Web Summit - Faut-il interdire la "robotphilie" ?

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 05 novembre 2015 à 10h42
A l'heure du Machine Learning et en plein boom de la robotique, les premiers débats sur l'éthique à suivre émergent à l'occasion du Web Summit. La question n'est pas anodine : que penser des ébats sexuels entre un homme et un robot ?

Quelle position doit adopter l'humanité face à la robotique ? Doivent-ils être égaux aux humains ou définitivement soumis à ce dernier. Quelle sont les implications de la robotique en général sur la société ? Voilà un vaste débat abordé à l'occasion du Web Summit avec un point de réflexion pour le moins insolite : quel avis devons-nous avoir face aux humains ayant des ébats sexuels avec des robots ?

Pour certains, cette pratique est fondamentalement mauvaise puisque la machine est mise sur le même plan que l'humain. L'homme devient donc lui-même une chose. A vrai dire, il existe même des campagnes militant contre les pratiques sexuelles avec les robots. L'homme étant repositionné en tant que simple chose, la pratique entrave la première règle fondamentale de la robotique à savoir : ne pas faire de mal à l'homme et à sa nature.

Plusieurs comparaisons ont été dressées entre le Robot Sex et la prostitution, notamment parce que la personne payée est généralement elle-même considérée comme un objet permettant d'assouvir ses besoins. Kathleen Richardson, chercheuse à l'université britannique de Montfort, mène cette campagne contre cette nouvelle forme d'ébats. Elle explique d'ailleurs que les acteurs du marché justifient précisément cette pratique en avançant qu'elle permettra de limiter les effets de la prostitution. « Mais nous perdons notre sens de l'humanité », affirme-t-elle.

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De leur côté, les défenseurs de cette pratique avancent justement que contrairement aux prostituées, les robots ne subiront pas de traumatismes physiques et psychologiques. En outre, cela offre des opportunités aux personnes handicapées rencontrant un certain nombre de problèmes relationnels. Aussi Nell Watson, « futuriste » à l'université Singularity en Silicon Valley, estime que le principal malaise humain est la solitude et que le robot peut, d'une certaine manière, y remédier.

Enfin, pour certains les relations sexuelles avec les robots sont une suite logique de ce qu'il se passe déjà aujourd'hui. Déjà, les sites pornographiques proposent le plus souvent des conversations coquines avec de prétendues personnes. Bien souvent, ces dernières prennent la forme de bots programmés pour échanger avec le client. Certains ont même tenté de draguer Cortana !
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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