Les scientifiques d'IBM ont annoncé avoir possiblement trouvé un moyen d'anticiper le développement des anticorps qui interviennent dans le cas du diabète de type 1. Ces recherches ont la particularité d'être basées sur l'intelligence artificielle (IA).
Le projet d'IBM se concentre sur les enjeux, fondamentaux pour la recherche, que sont le dépistage et l'évolution de la maladie. En effet, on ne découvre en général l'existence, ou l'état d'avancement du diabète de type 1, que lorsque la personne atteinte fait un malaise, ce qui signifie que ses cellules ont déjà subies plusieurs dommages.
Se projeter dans l'évolution de la maladie
Bien qu'un patient disposant d'un bon suivi médical ait une espérance de vie similaire au reste de la population, le diabète ne se guérit pas et reste très handicapant au quotidien. Plus un diagnostic est posé rapidement, moins le risque pour le patient de voir son corps abîmé par la maladie est élevé. C'est notamment vrai pour les affections auto-immunes dont fait partie le diabète de type 1.Les maladies auto-immunes sont caractérisées par le dysfonctionnement de certaines cellules qui identifient à tort d'autres structures biologiques comme étant des corps étrangers et, de ce fait, les éliminent. Dans le cas du diabète, ce sont les cellules ß des îlots de Langerhans, produites par le pancréas, qui sont prises pour cible et éradiquées par la formation d'anticorps. Leur absence empêche la production d'insuline et entraîne une dérégulation du taux de glycémie dans le sang, ce qui est néfaste pour l'organisme.
C'est lors des 79èmes sessions scientifiques de l'American Diabetes Association, qui se sont déroulées début juin, que des chercheurs d'IBM et de la FRDJ - une organisation à but non lucratif en faveur de la recherche sur le diabète de type 1 - ont dévoilé l'objet de leurs recherches concernant la progression du diabète. Le projet intègre l'IA dans un outil qui serait capable de cartographier et d'anticiper le développement des anticorps produits par l'organisme. Il serait donc possible de déterminer à quel rythme et de quelle manière, la maladie évoluerait. En anticipant les complications, un profilage de la maladie pourrait être établi. Cela pourrait alors constituer un apport considérable dans l'amélioration de la prise en charge des diabétiques.
Les algorithmes trouvent leur place dans le domaine de la santé
L'IA semble représenter un nouveau défi réellement intéressant pour la médecine. Elle permet de traiter et de mettre en perspective un nombre incroyable de données que l'intelligence humaine ne pourrait retenir et comparer seule. C'est donc en faisant analyser ces données répertoriées chez des patients par des algorithmes, que les chercheurs peuvent ensuite travailler sur les résultats obtenus. Jianying Hu, une des éminentes scientifiques travaillant sur ce projet a déclaré à Engadget que pour cette recherche, « L'IA avait analysé les données de plus de 22 000 personnes provenant des États-Unis, de Suède et de Finlande ».L'intelligence artificielle a déjà été utilisée dans les recherches pour soigner le diabète, notamment pour détecter une des conséquences de la maladie qui conduit à une baisse de la vision chez l'adulte, la rétinopathie diabétique. Comme l'explique la Fédération des diabétiques : « Des algorithmes de traitement d'images sont "éduqués", ou "entraînés", à repérer automatiquement la présence de fluide provenant des vaisseaux sanguins abîmés à l'intérieur de la rétine. Résultat : un diagnostic beaucoup plus précoce de la rétinopathie, qui permettra sans doute de limiter - au moins partiellement - la perte de vision des patients concernés ». La machine a depuis débuté son service aux Etats-Unis.
L'IA trouve de plus en plus sa place dans la recherche médicale. Ses capacités, associées à l'intelligence humaine, pourraient améliorer significativement la vie de nombreux patients ces prochaines années.
Source : Engadget