C'est donc aux Galaxy S20, S20+ et au petit nouveau S20 Ultra qu'échoit la tâche d'entamer ce nouveau chapitre sur les chapeaux de roue. Ce dernier, qui se pose aussi bien comme le Galaxy S le plus onéreux jamais commercialisé par la marque que par le plus musclé techniquement, ne manque pas d'intriguer.
Il faut dire qu'il signe aussi un repositionnement curieux de la part de Samsung. Si, l'an dernier, le constructeur visait l'accessibilité (et la compacité) avec le séduisant Galaxy S10e, il opte cette année pour la stratégie inverse. Un nivellement des prix vers le haut.
Une tendance malheureusement suivie par toute l'industrie (sauf Apple, qui est bien le seul — les bras nous en tombent — à avoir rogné le tarif de ses iPhone 11 de 50€ par rapport à 2018). Mais cette addition délirante trouve-t-elle quelque justification que ce soit dans l'expérience offerte par le Galaxy S20 Ultra ? C'est tout l'objet du test que vous avez sous les yeux aujourd'hui.
Le Samsung Galaxy S20 Ultra sera disponible le 13 mars prochain à partir de 1 359€.
Samsung Galaxy S20 Ultra : la fiche technique
Samsung opère un bond en avant jamais vu sur ses appareils. C'est simple : absolument toute la fiche technique a été revue et améliorée sur ses nouveaux modèles. En résultent des smartphones aux capacités techniques épatantes, et surtout aux promesses photographiques intrigantes.Le Samsung Galaxy S20 Ultra, c'est :
- Écran : Dynamic AMOLED de 6,9 pouces (20:9) affichant une définition de 3200 x 1440 pixels (511 ppi, HDR10, 120 Hz) et couvrant environ 90% de la surface avant
- SoC : Exynos 990 (7 nm+) avec processeur octo-core (2x 2,73 GHz + 2x 2,50 GHz + 4x 2,0 GHz) et GPU Mali-G77 MP11
- Mémoire vive : 12 Go (LPDDR5)
- Stockage interne : 128 ou 512 Go (extesible via microSD) UFS 3.0
- Batterie : 5 000 mAh, recharge rapide jusqu'à 45 W en filaire et 15 W sans-fil.
- Étanchéité : IP 68
- Prise jack 3,5 mm : Non (adaptateur non inclus)
- Appareils photo arrière : capteur 108 MP (1/1,33", photosites de 0,8 µm, ƒ/1,8) équivalent 26 mm + 48 MP (1/2.0", photosites de 0,8 µm, ƒ/3,5) téléobjectif périscopique équivalent 103 mm + 12 MP (photosites de 1,3 µm, ƒ/2,2) ultra grand-angle équivalent 13 mm + 3D ToF
- Vidéo : 4320p@24ips, 2160p@30/60ips, 1080p@30/60/240ips, 720p@960ips
- Appareil photo avant : 40 MP (photosites de 0,7 µm, ƒ/2,2) ƒ/2,0)
- Capteur d'empreintes : Oui, sous l'écran (ultrasonique)
- Recharge inversée : Oui, à 9 W
- Double SIM : Non
- Compatible 5G : Oui
- Connectivité : Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac/ax, Bluetooth 5, NFC
- Dimensions : 166,9 x 76 x 8,8 mm pour 222 grammes
- OS : Android 10 + OneUI 2.0
- Coloris : Noir ou Gris
- Prix : 1 359€ pour 129 Go de stockage, 1 559€ pour la version 512 Go
C'est simple : on peine à croire qu'une seule année sépare le Galaxy S20 Ultra du Galaxy S10+. Le plus gros changement résidant évidemment dans la partie photo du smartphone, qui se pose aujourd'hui comme la plus musclée du marché (rappelons que, jusqu'à présent, Samsung n'utilisait que des capteurs 12 mégapixels sur ses téléphones).
Dans la boîte du téléphone, on trouvera un adaptateur secteur 45 W, un câble USB-C vers USB-C et une paire d'écouteurs intra-auriculaires AKG USB-C. Pour toute précommande du Galaxy S20 Ultra jusqu'au 8 mars, une paire de Galaxy Buds+ est offerte.
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Un smartphone esthétiquement inégal
Je dois confesser quelque chose. Au regard de la fiche technique du Galaxy S20 Ultra, et me sachant en horreur devant les smartphones trop grands, j'en venais à douter que ça puisse coller entre lui et moi. Le Galaxy S10+ était difficilement manipulable à une main, sans même parler du Galaxy Note 10+ qui ne rentrait dans aucune de mes poches. Sur le papier, le Galaxy S20 Ultra est plus grand que ces smartphones.Il faut bien se resituer les choses : avec son écran de 6,9 pouces, le Galaxy S20 Ultra a quasiment la diagonale d'une petite tablette ! Mais c'était sans compter sur le ratio d'aspect qu'a choisi Samsung pour son nouveau flagship. Il s'avère que même un mastodonte comme lui, passé à la moulinette du 20:9, reste manipulable sans trop de souci. Me voilà rassuré... même s'il ne rentre dans aucun poche.
Globalement, on reste cois devant l'orfèvrerie réalisée par Samsung sur le S20 Ultra. L'écran ? Captivant, notamment grâce à la quasi-disparition des bordures — réduites à 0,1 mm sur les côtés et 0,2 mm à peine sur le menton. On salue également Samsung d'être resté sur l'intégration de la caméra frontale dans un poinçon central. Bien plus harmonieux que si elle était sur l'un des côtés comme c'est le cas sur le Galaxy S10.
On apprécie également que Samsung se soit retenu d'en faire trop, question courbure d'écran. Contrairement au Huawei Mate 30 Pro et son écran courbé à près de 90°, lequel handicape grandement la préhension, celui du S20 Ultra profite d'un angle optimal. D'une part pour profiter au mieux de ses contenus vidéo, et d'autre part pour s'assurer d'une bonne prise en main.
On regrette néanmoins que, comme sur la génération précédente, le film de protection préappliqué se fasse autant sentir sous le doigt. En réalité, il n'est gênant que si l'on opte pour la navigation gestuelle. Auquel cas, le doigt devra immanquablement passer entre la partie latérale de l'écran, laissée à nue, et le début du film, créant un léger inconfort.
Comme cela était déjà le cas sur le Note 10, le bouton dédié à Bixby a disparu. L'assistant vocal est désormais intégré directement au bouton Power — à l'instar des derniers iPhone.
Retournons à présent le smartphone et, autant que je vous prévienne immédiatement, je n'aime pas — du tout — ce qu'a fait Samsung du dos de son appareil ultra haut de gamme.
Les différents modules photo sont intégrés dans un gigantesque bloc de 4,5 x 3,2 cm, dépassant de 1 mm du châssis. On n'est pas loin de la balafre, mais, comme on le verra plus tard, cette esthétique malheureuse trouve sa justification par la taille des capteurs photo intégrés par Samsung à son appareil.
Mais si au moins le Galaxy S20 Ultra s'offrait dans d'autres coloris que l'éternel noir et le tristounet gris, on pourrait passer outre. Pour quelle raison le Galaxy S20 est-il le seul smartphone de la gamme à se parer de quatre couleurs différentes ? Et pourquoi diable avoir remisé la teinte Blanc Prisme au placard alors qu'elle seyait si bien à la génération précédente ? Bref, je m'égare.
Pour finir, la connectique est réduite cette année à sa plus simple expression : un port USB-C, et c'est tout. On trouve à ses côtés une grille de haut-parleurs qui, conjuguée à une seconde située sous l'écran dans la partie supérieure, tente de produire un son stéréo de qualité. Vous l'aurez compris au ton employé : le pari n'est pas tout à fait rempli.
Le 120 Hz façon Samsung
Outre une importante remise à niveau du côté de la photo, les Galaxy S20 sont aussi témoins d'une audace nouvelle pour Samsung. Ils sont en effet les premiers smartphones du groupe à se doter d'écrans à la fréquence d'affichage accélérée.Une tendance initiée il y a de ça deux ans par Asus (le Rog Phone) et Razer (Razer Phone), qui a finalement attendu que OnePlus s'en mêle pour être popularisée. Mais plutôt que de passer de 60 à 90 Hz comme ce dernier et, plus récemment, Google avec son Pixel 4, Samsung opte pour une fréquence ultra rapide de 120 Hz.
Mais le Sud-Coréen n'en fait pas des caisses. Pour preuve, il n'active même pas le 120 Hz par défaut sur son téléphone. Pas plus qu'il ne nous fait profiter de la définition WQHD+ d'ailleurs. De série, le Galaxy S20 Ultra est configuré pour afficher du Full HD+ à une fréquence de 60 Hz.
Notez d'ailleurs qu'il vous faudra choisir entre ces deux configurations. Préférez-vous un affichage plus fin, ou une fluidité accrue ? Notre préférence s'est bien entendu portée sur ce dernier choix.
« Le 120 Hz : une fois qu'on y a goûté, difficile de faire machine arrière »
Et quel bonheur. Quel bonheur de profiter d'un écran si grand, si bien calibré et si réactif. En activant en plus la navigation gestuelle, on aurait presque l'impression que tout cela va trop vite pour nous. Une impression qu'il est difficile de retranscrire avec des mots, mais dont on est sûrs qu'elle nous manque dès lors que l'on repasse sur un affichage 60 Hz. C'est le dangereux effet « cliquet » du 120 Hz : une fois qu'on y a goûté, difficile de faire machine arrière.
Du reste, que dire de plus d'un écran signé Samsung ? Est-il bien nécessaire de rappeler que la calibration est au top, que les contrastes infinis et la vivacité des couleurs rendent justice à n'importe quel contenu vidéo ?
C'est un fait : on n'a jamais autant pris plaisir à regarder des séries ou jouer à des jeux sur un smartphone que sur ce Galaxy S20 Ultra. D'autant que, sur la partie jeux vidéo, la fréquence de rafraîchissement étendue modifie radicalement l'expérience.
Pour conclure cette partie dédiée à l'écran du Galaxy S20, un mot sur le capteur d'empreintes. Samsung a la ténacité chevillée au corps, et s'acharne — malgré les critiques récurrentes — à pérenniser son capteur d'empreintes ultrasonique inauguré sur les Galaxy S10.
On le répète une nouvelle fois ici : c'est une tannée. Peu réactif, le capteur demande à l'utilisateur de presser son doigt sur l'écran, là où d'autres (OnePlus, pour ne pas le citer) se contentent d'un simple touché. On a tenu une journée avant de passer sur la reconnaissance faciale (2D, certes).
OneUI toujours plus agréable
Samsung se démarque avantageusement de la concurrence avec sa surcouche OneUI. Présentée ici dans sa version 2.0 basée sur Android 10, elle offre une expérience très agréable sans rogner sur la personnalisation.On mettra malgré tout un énorme bémol à cette note enjouée, en cela que Samsung continue de gaver ses smartphones de bloatwares particulièrement intrusifs (Facebook, impossible à désinstaller, par exemple).
Ceci étant dit, le constructeur a pris le temps de peaufiner son interface pour concevoir des menus simples et fonctionnels, qui ont la bonne idée de lister des options connexes permettant de renvoyer l'utilisateur dans les bons filets. Par exemple, la fonctionnalité « Optimiseur de vidéo », qui permet de forcer l'activation du HDR sur les contenus vidéos, est listée comme connexe dans le volet réservé à l'affichage ; alors qu'elle se trouve normalement dans les paramètres avancés du téléphone. Bref : une très bonne idée d'UX design.
On regrette malgré tout que Samsung n'ait pas intégré un bouton dans le volet de raccourcis permettant de passer rapidement du 120 Hz au 60 Hz. Il faut pour cela se rendre dans le menu dédié à l'écran, où quelques clics suffisent pour permuter l'affichage.
Enfin, l'une des grosses nouveautés logicielles des Galaxy S20 est l'arrivée de la fonctionnalité photo Single Take — dont on ne cache pas que l'utilité nous apparaît encore floue.
Vous ne savez pas quoi faire pour immortaliser au mieux la scène qui s'offre à vous ? Optez pour Single Take. Ce mode de prise de vue combinera photos, vidéos, panoramas, portraits et autres joyeusetés pour créer un mini album de souvenirs dans lequel vous pourrez piocher vos coups de cœur. Une bonne idée, mais un fonctionnement perturbant, en cela que tout se passe extrêmement vite, et l'on peine parfois à savoir ce que l'on doit faire une fois avoir pressé sur le déclencheur.
Des performances de haut vol, mais toujours en dessous des versions US
On commence à avoir l'habitude. Le Vieux Continent est le seul à subir un traitement de défaveur en matière de puissance sur les smartphones Galaxy (à l'exception du Galaxy Z Flip, le nouveau pliant du constructeur). Préférant commercialiser ses appareils sous l'égide Exynos au détriment de Snapdragon, nous sommes perdants non seulement sur les performances, mais également sur l'autonomie.Qu'on se rassure : nous avons bien là affaire à un smartphone surpuissant. Mais pour ceux que les chiffres intéressent, les Galaxy S20 équipés en Snapdragon 865 seront immanquablement au-dessus des porteurs de l'Exynos 990 que l'on retrouve aujourd'hui sous le capot du S20 Ultra.
Ce qui ne l'empêche pas d'être, à ce jour, le smartphone le plus puissant testé par Clubic. Sur AnTuTu, le S20 Ultra et ses 12 Go de RAM s'en sortent avec 495 507 points. Pour rappel, le Galaxy S10+ obtenait l'an dernier 324 232 points sur le même test. Un excellent score, corrélé par celui obtenu sur Geekbench 5.0.
Non content de cette couronne, le Galaxy S20 Ultra devient également le smartphone le plus rapide en termes de mémoire flash. Androbench lui calcule un débit en écriture inédit de 702,38 Mb/s, et 1600,8 Mb/s en lecture. Du jamais vu sur un smartphone. Côté GPU, le S20 Ultra est une nouvelle fois invaincu et affiche plus de 6 200 points sur les deux tests les plus gourmands de 3DMark.
Et ce déchaînement de puissance a d'autant plus de sens que l'écran est doté d'une fréquence de rafraîchissement accrue. Puisqu'en 120 Hz, tout paraît plus fluide, on se réjouit que la fiche technique du Galaxy S20 Ultra s'y conjugue à merveille.
Call of Duty : Mobile, aisément le jeu le plus gourmand du moment, peut ainsi être joué à plus de 60 images par seconde en poussant absolument tous les paramètres graphiques au maximum. Et sur un écran de 6,9 pouces, on ne boude pas notre plaisir.
Une autonomie... extensible
L'autonomie est un sujet délicat concernant le Galaxy S20 Ultra. C'est que le smartphone peut être appréhendé sous des formes bien différentes selon les profils. Va-t-on l'utiliser à 60 Hz, en se contentant d'une définition FHD+ ? Rester à la fréquence initiale et se faire plaisir en optant pour une définition WQHD+ ? Ou alors profiter de la fréquence d'affichage de 120 Hz ?C'est un fait : l'écran est le premier consommateur d'énergie d'un smartphone. Il va sans dire qu'une dalle de 6,9 pouces de diagonale représente un drain conséquent. A fortiori lorsqu'il affiche une haute définition ou une fréquence accélérée.
Pour notre test, nous avons privilégié un affichage FHD+ en 120 Hz ce qui, nous le pensons, correspondra à l'usage que pourront avoir la plupart des futurs clients du Galaxy S20 Ultra.
À notre grande surprise, Samsung ne s'en sort pas si mal. Méconnus pour leur endurance, les smartphones Galaxy ont toujours eu un petit train de retard face à la concurrence sur ce point.
Mais une nouvelle fois, Samsung signe ici une remise à niveau salutaire grâce à une énorme batterie de 5 000 mAh. Une batterie qui aura tenu environ 28h, avec un total de 8h écran allumé.
Autrement dit : autant que ce que nous calculions sur le Huawei Mate 30 Pro. Mais ce dernier ne profite ni d'une définition WQHD+, ni d'une fréquence de 120 Hz.
Mais les valeurs obtenues ici ne sont pas plancher. Rappelons que le Galaxy S20 Ultra est prêt pour la 5G, et que ce réseau sera plus consommateur d'énergie que son grand frère. Restons donc prudents sur ce point.
Ceci étant dit, il faut aussi garder en tête que Samsung promet que sa future mise à jour améliorera l'autonomie générale de son flagship. Rappelons aussi que, comme on l'a dit, nous avons calculé l'autonomie du smartphone via le scénario le plus énergivore possible.
Enfin, on se réjouit de l'inclusion dans la boîte d'un adaptateur secteur 45 W, qui permet de recharger pleinement le Galaxy S20 Ultra en 1 h tout pile. 30 minutes de charge le requinqueront aussi à hauteur de 61%.
Samsung prend le dessus sur la photo
À défaut de rendre le smartphone sexy, l'énorme bloc d'appareils photo du Galaxy S20 Ultra est attendu au tournant, et à juste titre.Cantonné jusqu'à présent à des capteurs de 12 mégapixels, Samsung fait un pas de géant et opte pour un module principal de 108 mégapixels, qui est aussi le plus grand que nous ayons vu depuis le Panasonic Lumix DMC-CM1 sorti en 2014. Avec son capteur principal de 1/1,33" (le même que celui intégré au Xiaomi Mi Note 10), Samsung multiplie par 3 la taille de son module principal par rapport au Galaxy S10.
En résultent des images fourmillant de détails, et une exposition parfaitement gérée par le logiciel.
Comme d'habitude dans ce genre de configurations, le Galaxy S20 Ultra prendra par défaut des clichés de définition moindre en utilisant la méthode du pixel binning. Mais au lieux des habituels quatre pixels sont combinés en un, Samsung utilise ici du "nona-binning", et agrège 9 pixels pour n'en former qu'un, plus détaillé et lumineux.
L'objectif ? Réduire le bruit numérique, et favoriser une exposition parfaite sur toute la surface du capteur. Néanmoins, je dois bien avouer que je n'ai pas observé de grande différence par rapport à une matrice quad-bayer traditionnelle. Peut-être la mise à jour future améliorera ce point ?
Un mode de capture « de tous les jours » donc, qui permet également de jouir au mieux du HDR — souvent très bon.
Mais Samsung permet aussi de tirer pleinement parti de son gigantesque capteur 108 mégapixels. Deux clics dans l'application photo, et nous voilà à mitrailler en 12 000 x 9 000 (pour des clichés entre 25 et 40 Mo, outch). À première vue, rien ne change. Mais il suffit de zoomer dans l'image pour s'apercevoir de la quantité astronomique de détails capturés par l'appareil photo. Particulièrement utile pour recadrer ses instantanés comme bon nous semble sans craindre de détériorer l'image.
Autant parler immédiatement de l'éléphant dans la pièce : nous sommes bien là sur un smartphone Samsung. Ce qui signifie que un traitement numérique plutôt appuyé, pour ne pas dire agressif aux yeux de certains.
Les couleurs sont souvent trop saturées (le ciel est immanquablement plus bleu qu'en réalité), et le contraste à peine trop poussé. Un parti pris dont Samsung a fait une marque de fabrique, et auquel il vaut mieux adhérer si l'on prévoit de succomber au charme du Galaxy S20 Ultra.
L'autre nouveauté phare du Galaxy S20 Ultra, c'est son téléobjectif périscopique de 48 mégapixels. Une excentricité que l'on avait déjà vue sur le Huawei P30 Pro l'an passé.
En toute franchise, ce module m'est apparu encore plus impressionnant que celui de 108 mégapixels. C'est qu'il est plutôt rare que les constructeurs soignent à ce point leur téléobjectif. Ici, et jusqu'à un zoom 10x (hybride), les clichés rayonnent et affichent une quantité de détails impressionnante pour un smartphone.
Au-delà, les choses se gâtent logiquement. En 30x, le piqué en prend un sacré coup dans les gencives. Les textures sont peu précises, et on perd énormément de détails sur les surfaces.
Enfin, le zoom numérique 100x est véritablement là pour faire de la figuration. N'espérez pas faire quelconque usage des clichés que vous capturerez par son biais ; ils seront inutilisables. Baveux à souhait, les instantanés restent malgré tout parfaitement stabilisés par le Galaxy S20 Ultra, et les mouvements naturels du bras avantageusement compensés par le logiciel.
Sur ces deux photos, la première a été prise à main levée en zoom 100x. La seconde a été prise avec un trépied. La différence n'est pas criante ; le logiciel de Samsung fait du très bon travail.
Enfin, le capteur ultra grand-angle est pour sa part d'égale qualité que celui intégré l'an dernier sur les Galaxy S10. De 12 mégapixels, il offrira des clichés logiquement bien moins détaillés que les autres. Mais Samsung a veillé à peaufiner son logiciel pour atténuer la distorsion et la perte de piqué autour du centre.
Sur grand écran, les prises du module ultra grand-angle piquent un peu les yeux. La faute à une définition infiniment plus réduite que les autres capteurs. On constate aussi une légère (et aléatoire) tendance à tirer vers le rouge.
Tout comme le Galaxy S20+, le S20 Ultra intègre un quatrième capteur ToF qui apporte censément plus de précision lors du découpage de l'arrière-plan en mode portrait.
Ici, il faut reconnaître que le bokeh est de plutôt bonne qualité, même si sur un sujet humain, le logiciel aura la main un peu lourde sur la profondeur de champ. Générée numériquement, il est bien entendu possible de la réduire afin d'obtenir un résultat plus naturel.
Le capteur avant, de 40 mégapixels, ne démérite pas et permet également de vous tirer la trombine sous un bon jour. Notez que, par défaut, les selfies seront pris en 10 mégapixels (toujours cette histoire de pixel binning). Une option permet évidemment de basculer sur 40 mégapixels afin de saisir les moindres détails de votre visage.
Enfin, de nuit, le Samsung Galaxy S20 Ultra profite évidemment de la grande taille de son capteur pour offrir des clichés raisonnablement bons. Pas de miracles ici toutefois ; on reste loin d'un Huawei P30 Pro ou d'un Pixel 4. En mode automatique, l'optimiseur de scène saura allonger gentiment la pose afin de capturer davantage de lumière, mais la plupart des situations demanderont d'utiliser le mode nuit pour obtenir les meilleurs résultats.
Encore que l'autofocus est particulièrement à la peine en basse luminosité (un point que la mise à jour à venir doit particulièrement revoir), et que le mode nuit aura parfois tendance à rendre des scènes trop colorées. Perfectible, donc.
La partie vidéo est particulièrement mise en avant par Samsung sur son site. Il faut dire que le Galaxy S20 est le premier smartphone grand public à revendiquer si haut de pouvoir filmer en 8K (à 24 images par seconde). Mais opter pour une telle résolution, c'est se passer de la stabilisation SuperSteady qui, comme sur les Galaxy S10, est tout bonnement excellente.
Samsung Galaxy S20 Ultra : l'avis de Clubic
Le Galaxy S20 Ultra est un smartphone fascinant à bien des égards. Passé le choc de la découverte de ce gigantesque appareil (et de son bloc de caméras hideux), on s'adapte plus vite qu'on ne l'aurait cru de prime abord.Le Galaxy S20 Ultra est tout sauf une remise à niveau paresseuse d'un Galaxy S10 toujours au top. C'est une réinvention par le menu de tout ce que doit représenter un flagship en 2020. Écran ? 120 Hz et 1440p, bien entendu. Batterie ? Gigantesque, cela va de soi. La photo ? Offrons le meilleur.
Le nouveau fer de lance de Samsung est une vitrine sur le savoir-faire de l'entreprise. Une vitrine qui assoit son statut de leader de l'industrie, mais qui lui permet aussi de crever le plafond de verre en termes de tarification. Vendu plus cher qu'un Galaxy Note 10+ configuré avec 512 Go de stockage, le Galaxy S20 Ultra frôle l'indécence. Reste qu'à tarif presque égal, on préférera se tourner vers ce ultra haut de gamme que sur un Galaxy Z Flip qui nous apparaît moins taillé pour durer.
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