Le lanceur Electron avec les deux minuscules satellites sous sa coiffe, lors d'une répétition sur le pas de tir. Crédits NASA/Rocket Lab
Le lanceur Electron avec les deux minuscules satellites sous sa coiffe, lors d'une répétition sur le pas de tir. Crédits NASA/Rocket Lab

Deux petits CubeSats ont décollé depuis la Nouvelle-Zélande avec un lanceur Electron, pour aller observer depuis l’orbite la saison des ouragans à venir. Des satellites de seulement 5,5 kg chacun, qui ont pourtant des capacités de mesures scientifiques étonnantes.

Deux autres unités TROPICS rejoindront cette petite constellation d’ici deux semaines.

Petits satellites, grandes attentes

C’est une toute petite constellation, et pourtant la NASA et les États-Unis vont surveiller de près les résultats de ces satellites TROPICS (Time-Resolved Observations of Precipitation structure and storm Intensity with a Constellation of Smallsats ). En effet, les deux premiers de ces quatre CubeSats (repliés, ils mesurent 10x10x36 cm) sont arrivés en orbite ce 8 mai après leur lancement à 3h du matin (Paris) depuis la Nouvelle-Zélande. Petits, mais costauds ! Ils sont équipés d’un radiomètre micro-ondes qui tourne sur lui-même à 30 tours/minute et qui « scanne » l’intérieur des nuages sur sa trajectoire à différentes bandes de fréquence. L’objectif est simple, disposer de profils détaillés et approfondis des formations de tempêtes tropicales, cyclones et ouragans (en particulier dans l’Atlantique, mais pas uniquement) pour pouvoir étudier leur évolution. L’aspect « constellation » est d’ailleurs crucial : avec à terme quatre unités, la NASA veut pouvoir scanner une éventuelle tempête une fois par heure ! Profils de température, composition, densité hydrologique… De tels instruments existent déjà sur des satellites météorologiques beaucoup plus gros en orbite basse, mais ils n’ont ni les mêmes caractéristiques exactes ni cette fréquence d’observation.

Sous les sunlights des TROPICS

Le décollage, initialement prévu le 1er mai avec le lanceur Electron, a ironiquement été repoussé d’une semaine à cause de conditions météorologiques trop proches de la tempête au large de la péninsule de Mahia, le site de lancement de Rocket Lab en Nouvelle-Zélande. Or, pour la mission TROPICS, l’agenda est un élément majeur : Rocket Lab doit impérativement envoyer les deux unités restantes en orbite pour qu’elles puissent toutes être déployées et actives avant juin… et le début de la saison des ouragans en Atlantique, qui s’étend officiellement du 1er juin au 30 novembre (ce qui n’empêche pas quelques exceptions). C’est que ces petits satellites, s’ils sont peu chers, y compris à envoyer en orbite, n’ont pas une durée de vie extraordinaire. Du coup, la NASA, qui espère les utiliser au moins un an, veut avoir une saison des ouragans complète en observation. Avant, peut-être, de passer à des véhicules plus pérennes.

Voici à quoi ressemble un satellite TROPICS (il s'agit d'un modèle précurseur). Crédits NASA
Voici à quoi ressemble un satellite TROPICS (il s'agit d'un modèle précurseur). Crédits NASA

Deux sur six ? Ou quatre sur six ?

Il faut dire aussi que TROPICS a eu une histoire mouvementée. À l’origine, il devait y avoir six satellites, mais les deux premiers ont été perdus l’année dernière lors d’un échec au décollage avec un lanceur Rocket 3 de l’opérateur ASTRA. Fait rarissime, l’agence avait ensuite décidé de changer de fournisseur pour passer chez Rocket Lab et son lanceur Electron. Et de nombreux observateurs ont cru à une redite ce lundi 8 mai : les deux satellites ont pris jusqu’à 6 heures pour établir leur premier contact avec les stations au sol !

Source : nasa