Jusqu'à présent, ce scanner, capable de détecter le risque d'attaque cardiaque jusqu'à 10 ans à l'avance restait à l'état d'expérimentation.
Les cardiologues d'Oxford en ont fait une réalité. Le scanner qu'ils viennent de mettre au point serait en passe de sauver des centaines de vies, en plus de repenser et de faciliter les méthodes de diagnostic.
Une précision jusqu'à 90%
Si des méthodes, consistant à scanner le corps humain pour y repérer diverses prédispositions aux arrêts cardiaques, existent déjà, elles restent limitées. Certains patients, pourtant « à risque », sont par exemple renvoyés parce que les scanners conventionnels ne repèrent pas de contraction des vaisseaux sanguins. Le professeur Charalambos Antoniades, qui dirige le département de la médecine cardiovasculaire au centre hospitalier d'Oxford, explique : « ce que nous pouvons voir avec les scanners conventionnels n'est que la partie visible de l'iceberg. Nous avons développé une IA extrêmement efficace, qui regarde cet iceberg dans son ensemble ».Développé par le centre hospitalier universitaire d'Oxford, donc, ce scanner est effectivement basé sur l'intelligence artificielle. Celle-ci repère et évalue les accumulations de graisse et les défauts autour du cœur. Si ces symptômes ne sont pas immédiatement identifiés comme dangereux, l'IA doit justement déterminer plus finement dans quelle mesure ils pourront, à l'avenir, causer des problèmes cardiaques.
Et les résultats sont là. Les tests ont montré une précision de l'IA de 85% à 90%. Une fois pleinement opérationnel, l'appareil permettra de déterminer un risque accru d'arrêt cardiaque avec une avance allant jusqu'à 10 ans.
Jusqu'à 350 000 bénéficiaires
Pour les cardiologues à l'origine du projet, ce scanner high-tech pourrait permettre d'augmenter le nombre d'examens effectués suite à une douleur thoracique de 40 000 à 350 000, soit autant de patients supplémentaires pris en charge. Le projet établit ainsi de nouvelles lignes directrices quant aux diagnostics des cas à risque, ce qui devrait permettre une prise en charge plus efficace.Outre la question des vies sauvées, ce procédé doit faire gagner du temps et autoriser une plus grande anticipation. Pour le professeur Antoniades, ces scanners de nouvelle génération permettent de mieux diriger les traitements. Et selon Metin Avkiran, directeur médical à la British Heart Foundation, qui a financé cette recherche, il s'agit là d'une « avancée significative », et d'un « exemple remarquable de la manière dont l'IA pourrait déterminer les personnes à risque cardiaque, et éviter qu'une attaque ne survienne. Une telle technologie basée sur l'IA pour prédire les risques cardiaques pourrait représenter un grand pas vers des soins personnalisés. »
Source : Daily Mail