système de paiement forfaitaire avait été expérimenté à l'été 2020, avant d'être étendu à tout le territoire en septembre de la même année. Il s'agirait, selon une partie des policiers, d'une réponse plus efficace au délit d'usage de stupéfiants. Au passage, elle permettrait aussi de limiter l'engorgement des tribunaux.
Source : La Provence