Le poids lourd européen des équipementiers télécoms, Ericsson, n'est pas épargné par la crise et s'apprête à remercier 8 500 personnes, soit près d'un salarié sur dix.
La vague de licenciements qui touche le secteur de la Tech depuis plusieurs mois continue de prendre de l'ampleur et fonce désormais sur celui des télécoms. Selon une note adressée aux employées d'Ericsson et consultée par nos confrères de Reuters, l'entreprise suédoise se prépare à licencier 8 500 de ses 100 000 salariés à travers le monde, soit près de 10 % de ses effectifs totaux. L'équipementier évoque un plan de réduction des coûts.
Ericsson écarte des milliers de salariés après une année 2022 difficile
Ericsson a vécu une année 2022 compliquée. Son bénéfice net a plongé de 17 % et l'entreprise est à la recherche d'une meilleure rentabilité, pour rester compétitive. Cette perspective a poussé l'entreprise à mettre sur pied un vaste plan d'économie de 820 millions d'euros, à aller chercher avant la fin de l'année.
Une partie des économies réalisées seront le fruit, on le sait désormais, des 8 500 licenciements annoncés aux employés en fin de semaine. La majorité de ces suppressions d'emploi seront effectives au cours du premier semestre, avant que la direction ne lance une seconde vague de licenciements en 2024.
La nouvelle ne surprendra pas les salariés. Certains s'y étaient déjà préparés depuis que les syndicats du groupe avaient confirmé, en débit de semaine, la volonté de la direction de se séparer de 10 % des employés (environ 1 400 personnes) sur place, en Suède. Mais finalement, ce sont les effectifs du groupe dans sa globalité qui sont concernés.
Une entreprise qui a perdu la moitié de sa valeur en un an
Ces 8 500 licenciements annoncés sont destinés à rendre « plus efficace » une entreprise qui fait partie des trois leaders mondiaux des équipementiers télécoms. Nokia, son illustre concurrent européen, avait déjà annoncé, en 2021, la suppression de 10 000 salariés sur deux ans, officiellement pour « investir dans de futures capacités », alors que les deux entreprises européennes avaient pu récupérer certains marchés 5G abandonnés par Huawei, boudée par les puissances occidentales après les sanctions américaines.
Ericsson est aujourd'hui touchée par le ralentissement de l'économie planétaire et a subi les conséquences de la perturbation des chaînes d'approvisionnement. Sur un an, la firme a perdu plus de la moitié de sa valeur, ne parvenant pas à redonner confiance à ses investisseurs, d'autant plus que les dirigeants s'attendent à une nouvelle année difficile.
En théorie, c'est l'Amérique du Nord qui devrait être la principale victime de ce plan d'économie. L'entreprise y souffre plus qu'ailleurs et surtout plus qu'en Inde, qui, à l'inverse, représente un marché en croissance. La tech est touchée par les licenciements de masse depuis plusieurs mois. Outre les Google, Amazon, Meta (qui pourrait même annoncer une seconde vague de licenciements) ou Microsoft, on retrouve aussi des noms bien connus des nouvelles technologies, comme Dell ou Yahoo, qui vont aussi supprimer des milliers d'emplois.
Source : Reuters