Des expérimentations pour occuper le terrain
Ce que les opérateurs appellent la 4G repose à ce jour sur le standard LTE qui, comme le standard 3G HSPA, dispose de plusieurs catégories délivrant des débits plus ou moins élevés.Et en l'occurrence l'un des opérateurs supplante les deux autres avec son réseau LTE de catégorie 4, promettant et offrant bel et bien un débit plus élevé que ceux de catégorie 3.
Devancé par Orange sur le débit mais également par Bouygues Telecom sur la couverture, l'éternel numéro deux SFR est ainsi numéro trois. Pour redorer son blason, l'opérateur revendique donc la première expérimentation LTE-Advanced de France. Particulièrement offensif en matière de 4G avec son « réseau national », Bouygues Telecom n'a pas tardé à répondre.
Une tempête dans un verre d'eau ?
Mais le seul crédit des deux challenger est d'avoir été précoces, car il ne faut pas s'attendre à une révolution.Dans beaucoup d'esprits le LTE Advanced est effectivement la « vraie 4G », celle qui était réservée aux nations les plus avancées comme le Japon ou la Corée du Sud. C'est bien ce qu'avait défini l'ITU, l'Union internationale des télécommunications, avant de se résigner à s'aligner sur la communication d'opérateurs du monde entier. En réalité depuis décembre 2010, la 4G englobe officiellement le LTE et le LTE-Advanced.
Concrètement SFR a fait savoir par voie de communiqué de presse qu'il a obtenu « en laboratoire » « des débits réels » de 174 Mb/s. Quelques heures plus tard Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Telecom, indiquait sur Twitter espérer atteindre 160 Mb/s pour son premier test « sur réseau réel ».
Chez Bouygues Telecom et SFR la hausse n'est donc que de 7 à 16 % par rapport au maximum théorique de la 4G d'Orange.
Des avantages principalement pour les opérateurs
Il faut dire que le LTE Advanced n'est pour ainsi dire à la 4G que ce que le Dual Carrier ou DC-HSDPA est à la 3G : une évolution permettant d'utiliser simultanément plusieurs porteuses. En les multipliant le LTE-A permet ainsi d'atteindre un maximum théorique de 1 Gb/s, mais avec les deux ou trois fines bandes de fréquences (10 à 20 MHz) dont disposent les opérateurs en France, les gains sont naturellement plus modestes.Pas de quoi attendre impatiemment la mise en service commerciale, qui n'interviendra pas avant l'arrivée des premiers terminaux compatibles, attendus pour le deuxième semestre 2014.
En revanche on peut comprendre que les opérateurs préparent le terrain, car en coulisses le standard qu'on appellera peut-être 4G+ présente plusieurs intérêts. En plus de renforcer l'attrait des offres, il permettra effectivement d'augmenter presque sans frais la capacité des relais et donc de réaliser des économies.
Le LTE-Advanced apporte effectivement une meilleure efficacité spectrale : il permet de transférer 30 bits par seconde et par Hertz (30 bps/Hz) contre 16 pour le LTE. À débit constant il permet donc quasiment de doubler le nombre de clients connectés simultanément à un relais, ce qui n'est pas négligeable quand on constate l'état de saturation du réseau 3G et qu'on sait à quel point les ressources sont rares et coûteuses.
En définitive dans le contexte de la France, on peut considérer le LTE comme de la vraie 4G et le LTE-Advanced comme une évolution, bienvenue mais loin d'être une révolution.