ICREACH : le moteur de recherche développé par la NSA

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 27 août 2014 à 13h13
Et s'il suffisait de saisir quelques mots-clés dans un moteur de recherche pour retrouver les informations confidentielles d'une personne en particulier ? Voilà l'outil sur lequel aurait planché la NSA, l'agence de renseignements aux États-Unis.

Au travers des documents révélés par Edward Snowden, nous prenions connaissance des diverses pratiques des agences gouvernementales aux États-Unis dans le cadre de l'affaire PRISM. La NSA aurait ainsi procédé à une collecte massive de différents types de données extraites des serveurs de plusieurs opérateurs téléphoniques mais également de Google, Facebook, Apple, Twitter, AOL, Skype ou en encore Microsoft. Pour accéder à ce contenu, la NSA se serait ensuite inspirée de Google.

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En effet, plus d'une vingtaine d'agences gouvernementales aux États-Unis auraient secrètement eu accès à un moteur de recherche ressemblant à Google et permettant d'effectuer très simplement une requête au sein d'un vaste catalogue. Ce dernier contiendrait plus de 850 milliards de références, qu'il s'agisse d'appels téléphoniques, d'emails, des positions géographiques pour un téléphone à un instant T ou encore des archives de discussions sur les messageries instantanées.

Le magazine The Intercept explique avoir obtenu un document décrivant le fonctionnement de ce moteur baptisé ICREACH. Celui-ci fut entre autres mis à disposition auprès du FBI, de la CIA ou de la DEA. Au total, plus d'un millier d'analystes y aurait eu accès ainsi que 23 agences gouvernementales. Les personnes autorisées à utiliser ICREACH devaient disposer de l'ordre exécutif 12333 mis en place par Ronald Reagan en 1981 pour surveiller les communications à l'étranger. Toutefois ICREACH aurait également permis de collecter les données des citoyens américains.

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Initialement imaginé en 2006 par l'ancien directeur de la NSA, le Général Keith Alexander, ICREACH serait capable d'amasser 2 à 5 milliards de données chaque jour avec 30 types de métadonnées (email, SMS, fax, appels téléphoniques...). Mais que contiennent réellement les serveurs rattachés à ICREACH ? D'après un document de 2010, il s'agirait d'une base de données, mais un représentant du gouvernement aurait confié à The Intercept qu'il ne s'agirait que de métadonnées. Selon cette source, ICREACH « n'est pas un répertoire » contenant l'intégralité des conversations.

L'un des points sombres reste la nature de l'utilisation de ce moteur. L'on pourrait se demander si les autorités n'ont pas fait usage d'ICREACH pour obtenir quelques preuves sur une personne suspectée de crime tout en masquant par la suite la source de ces renseignements et en créant une nouvelle preuve de toute pièce.

ICREACH avait pour ambition de remplacer un ancien dispositif de collecte classé top secret baptisé CRISSCROSS/PROTON, et développé à l'initiative de la CIA. Après avoir soumis l'idée, Général Keith Alexander aurait accepté une proposition et un programme de test aurait été lancé fin 2007. Trois ans plus tard, ICREACH est dépeint comme le principal outil pour le partage de renseignements.


Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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