Une ancienne employée de Google alarme sur le développement de robots tueurs totalement autonomes, pouvant « lancer une guerre ou causer des atrocités massives » accidentellement.
Laura Nolan, ingénieure informatique de haut niveau, avait démissionné de Google l'année dernière pour protester contre le développement de ce type de technologies.
Interdire les robots de guerre autonomes
Laura Nolan avait, en démissionnant, accusé Google de travailler sur des projets permettant de « considérablement augmenter » la puissance et la technologie des drones militaires de l'armée américaine.Elle avait alors appelé à l'interdiction formelle et totale de machines militaires fonctionnant grâce à un système d'intelligence artificielle sans intervention humaine. Pour l'ingénieure, ces robots de guerre devraient être contrôlés en vertu des mêmes lois internationales que les armes chimiques, note The Guardian.
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Laura Nolan, qui a rejoint le groupe Campaign to Stop Killer Robots, s'est exprimée devant un panel de diplomates à New-York et Genève à propos du danger des robots tueurs autonomes. « La probabilité d'un désastre est proportionnelle au nombre de ces machines se trouvant au même endroit en même temps. Vous avez affaire à des possibles atrocités et à des massacres illégaux, même sous les lois de la guerre, surtout si des centaines ou des milliers de ces machines sont déployées », a-t-elle affirmé.
Des milliers d'employés de Google s'insurgent contre le Projet Maven
Après une période de quatre ans à travailler pour l'entreprise, Laura Nolan est devenue l'une des principales ingénieures de Google en Irlande, en 2017. Elle devait travailler sur le Projet Maven, un partenariat controversé entre l'armée américaine et le géant de la tech, ayant pour ambition d'utiliser l'intelligence artificielle développée par Google sur une flotte de drones autonomes munis de caméras. En juin 2018, le Projet Maven a été abandonné par l'entreprise, notamment suite à la signature d'une pétition par plus de 3 000 de ses employés alertant sur les dangers d'une telle technologie.Malgré sa démission, Laura Nolan explique que des armes autonomes bien plus dangereuses sont encore développées par des entreprises telles que Google et que celles-ci pourraient avoir des conséquences désastreuses. Elle affirme que des forces extérieures et des éléments inattendus, comme un simple changement soudain de météo, pourrait rendre ces machines incontrôlables et extrêmement dangereuses.
Source : The Guardian