C'est un basculement. Au Royaume-Uni, et pour la première fois dans le monde, les investissements publicitaires se feront d'abord sur Internet en 2015. Cela veut dire que ce seul média concentrera plus de dépenses que la télévision, la presse, les magazines, l'affichage en extérieur, le cinéma et la radio.
Dépenses publicitaires en 2013, en millions d'euros - source : GroupM, UDA.
D'après une étude annuelle de l'agence de pub GroupM, Internet a déjà capté 48% des investissements en 2014, à comparer aux 44,7% enregistrés en 2013. L'an prochain, les dépenses en ligne devraient dépasser les 51%, d'après les prévisions, à la faveur d'un taux de croissance bien supérieur que dans les autres médias. En 2014, environ 7 milliards de livres ont été dépensées en ligne, contre plus de 8 milliards attendues en 2015.
La TV est, et restera le deuxième poste de dépense des annonceurs. Ces derniers ont investi 3,9 milliards de livres dans des spots de pub cette année, et devraient y consacrer plus de 4 milliards l'an prochain. Troisième vecteur de communication, lui aussi nettement devant : la presse écrite. Mais là, la tendance est à la baisse... De 1,9 milliard de livres consenties dans les journaux en 2014, ce chiffre chuterait à 1,7 milliard en 2015.
Internet pèse moins de 14% de la pub en France
Les investissements des marques dans le papier se sont effondrés de 8,7% pour les journaux et de 11,7% pour les magazines en 2014. La tendance devrait se maintenir l'an prochain, prédit GroupM, alors que le Web pourrait voir sa part grimper de 12,7%, alors qu'il surfait sur un rythme de croissance de 14,4% cette année. Le déclin n'attend pas tous les formats historiques puisque la pub TV devrait continuer à progresser de 3,2%.Le décalage avec la France est total. Les derniers chiffres de l'Union des annonceurs (UDA) révélaient que la télévision dominait le marché, en 2013, avec 36% des dépenses, devant la presse avec 26,7%. Internet occupait la troisième marche du podium seulement, avec 15,6% des investissements. Et le rythme de progression de 3,8% sur un an ne permet pas de penser que le Web contrôlera de sitôt la pub en France.
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