Il n'y a pas que les ados qui seraient trop connectés. Leurs parents aussi. Surtout s'ils ramènent un PC à la maison et consultent les mails sur leur mobile. La CGT estime que l'augmentation de la charge de travail, l'open space et le stress poussent les salariés à mordre sur leur vie privée. Du coup, notes de services, rapports et autres comptes rendus sont souvent réalisés au calme, dans les transports ou une fois les enfants couchés. Le syndicat lance donc une campagne pour « un droit à la déconnexion et une réduction effective du temps de travail des cadres et techniciens. »
Il est vrai qu'avec l'internet mobile, les tablettes et les smartphones, la frontière s'effrite entre les temps professionnels et personnels. 75 % des cadres et 39 % des salariés déclarent utiliser ces technologies pour leur usage professionnel pendant leur temps personnel selon une étude Malakoff Mederic. Cette disponibilité permanente augmente évidemment stress et sentiment d'urgence. Alors pour mieux maitriser leurs flux d'informations, certains vont jusqu'à couper le cordon, comme l'a montré le rapport Devotic sur la déconnexion volontaire.
L'initiative de la CGT s'inscrit dans la foulée des précédentes actions syndicales. Au mois d'avril, un premier accord de branche a établi un droit à la déconnexion pour les employés des bureaux d'études ou des sociétés d'ingénierie et de conseil. Mais cet accord est plutôt considéré comme une affirmation de principe, une base de réflexion pour provoquer des débats chez les professionnels. La CGT ne l'avait d'ailleurs pas signé. Son initiative vise donc à entendre la réflexion à l'ensemble des salariés. Et évidemment à aiguillonner le ministère du travail qui n'a pas pris position sur la question.