Electron sur son site de lancement avec la mission CAPSTONE © Rocket Lab
Electron sur son site de lancement avec la mission CAPSTONE © Rocket Lab

Avec son satellite placé au sommet d'une fusée Electron, la mission CAPSTONE a pu démarrer ce mardi 28 juin à 11 h 55 depuis la Nouvelle-Zélande. Le décollage réussi marque le début de six jours de manœuvres en orbite terrestre avant d'envoyer la petite sonde de 25 kg vers la Lune. Petite, elle ne manque pas d'ambition…

Pour l'opérateur de la fusée, Rocket Lab, c'était le tir le plus important... pour l'instant.

Electron au rendez-vous

Repoussé à de nombreuses reprises, le voyage de la sonde CAPSTONE (Cislunar Autonomous Positioning System Technology Operations and Navigation Experiment) était très attendu. Il s'agit de la première de la longue liste de missions lunaires annoncées par l'agence spatiale américaine dans le cadre de son programme Artemis, et la première pour la NASA en presque une décennie depuis LADEE en 2013 !

À plusieurs égards, la mission CAPSTONE est très particulière. Pour commencer, elle a décollé depuis la Nouvelle-Zélande. La NASA a effectivement fait confiance à Rocket Lab et sa petite fusée Electron (13 tonnes seulement, ergols compris) pour envoyer son véhicule de 25 kg vers l'orbite lunaire. Le décollage a eu lieu depuis la péninsule de Mahia à 11 h 55 (Paris), et malgré la pression, tout s'est très bien passé pour ce 27e tir de la fusée Electron, le 4e cette année. L'entreprise n'a pas tenté de récupérer le premier étage.

La sonde CAPSTONE avec ses panneaux solaires déployés en cours de tests © NASA
La sonde CAPSTONE avec ses panneaux solaires déployés en cours de tests © NASA

CAPSTONE est en route !

À présent en orbite, la sonde CAPSTONE est toujours attachée à l'étage supérieur « Lunar Photon » de Rocket Lab. Et cela va durer pratiquement une semaine, car ce dispositif, équipé de panneaux solaires, de réservoirs et d'un moteur HyperCurie, va progressivement élever son orbite pour atteindre une trajectoire très elliptique autour de la Terre.

Après 6 jours, un dernier allumage moteur accélérera l'ensemble à 39 500 km/h, puis éjectera la sonde qui se dirigera vers la Lune. Après une dernière longue ellipse à 1,3 million de kilomètres de la Terre, CAPSTONE reviendra vers la Lune et freinera pour entrer sur une orbite particulière NRHO (Near-Reclilinear Halo Orbit). Très elliptique, cette dernière l'emmènera entre 1 500 et 70 000 kilomètres d'altitude au-dessus de la surface lunaire. Elle passera au-dessus des deux pôles, avec un avantage particulier : celui de rester en permanence en vue depuis la Terre.

Le lunar photon (en doré) avec ses panneaux solaires et la petite sonde CAPSTONE sur le dessus (encore non équipée de ses panneaux) © Rocket Lab

Mission de démonstration

La mission CAPSTONE, qui restera sur son orbite particulière entre six mois et un an, sert à valider les modèles physiques pour la future station lunaire internationale développée sous l'égide de la NASA (la Lunar Gateway).

Développée sur le modèle CubeSat (un « 12U » de 40 x 30 cm), la sonde a tout les éléments nécessaires pour une mission classique, en plus petit : panneaux solaires, antennes, propulsion… Au cours de son aventure, elle testera aussi différents modes de communication avec les stations du « Deep Space Network » de la NASA ainsi que la précision d'un positionnement relatif, en validant sa référence par la position d'une autre sonde de la NASA, elle aussi autour de la Lune (et depuis plus d'une décennie), Lunar Reconnaissance Orbiter. Mais patience, pour ça, il faudra déjà franchir les premières étapes de la mission.

Source :

Rocket Lab