Le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi s'est exprimé lundi 10 septembre sur les antennes de RTL. Il a évoqué une potentielle loi susceptible d'encadrer l'addiction aux réseaux sociaux.
« Si besoin, pourquoi pas une loi ». C'est en ces termes que Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat au Numérique, a répondu à Élizabeth Martichoux lors d'un entretien diffusé sur les antennes de RTL lundi matin, à propos de l'addiction des réseaux sociaux observée ces dernières années. Et de revenir quelques instants sur la vision du gouvernement Philippe, à travers laquelle se dessine une potentielle loi venant encadrer les plateformes comme Facebook, Youtube et compagnie.
« Les designers de ces expériences font tout pour créer des dépendances »
« On a lancé des états généraux sur les nouvelles régulations numériques pendant l'été au mois de juillet, et il y a un des thèmes qui est celui de la dépendance aux écrans », précise l'homme politique, qui ne manque d'ailleurs pas de rappeler la stratégie des entreprises propriétaires des réseaux sociaux : « Les designers de ces expériences font tout pour créer des dépendances, des envies du retour, des envies de rester plus longtemps ».Faisant probablement référence à la technique de l'A/B Testing mise en place par Facebook, Mounir Mahjoubi relativise quelque peu ses propos en évoquant une prise de conscience dans le monde entier. Mais surtout, le membre du parti En Marche souhaite écouter le peuple français et dégager des problématiques capables de changer notre vision des écrans et des réseaux sociaux.
VIDEO #RTLMatin - Le secrétaire d'État au Numérique @mounir Mahjoubi n'exclut pas une loi pour encadrer l'addiction aux réseaux sociaux pic.twitter.com/cnmEfAwNnF
— RTL France (@RTLFrance) 10 septembre 2018
« Il va y avoir une grande écoute des Français. Si des Français qui nous écoutent sont intéressés, ils pourront exprimer leurs envies, exprimer leur vision du sujet ou simplement leur témoignage. Ce que je souhaite, c'est que l'on puisse culturellement se dire : c'est quoi le rapport que l'on a vis-à-vis des écrans, des applications ? Que chacun puisse décider dans sa famille comment il va faire », a-t-il ainsi déclaré.
Youtube et Facebook, vers des mesures préventives
Pour comparer la gravité de la situation, M. Mahjoubi prend l'exemple de l'addiction aux jeux d'argent et des mesures prises au cours des dernières années pour contrecarrer ce problème. Aujourd'hui, mais dans une moindre mesure, les compagnies comme Facebook et Google mettent progressivement en place des fonctionnalités à même de nous faire prendre conscience de notre consommation parfois excessive.Sur Youtube, une option vous indique par exemple le nombre d'heures passées à regarder des vidéos (à condition de l'activer), alors que Facebook et Instagram vous informent du temps total connecté à leur application. Des initiatives appréciées par le secrétaire d'Etat au Numérique, mais qui semblent quelque peu insuffisantes à ses yeux. De là à voir débarquer une loi en ce sens, il y a encore du chemin.