Dans sa joute contre l'Iran, Donald Trump fait cavalier seul, et son fidèle destrier est une fois de plus Twitter. Après avoir exacerbé les tensions avec Téhéran en ordonnant l'élimination du général iranien Quassem Soleimani, le Président Trump fait savoir au Congrès que le meilleur moyen de se tenir informé de la situation... est de le suivre sur le réseau social.
Au-delà de faire fi des conventions, Donald Trump fait peu de cas des institutions. Cette semaine, le président américain s'est une nouvelle fois distingué par son utilisation de Twitter en indiquant ce 5 janvier que ses prochains tweets serviront de notifications au Congrès des États-Unis.
Donald Trump enjoint le Congrès à suivre son compte Twitter personnel
« Ces publications serviront à informer le Congrès des États-Unis que si l'Iran frappe une personne ou une cible américaine, les États-Unis riposteront rapidement et pleinement, et peut-être de manière disproportionnée. Un tel avis juridique n'est pas nécessaire, mais il est néanmoins donné ! », a déclaré Donald Trump, ce dimanche, sur son compte Twitter personnel. Le Congrès est averti, il devra suivre le président sur la plateforme de microblogging pour connaître la suite des événements.These Media Posts will serve as notification to the United States Congress that should Iran strike any U.S. person or target, the United States will quickly & fully strike back, & perhaps in a disproportionate manner. Such legal notice is not required, but is given nevertheless!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 5 janvier 2020
Ce tweet fait suite à plusieurs autres posts publiés ce 4 janvier, dans lesquels le Président Trump indiquait notamment que 52 sites iraniens de haute importance (dont des sites culturels, ce qui constituerait un crime de guerre, rappelle The Verge) seraient ciblés par des attaques américaines en cas de réponse iranienne à l'exécution du général Soleimani. Les messages publiés ce week-end par Donald Trump s'inscrivent par ailleurs dans une longue suite de tweets polémiques du président américain, ayant dans certains cas eu d'importantes répercussions internationales.
....targeted 52 Iranian sites (representing the 52 American hostages taken by Iran many years ago), some at a very high level & important to Iran & the Iranian culture, and those targets, and Iran itself, WILL BE HIT VERY FAST AND VERY HARD. The USA wants no more threats!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 janvier 2020
Le Congrès illégalement « marginalisé » par l'attitude en ligne de Donald Trump
Aux États-Unis, l'attitude de Donald Trump à l'égard du Congrès et des institutions fait réagir. Les annonces de l'intéressé sur Twitter seraient illégales, selon Oona Hathaway, professeur en droit à l'Université de Yale. « D'après la Loi sur les pouvoirs de guerre (War Powers Resolution), Trump ne peut pas notifier le Congrès par l'intermédiaire d'un tweet », pointe-t-elle.This tweet threatens to break several laws. First, the President cannot notify Congress under the War Powers Resolution by tweet. 1/ https://t.co/tf5m8gXzCh
— Oona Hathaway (@oonahathaway) 5 janvier 2020
The Verge note pour sa part qu'en dépit du caractère potentiellement illégal de certains tweets de Donald Trump, Twitter n'interviendra pas. En janvier 2018, la plateforme avait en effet indiqué que « bloquer un leader mondial de Twitter ou retirer ses tweets controversés reviendrait à dissimuler des informations importantes ».
Source : The Verge