Avec l'épidémie de maladie à coronavirus, des employés du monde entier sont priés de travailler à distance. Qu'en sera-t-il une fois que les mesures de confinement seront levées ? Reviendra-t-on en arrière ? Quelles conséquences sur l'accès à Internet ? Certains acteurs pourraient en tout cas tirer profit de cette évolution.
Avant même les mesures drastiques prises par plusieurs gouvernements, certaines sociétés avaient agi pour limiter la propagation du coronavirus. Google et Twitter avaient, par exemple, fortement incité leurs salariés à recourir au télétravail.
Quel intérêt d'aller au bureau ?
Depuis, le travail à distance est devenu un mode privilégié par de nombreux employeurs. Ce qui peut avoir une influence sur des entreprises pas nécessairement préparées à une telle transformation. Il convient notamment de faire en sorte que les applications professionnelles soient accessibles depuis l'extérieur, de façon sécurisée, y compris via des VPN.Mais surtout, cette évolution pourrait entraîner un changement durable des mentalités. Car les salariés pourraient s'interroger : si j'ai pu travailler à domicile pendant le confinement, était-il vraiment nécessaire que je me rende au bureau auparavant ? Et pourquoi ne pas continuer le télétravail une fois la situation rétablie ?
D'autant que certains employeurs pourraient abonder dans ce sens. Chez Twitter, par exemple, on a promis de rembourser les salariés pour l'aménagement de leur espace de travail à domicile : matériel informatique, bureau ou chaises ergonomiques. Et un tel investissement sera vraisemblablement plus intéressant s'il est rentabilisé sur le long terme.
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Impacts sur le réseau
Dans un tel scénario, les opérateurs télécoms auraient besoin de s'adapter. Car le télétravail augmente généralement le trafic Internet. Un phénomène accentué par les fermetures d'écoles et l'utilisation croissante de plateformes telles que Netflix, YouTube ou Fortnite. En France, les FAI réfléchissent déjà à une manière de limiter ces usages, au profit de l'activité professionnelle, souvent moins consommatrice de ressources.Mais dans certains pays, comme aux États-Unis, les offres Internet peuvent comprendre un plafond de bande passante. Des employés pourraient-ils se retrouver coupés de leur accès professionnel après avoir regardé trop de vidéos la veille ? Quelques FAI américains, dont AT&T, ont pour l'heure décidé de suspendre cette pratique, mais la réflexion devra peut-être être menée à plus long terme.
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Les gagnants du télétravail
Néanmoins, plusieurs entreprises pourraient bénéficier d'un tel revirement. Il s'agit d'outils favorisant le travail à distance, comme Slack ou Zoom. Dans le contexte actuel, les deux sociétés ont décidé de proposer gratuitement une partie de leurs services, un chemin également emprunté par Microsoft, avec sa suite de logiciels professionnels. Mais toutes ont certainement conscience qu'il s'agit également là d'une façon de favoriser l'adoption de leurs solutions.Les conditions semblent donc réunies pour un recours plus massif au télétravail à l'avenir. Un mode de travail qui ne convient toutefois ni à tous les métiers, ni à tous les salariés. C'est ce dont témoigne un employé de l'industrie de la tech : « Il m'est déjà arrivé de travailler à 100 % à distance, et il arrive un moment où même un individu introverti a envie de voir un autre être humain ».
Source : The Guardian