Régulièrement soulevée, l'idée de taxer les investissements publicitaires sur Internet n'a toujours pas les faveurs des professionnels du secteur. Dans un communiqué, la branche française de l'IAB (Interactive Advertising Bureau) a dénoncé mardi les conséquences négatives que pourraient selon elle entraîner la future proposition du rapporteur général du budget au Sénat, Philippe Marini. Celui-ci entend en effet déposer dans le cadre de la loi de Finances 2011 un amendement visant à taxer à hauteur de 1% « les achats de publicité en ligne réalisés par les professionnels de droit français ».
Surnommée « taxe Google », la mesure aurait pour effet de compenser le manque à gagner qu'entraîne la domiciliation fiscale de sociétés telles que Google (Irlande), eBay ou Apple (Luxembourg). « Une réaction de défense de l'Etat face à des plate-formes très symboliques de la mondialisation », explique le sénateur, selon qui la taxe pourrait permettre de faire rentrer quelques dizaines de millions d'euros par an dans les finances publiques.
« Si elle était adoptée, cette mesure mettrait gravement en péril l'écosystème innovant mais fragile de l'économie numérique en France », estime pour sa part l'IAB France. L'association fait valoir que les grands groupes n'en subiront pas l'impact, puisqu'ils n'auront aucun mal à déporter leurs achats d'espace vers l'étranger, mais qu'elle aurait pour effet d'oppresser les petits annonceurs. « Même avec un montant symbolique, un tel projet pourrait entraîner la délocalisation d'une partie des acteurs français de l'Internet, leur activité étant, par nature, très mobile », souligne encore l'IAB.