Une ONG a déposé une plainte auprès de la CNIL contre Cdiscount, Allociné et Vanity Fair. Elle leur reproche d'installer des cookies publicitaires sur les appareils des utilisateurs qui indiquent pourtant les refuser.
Pas très RGPD-friendly, tout ça. L'organisation à but non lucratif autrichienne NOYB (Centre européen pour les droits numériques) a déposé trois plaintes contre les sites Cdiscount, Allociné et Vanity Fair auprès de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés). Ils sont accusés de braver la loi en imposant l'installation de cookies publicitaires chez leurs utilisateurs même quand ceux-ci les refusent.
Cookies refusé, cookies installés quand même
Dans un communiqué intitulé « Cookies refusés? Ces entreprises vous traqueront en ligne quoi qu'il en soit », NOYB indique avoir utilisé l'extension open source « Cookie Glasses » développée par des chercheurs de l'institut national de recherche en sciences du numérique (Inria) afin d'identifier les sites coupables de telles pratiques. Et le résultat est sans appel : « Les sites Cdiscount, Allociné et Vanity Fair transforment un clair rejet des cookies en 'faux' consentement », assure l'ONG.Même si les internautes ont bien pris soin de désactiver les cookies sur leur page, ces trois sites autorisent tout de même des centaines de sociétés spécialisées dans le ciblage publicitaire à pister les utilisateurs. Parmi elles, Facebook et sa gargantuesque régie pub, ou bien des entreprises bien connues du secteur comme PubMatic et AppNexus.
Cdiscount répond
Un tel comportement est bien sûr contraire au RGPD, le Règlement général sur la protection des données est entré en vigueur le 25 mai 2018. La CNIL a ainsi le pouvoir de sanctionner les trois propriétaires des sites concernés : Cdiscount, Condé Nast pour Vanity Fair et Webedia pour Allociné. La plus lourde condamnation serait une amende de 4% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, qui a peu de chance d'être prononcée.Cdiscount a réagi à cette affaire sur Le Monde. Le groupe admet « un dysfonctionnement rencontré sur l'outil de consentement », s'excuse auprès de ses clients et promet une enquête pour déterminer l'origine du problème et résoudre ce dernier.
Source : Le Monde.