Les professionnels de l'audiovisuel ont enfin pris connaissance des détails de la réforme à venir. Et pour leur plus grand bonheur : des assouplissements sont au menu.
Après le temps de l'évocation, puis cela des pistes, voici celui du concret pour la réforme de l'audiovisuel. Ce lundi 2 septembre, le ministre de la Culture, Franck Riester, recevait les dirigeants des différentes chaînes, associations de producteurs et professionnels de la communication. Au programme : la réforme audiovisuelle avec une refonte partielle et avantageuse de la réglementation des médias et une gouvernance remise au goût du jour.
La publicité segmentée devrait bien voir le jour
Le premier des assouplissements proposés par le gouvernement tient au financement des acteurs de l'audiovisuel. La publicité dite « segmentée » ou « adressée », c'est selon, va ainsi être autorisée. Celle-ci disposera, d'abord, d'une période d'observation d'un an, et pourrait ensuite être généralisée. Elle permettra aux chaînes de s'adresser à une cible ou à des téléspectateurs particuliers, en leur diffusant un message personnalisé, comme l'indiquent nos confrères des Echos.Réforme de l'audiovisuel : une holding toujours en cours, mais Arte préfère garder son indépendance
Pour ne pas perturber l'équilibre entre les médias (on pense notamment à la radio et, surtout, au cinéma et à la presse), les chaînes n'auront pas le droit de joindre à la publicité les adresses des magasins.
Vive le cinéma à la télévision !
Le cinéma devrait être présent en force à la télévision ces prochaines années. Les chaînes pourront diffuser de la publicité pour le cinéma. Pour être précis, notons que la publicité destinée à faire la promotion de la distribution d'un film reste, elle, interdite à la télévision. Notons également que les films européens et d'art et d'essai bénéficieront toujours de quotas.Jusqu'à maintenant, les télévisions disposent de restrictions concernant la diffusion de soirées dédiées au cinéma. Le samedi soir par exemple, c'est interdit. Désormais, cette restriction est levée. Une façon de s'armer face à la concurrence féroce de Netflix.
Les grandes plateformes vont devoir contribuer
Les plateformes de streaming qui ont une activité en France vont aussi devoir passer à la caisse, « pour préserver l'exception culturelle française. » Des services comme Netflix ou Disney+ devront investir dans les œuvres européennes et françaises, peu importe le genre (fiction, cinéma ou documentaire).Le montant des investissements devrait être aligné sur celui des chaînes en clair (environ 16 % de leur chiffre d'affaires annuel en France).
Les grandes plateformes vont devoir contribuer
La fusion Hadopi-CSA a aussi été discutée, tout comme le renforcement des liens entre le CSA et l'Arcep s'agissant de la régulation des opérateurs télécoms.La partie « piratage » de la réforme a été confirmée, avec une attention toute particulière sur les contenus sportifs.
Le ministre de la Culture n'a en revanche pas encore confirmé la réunion des acteurs de l'audiovisuel public en holding, même si cela reste la tendance.
Source : Les Echos