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Le pays voisin des États-Unis sait que l'adoption de la 5G sera longue, sans oublier qu'un ou plusieurs opérateurs devraient être contraints de se passer de Huawei.

Au Canada, la 5G est une réalité. Depuis le début de l'année, les trois principaux opérateurs de télécommunications du pays, à savoir Rogers, Bell et Telus, proposent à la fois des forfaits 5G mais aussi les premiers mobiles disponibles, comme le Samsung Galaxy S20 Ultra 5G, le Motorola Edge+ 5G ou le LG Velvet 5G. Mais le rythme de croisière, ce n'est pas pour demain. Au pays à la feuille d'érable, on ignore encore quoi faire concrètement avec la technologie de cinquième génération.

De timides forfaits 5G pour une data canadienne très coûteuse

Les habitants de plusieurs grandes villes canadiennes peuvent désormais s'essayer à la 5G, officiellement. Certaines zones sont couvertes à Montréal, Calgary, Edmonton, Vancouver ou du côté de la métropole de Toronto. On retrouve des forfaits chez les opérateurs, forfaits particulièrement coûteux, pour nous Français.

L'opérateur leader, Rogers, propose une base de trois forfaits (100% canadiens). À partir de 75 dollars canadiens par mois (environ 48 euros), les abonnés bénéficient des appels, SMS, MMS et de la data illimités, mais avec seulement 10 Go « à la vitesse maximale ». Une fois cette limite dépassée, les petits caractères en bas de page nous indiquent que la vitesse tombe à 0,5 Mbit/s environ. Si vous voulez augmenter ce plafond à 20 Go ou à 50 Go, il faudra respectivement débourser 80 dollars (51 euros) ou 125 dollars (80 euros). Pour ce dernier, la version forfait Canada + US grimpe à environ 92 euros !

Capture d'écran du site de l'opérateur Rogers et de ses offres 5G
Capture d'écran du site de l'opérateur Rogers et de ses offres 5G

Malgré les offres et les terminaux qui commencent à être disponibles, au Canada, on ne croit pas à la démocratisation rapide de la 5G. «Tout le monde essaie de se positionner, pour des raisons marketing, mais la 5G fonctionnant à plein régime n'est pas pour demain », explique Catherine Rosenberg, spécialiste sur l'avenir de l'Internet et des systèmes 5G de l'Université de Waterloo, à nos confrères de Radio-Canada.

Des usages qui restent encore à prouver

Au-delà des consommateurs pour le moment pas vraiment emballés en raison de zones couvertes encore trop rétrécies et peu nombreuses, il y a l'usage « professionnel » de la 5G qui pose question de l'autre côté de l'Atlantique. On se demande en effet, au moment où l'on parle, quels usages concrets peut-on avoir de la 5G.

Promise à la conduite autonome, à l'usine reconfigurable ou aux opérations chirurgicales à distance, la technologie n'est pas prête à démontrer son potentiel avant plusieurs années. Et les villes équipées aujourd'hui ne le sont pour le moment pas suffisamment, ce qui rend le signal faible et instable. Pour Catherine Rosenberg, ce ne sont pas que les smartphones qui devront être compatibles 5G pour atteindre le plein potentiel du réseau mobile mais l'ensemble des équipements connectés.

On n'oubliera pas non plus le cas Huawei, dont la décision à son sujet est sans cesse repoussée par le gouvernement Trudeau, qui a observé avec attention les comportements français et britanniques, qui s'ils ne bannissent pas définitivement la firme de Shenzhen tout de suite de leurs réseaux 5G, ont posé une date de péremption : 2027 pour le Royaume-Uni, et sans doute 2028 pour la France.

Source : Radio-Canada