Sur son blog, Microsoft accuse des hackers iraniens d'avoir conduit des attaques visant la campagne présidentielle américaine.
D'après Microsoft, ce groupe de hackers baptisé « Phosphorus » dépendrait du gouvernement iranien.
241 attaques en 30 jours
Microsoft résume son accusation dans les deux premières lignes de son communiqué : « Nous vous rapportons aujourd'hui avoir observé une importante cyberactivité d'un groupe de pirates que nous appelons Phosphore ("Phosphorus") et qui, selon nous, est basé en Iran et lié au gouvernement iranien ».L'opération aurait eu lieu sur un intervalle de 30 jours en août et en septembre. Durant ce laps de temps, Microsoft affirme avoir observé plus de 2 700 tentatives d'identification de comptes de messagerie. 241 attaques auraient ensuite ciblé certains de ces comptes. La plupart d'entre eux auraient pour point commun d'appartenir à des personnes liées, plus ou moins directement, à la campagne présidentielle américaine : des représentants actuels ou anciens du gouvernement américain, des journalistes couvrant l'actualité internationale ainsi que des personnalités iraniennes vivant hors de l'Iran seraient concernés.
Microsoft précise aussi que quatre comptes ont effectivement été piratés, tout en soulignant que ces comptes n'appartenaient pas à des représentants du gouvernement américain. Pour y parvenir, les pirates auraient utilisé les fonctions de récupération du mot de passe ou de réinitialisation du compte.
Des hackers aux « ressources conséquentes »
Microsoft poursuit en estimant les moyens engagés par les pirates, sans évoquer cette fois de lien potentiel avec le gouvernement iranien : « Bien que les attaques que nous rendons publiques aujourd'hui ne soient pas techniquement sophistiquées, les pirates ont tenté d'utiliser un grand nombre d'informations personnelles, aussi bien pour identifier leurs cibles que pour, dans certains cas, tenter une attaque. Cet effort suggère que Phosphorus est déterminé à engager un temps et des ressources considérables dans la recherche d'informations ».Le communiqué encourage ensuite à contrôler les paramètres de sécurité de son compte de messagerie. D'après Microsoft, le Microsoft Authenticator reste son service le plus sécurisé. Et d'ajouter : « Le public peut aussi vérifier de temps à autre son historique de connexion, ce que nous recommandons aux journalistes, au personnel de campagne et à toute personne attentive à la sécurité de son compte ».
Si l'implication du gouvernement iranien est démontrée, il s'agira d'un nouvel assaut dans la guerre numérique qui oppose Washington à Téhéran. En juin, la situation était inversée, Donald Trump ayant ordonné « une cyberattaque de représailles contre un groupe d'espions iraniens ».
Source : Politico