Apple, Asus et maintenant Samsung. Le cercle des fabricants de smartphones se mettant à bloquer la publicité s'élargit avec un acteur de poids : le sud-coréen représente, chaque trimestre, un smartphone sur quatre vendu dans le monde. La nouvelle a de quoi inquiéter un pan de l'économie numérique, dont le mobile est vu comme un relais de croissance pour les éditeurs qui se financent grâce à elle, et une opportunité pour les annonceurs.
Comme avec Safari chez Apple, ici, c'est le navigateur maison qui est concerné. À savoir, Samsung Internet. Le sud-coréen profite d'une mise à jour (version 4.0) afin d'ouvrir la porte au blocage de la publicité, en concluant un partenariat exclusif avec Rocketship. Seuls les utilisateurs d'Android 5.0 seront concernés dans un premier temps, mais la société prévoit d'ores et déjà d'étendre prochainement cette possibilité de blocage à Android 4.x.
Un argument commercial ?
Le bloqueur de publicités développé par Rocketship s'appelle Adblock Fast et était déjà disponible pour Chrome et Opera (version desktop) et Safari sur iOS depuis l'automne 2015. Sur Android, l'outil sera limité à Samsung Internet 4.0. L'éditeur met en avant la réduction de 50 % en moyenne du temps de chargement des pages Web ainsi que des économies en matière de bande passante et d'utilisation des ressources mémoire et processeur.Adblock Fast revendique 200 000 utilisateurs - Crédit : Rocketship.
À la différence d'Apple, on ne comprend pas encore tout à fait la logique de Samsung avec cette annonce. En effet, Apple s'est mis à autoriser le blocage de la pub pour inciter au report des contenus et des investissements vers son écosystème Apple News, qui sortait de terre dans la foulée. Apple est aussi assez actif sur la protection des données : il ne monétise pas les informations de ses clients et vient de décider de stopper iAd, sa régie pub.
Une étude sur l'adblocking
En France, Free vient d'être condamné par un tribunal pour avoir filtré les e-mails publicitaires de la société Buzzee à destination des adresses @free.fr, et qu'il considérait comme des spams. En cours d'année, l'IAB France qui est l'organisme de normalisation de la pub, va lancer une étude afin de savoir « pourquoi (les internautes) installent ces logiciels, comprendre leurs motivations ». Il y a fort à parier que la réponse soit déjà connue.À lire également :