Jeudi 18 juillet, dans les locaux de NeuroSpin (CEA Paris-Saclay), l'aimant mis au point pour le projet Iseult a atteint 11,7 teslas, un record mondial pour un aimant destiné à une machine IRM (Imagerie par Résonance Magnétique).
Lors des prochains mois, un chantier prendra place autour de cet aimant afin d'installer tous les équipements nécessaires à la création d'un scanner IRM d'une précision sans pareil. Cette machine permettra notamment de produire des clichés du cerveau « au bénéfice de la recherche fondamentale, des sciences cognitives et du diagnostic des maladies neurodégénératives ».
Un colosse aux caractéristiques impressionnantes
De nombreux défis ont dû être relevés pour la mise au point de cette machine. Tout d'abord, cet aimant composé d'un alliage niobium-titane ne pèse pas moins de 132 tonnes ! En outre, il mesure 5 mètres de long pour 5 mètres de diamètre extérieur et 90 centimètres de diamètre intérieur. Un véritable colosse. Mais il a aussi fallu qu'il soit refroidi à une température de -271 °C, température à laquelle l'hélium atteint un état physique particulier, dit « superfluide ».Ce n'est que dans ces conditions de température extrême que l'aimant délivre toutes ses capacités, car il n'oppose plus la moindre résistance au courant électrique qu'il transporte. C'est ce qu'on appelle un état supraconducteur. Une fois refroidi, à - 271 °C, il a fallu injecter progressivement du courant électrique dans l'aimant, pour atteindre un champ magnétique de 11,7 Teslas.
« Cette montée en puissance s'est réalisée en plusieurs étapes, avec de nombreux essais électriques et magnétiques, ainsi que des tests des procédures d'arrêt d'urgence. En tout, 1 300 procédures prévues pour détecter l'apparition de défauts potentiels ont été testées », précise le communiqué de presse du CEA.
Une précision inédite dans l'imagerie médicale
Le projet Iseult est le fruit d'une coopération franco-allemande initiée en 2006, avec pour projet la construction de cet IRM hors-norme. Grâce à cet aimant surpuissant, les neuroscientifiques seront capables de sonder le cerveau humain comme jamais auparavant, avec des résolutions spatiales et temporelles inédites.L'exceptionnelle précision de ces images devrait permettre de mieux comprendre le fonctionnement de notre cerveau et d'étudier de plus près les maladies qui peuvent l'affecter.
Source : CEA