Une étude a mis en évidence que 89% des sites officiels des gouvernements de l'Union européenne contenaient des trackers recueillant des informations sur leurs visiteurs. Une pratique pas franchement conforme avec le RGPD, pourtant à l'initiative de ces institutions.
L'entreprise danoise Cookiebot, spécialisée dans la mise en conformité avec le RGPD, a étudié le cas des sites gouvernementaux européens. Et ceux-ci ne font pas vraiment office de modèles en matière de protection des données personnelles.
La France loin d'être exemplaire
En effet, les auteurs de l'étude ont passé au peigne fin plus de 180 000 pages appartenant à des sites officiels de gouvernements européens. Et 89% d'entre eux contiendraient des trackers publicitaires, permettant de suivre les internautes à leur insu. Parmi les 28 États membres de l'UE, seuls 3 seraient irréprochables de ce point de vue : l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas.Quant à la France, elle compterait parmi les plus mauvais élèves du Vieux Continent. Ainsi, sur le site du gouvernement, on recenserait pas moins de 52 entreprises de tracking, capables de surveiller l'activité des utilisateurs.
Des données potentiellement sensibles
Le rapport ne détaille cependant pas la finalité de la démarche de ces sociétés. On peut toutefois s'interroger sur l'exemple donné par des organisations officielles, par rapport au respect du RGPD. Car celui-ci a notamment renforcé les règles quant au suivi personnalisé des utilisateurs.D'autant que les informations récoltées ici peuvent être considérées comme sensibles. En effet, Cookiebot a repéré des trackers sur des sites consacrés à l'avortement ou à la lutte contre le sida. Des données dont l'utilisation pourrait prêter à débat, en fonction de l'objectif d'un tel traitement.
L'entreprise danoise appelle donc les institutions européennes à un contrôle plus strict des trackers sur leurs propres sites. Pour éviter de faire office de cordonnier mal chaussé.
Source : TechRadar