Oleg Artemyev, Denis Matveev et le troisième membre d'équipe russe actuellement, Sergei Korsakov © Roscosmos
Oleg Artemyev, Denis Matveev et le troisième membre d'équipe russe actuellement, Sergei Korsakov © Roscosmos

Lors de la sortie extravéhiculaire du 17 août dernier, Oleg Artemyev a dû retourner en urgence brancher son scaphandre Orlan aux systèmes électriques du sas russe. Deux semaines plus tard, tout semble rentré dans l'ordre, et la prochaine sortie est prévue avec Denis Matveev le 2 septembre.

Les scaphandres américains ont aussi leurs problèmes.

Merci de brancher votre scaphandre

C'est un ordre assez inhabituel et qui a fait beaucoup parler de lui depuis la dernière sortie extravéhiculaire russe sur l'ISS, le 17 août dernier. Le cosmonaute Alexei Soloviev, depuis le centre de contrôle russe, a demandé à Oleg Artemyev, qui a constaté que l'alimentation électrique de son scaphandre fluctuait, de « laisser tout tomber et de revenir » au sas.

Il s'agissait là d'une mesure de protection, car les batteries des scaphandres modernes sont indispensables à leur bon fonctionnement. Elles alimentent notamment les communications, les ventilateurs qui font circuler l'air à l'intérieur ainsi que les pompes pour les fluides de refroidissement, ce ne sont donc pas de petits détails. Bien qu'il n'y ait pas de danger immédiat pour la vie de l'astronaute, il n'y a pas à hésiter : il a donc dû retourner se brancher dans le sas. Pour cela, il n'y a pas eu besoin de fermer l'écoutille et de repressuriser, un branchement externe est disponible et fait fonctionner le scaphandre avec l'électricité du compartiment, sur le réseau de l'ISS.

Prêts pour recommencer

La sortie spatiale du 17 août s'est donc finie en queue de poisson, et le deuxième cosmonaute Denis Matveev est lui aussi revenu au sas après 2 h 30 de travail à l'extérieur. Les autorités russes ont en effet préféré la prudence et demandé aux deux hommes d'écourter la sortie en repressurisant le module.

Les jours suivants, les équipes au sol et les occupants de la station ont tout de même estimé avoir couvert environ 50 % des tâches qui leur étaient dévolues pour cette sortie, ce qui, compte tenu des circonstances, est un joli progrès ! D'autant plus qu'après inspection (et de possibles réparations ou changements de composants), les cosmonautes préparent à nouveau leurs scaphandres pour une sortie qui devrait avoir lieu ce vendredi 2 septembre dans l'après-midi.

Une sortie extravéhiculaire, quand tout se passe bien, est déjà un marathon physique et psychologique © Roscosmos
Une sortie extravéhiculaire, quand tout se passe bien, est déjà un marathon physique et psychologique © Roscosmos

Le calme avant le retour sur Terre

Ce seront à nouveau Oleg Artemyev et Denis Matveev qui sortiront dans le vide spatial. Leur mission consistera à la fois à terminer les travaux laissés en plan à la mi-août, mais aussi à poursuivre l'installation et à améliorer les capacités du bras robotisé européen ERA sur les flancs du module russe Nauka.

À cette occasion, Oleg Artemyev réalisera la 8e sortie de sa carrière. Qui sera, il faut lui souhaiter, moins mouvementée que la 7e… Au sein de l'ISS, les travaux se poursuivent sereinement en cette fin août, sans la pression qui montera ces prochaines semaines pour terminer les expériences scientifiques avant les prochaines rotations d'équipages prévues après la mi-septembre et début octobre. À noter que côté américain aussi, il y a eu des soucis en début d'année avec les scaphandres (les EMU). Une unité en particulier a été amenée au sol via la dernière rotation de cargo Dragon pour être examinée en détail après une fuite d'eau dans le casque lors de l'EVA de l'Allemand Matthias Maurer.

Source :

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