Les deux tendances n'en sont qu'à leur début même si la réalité virtuelle pornographique prend de plus en plus d'ampleur. Pour les experts en psychologie et sociologie c'est l'aube d'une nouvelle tendance sexuelle majeure : la « digisexualité ».
Le sexe virtuel et robotique : une sexualité à part entière ?
La tendance a déjà commencé avec les webcams et, en remontant un peu plus loin, avec le téléphone rose : un individu interagit avec une partenaire qui n'est pas forcément la sienne par le biais d'un appareil, un téléphone ou un écran. Les possibilités restent toutefois limitées et c'est justement ce que vont combler les robots sexuels et la réalité virtuelle : il y aura plus de liberté et d'interactivité. Une idée du potentiel des robots sexuels se trouve dans Westworld même si ce niveau d'autonomie des robots reste du domaine de la science-fiction.Neil McArthur, directeur du Centre d'éthique professionnelle et appliquée, et sa collègue Marki L.C. Twist, ont publié le 17 novembre 2017 un article sur la revue « Sexual and Relationship Therapy » sur l'avènement d'une nouvelle sexualité marquée, justement, par la réalité virtuelle et les robots sexuels : la « digisexualité » ou « sexualité digitale » (et non, on ne parle pas de vos doigts en l'occurrence).
La technologie comme outil premier dans la sexualité des individus
Selon les deux chercheurs, l'intérêt croissant pour les nouvelles technologies liées à l'acte sexuel, leur développement et la démocratisation des outils vont faire naître une nouvelle tendance qui mettra la technologie au centre de l'activité sexuelle de certaines personnes. Elles pourraient, par exemple, être plus attirées par un robot sexuel que par une personne en chair et en os, notamment du fait de la simplicité des relations ou encore parce que ces robots répondront à tous leurs désirs et leurs fantasmes.L'impact de cette nouvelle sexualité n'est pas encore connu et il est difficile d'estimer la part des digisexuels dans la société. Mais pour les deux chercheurs il faut que les spécialistes, notamment les docteurs, les psychologues et les psychiatres, commencent à étudier la question afin de répondre aux futurs problématiques des patients. La digisexualité pourrait, par exemple, provoquer des divorces et causer de nouvelles formes de dépression chez des partenaires délaissés au profit d'un robot.
Mais les chercheurs se veulent optimistes : ils estiment que la digisexualité apportera une meilleure satisfaction sexuelle et de nouvelles expériences qui seront bénéfiques à la plupart des personnes.