La Russie et la Chine s'apprêtent à signer un traité de coopération visant à lutter contre les contenus illégaux sur Internet. Celui-ci s'apparente à la mise en place d'un organisme de contrôle des communications russes. Différentes critiques pointent l'initiative comme une nouvelle méthode de censure sur le Net.
Le traité, qui doit être signé le 20 octobre, disposerait d'un statut international, rapporte Reuters.
La crainte d'une nouvelle censure
Les deux entités qui signeront l'accord se sont déjà rencontrées plus tôt dans l'année. En Russie, c'est le « Roskomnadzor », le service fédéral de supervision des communications, des technologies d'information et des médias de masse qui ratifiera le texte. Côté chinois, ce sera l'administration chinoise du cyberespace (la CAC) qui apposera sa signature.Reuters ne rapporte pas les détails de cette coopération. Le communiqué dit simplement que le traité doit lutter contre les contenus jugés illégaux. Côté chinois, on ne peut s'empêcher de songer aux événements de Hong Kong, que les autorités chinoises cherchent à taire alors que le territoire indépendant connait ses pires violences depuis 1997. La censure chinoise a déjà amené le pays à fermer 4 000 sites web en l'espace de trois mois en 2018.
C'est bien cela que craignent les détracteurs du traité qui s'apprête à être signé : la censure d'informations susceptibles de nuire à l'image des deux pays, ou à celle de leurs gouvernements.
Un renforcement des liens russo-chinois
D'après Reuters, les liens entre Beijing et le Kremlin ont longtemps été basés sur la méfiance. Les deux pays partageant une frontière longue de 4 200 kilomètres, Moscou s'est longtemps inquiété de l'influence chinoise dans l'est du pays. Mais ces relations auraient changé à la suite de l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014. L'administration du président Vladimir Poutine se serait depuis rapprochée de la Chine, et aujourd'hui, les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie se sont développés. En juin, à l'occasion de la visite du président Xi Jinping, 20 milliards d'euros de contrats ont été annoncés entre les deux pays.Cette coopération devrait se poursuivre et se diversifier. La semaine passée, Vladimir Poutine a annoncé un programme visant à aider la Chine à mettre en place un système d'alerte contre les missiles balistiques. Actuellement, seuls la Russie et les Etats-Unis possèdent un tel système.
Source : Reuters