Grégory Bocquenet, bonjour. Quelle serait selon vous la principale force de Public-Idées sur le marché français de l'affiliation ?
Nous nous positionnons aujourd'hui comme la troisième plateforme du marché. On dira qu'on surfe un peu sur le made in France, mais nous sommes aussi la première plateforme franco-française, puisque Tradedoubler et Zanox appartiennent à des groupes suédois et allemands. Le fait d'être un acteur français et d'avoir la chance de toujours compter les fondateurs parmi nous, tous réunis autour du même objectif, nous permet de maintenir la croissance et de mobiliser nos équipes, nos clients et les éditeurs.
Cela nous permet aussi de réfléchir aux différentes innovations possibles sans avoir de ralentissement structurel, et d'être toujours parmi les premiers à sortir de nouvelles innovations technologiques. Nous sommes d'ailleurs reconnus pour ça, ainsi que pour l'expertise technique de nos équipes.
Pouvez-vous nous donner un exemple de résultat de cette expertise ?
Public-Idées a par exemple lancé deux produits majeurs en 2011, qui d'ailleurs sortent de l'affiliation traditionnelle. Le premier concerne toute la partie reciblage, sur laquelle nous avons acquis de vraies compétences, et que nous exploitons aujourd'hui au travers de technologies développées par nos équipes.
Nous avons également lancé toute une partie dédiée à la déduplication dans le cadre des campagnes emailing. Elle permet aux annonceurs de bien différencier la stratégie d'acquisition de nouveaux clients de celle qui concerne plus spécifiquement la fidélisation et la gestion de la relation avec les clients existants. Cela permet d'éviter de communiquer un message d'acquisition sur une base membre déjà existante, ainsi que de limiter la pression sur les internautes.
Est-il inévitable de dépasser les mécaniques traditionnelles de l'affiliation pour maintenir la croissance ?
Le catalogue de nos solutions fait plutôt de nous des experts du marketing à la performance qu'un simple acteur de l'affiliation, et c'est ce qui nous permet de répondre aux différentes problématiques des annonceurs. Si l'on prend le reciblage par exemple : l'affiliation est un marché assez mature. Nous voulions donc proposer la possibilité d'exploiter la longue traine du réseau de nos affiliés, selon la fameuse règle du 20 / 80. Le fait d'avoir cette offre permet à certains de nos affiliés qui n'endossent pas vraiment le métier d'éditeur de placer des bannières avec reciblage sur nos annonceurs, ce qui apporte une vraie différenciation par rapport à nos concurrents.
Quels seront les enjeux pour 2012 ?
Puisque nous nous présentons comme des experts du marketing à la performance, et que de plus en plus de problématiques portent sur le mobile, il va de soi que nous ne pouvions pas rester sans disposer d'une offre complète à destination des annonceurs. L'idée, dont je ne peux pas trop parler pour l'instant, consistera toujours en un mécanisme à la performance, basé sur une technologie développée en interne. Nous allons prochainement la bêta-tester, puis sortir l'offre dans la foulée.
Les réseaux sociaux constituent par ailleurs un axe de développement inévitable sur notre marché. Ici, l'idée sera d'accompagner nos annonceurs dans leurs démarches social media, en leur fournissant un moyen de développer leur marketing viral sur les réseaux - tout particulièrement Facebook. L'offre sortira, je l'espère, avant la fin du deuxième trimestre.
L'année devrait donc se révéler assez mouvementée. C'est d'ailleurs pour ça qu'on embauche aujourd'hui, pour accompagner la croissance, et maintenir notre réactivité. Moi qui viens d'un groupe plus important en taille, je réalise pleinement qu'il est impératif de pouvoir répondre très rapidement aux besoins et attentes de nos clients. C'est dans cette optique par exemple que Public-Idées dispose d'un trading desk, ce qui nous permet si besoin d'aller acheter des espaces au CPM (coût par mille) sur le marché, en enchères temps réel.
Quid des projets annoncés d'expansion en Europe ?
Jusqu'ici , nous gérions tout depuis la France, avec des équipes dédiées aux différents pays, avec un international qui représente aujourd'hui environ 15% du chiffre d'affaires. Au premier semestre cette année, nous implantons des bureaux physiques à Milan et à Madrid. C'est une part très intéressante des affaires, puisque nous avons déjà des clients pan-européens. Jusqu'ici, nous gérions très bien depuis la France, mais l'idée consiste tout de même à toujours se rapprocher des clients, des agences et des affiliés. Le Portugal - et par extension le Brésil, et la zone Benelux Hollande resteront pour l'instant gérées depuis la France. Quant au marché britannique, on estime qu'il est déjà très saturé.
Grégory Bocquenet, merci.