© ALEDIA
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Selon l'un des analystes du cabinet IDC, la Chine serait loin d'avoir dit son dernier mot sur le marché du semi-conducteur. Au contraire, elle pourrait rattraper complètement son retard sous 10 ans et même devenir l'un des leaders du marché.

Les sanctions technologiques américaines semblent avoir pour effet de booster la Chine sur le terrain des semi-conducteurs. C'est ce que laissait entendre il y a quelques jours la Semiconductor Industry Association (SIA) qui assurait que la Chine profitait désormais d'une croissance notable sur ce marché. Cette semaine, Mario Morales, analyste pour IDC, va même plus loin. D'après lui, elle pourrait rattraper son retard en trois à quatre générations technologiques et compter parmi les leaders du semi-conducteur au cours de la décennie à venir.

La Chine parmi les plus gros acteurs du semi-conducteur d'ici 10 ans ?

Comme le précise l'analyste, l'industrie chinoise du semi-conducteur se limite actuellement à la production de puces gravées en 16 nm et 14 nm. Elle reste donc loin des finesses de gravure proposées par les ténors du secteur. Le Coréen Samsung Foundry propose déjà sa gravure en 4 nm, au même titre que le Taïwanais TSMC, premier fondeur indépendant au monde. On sait par ailleurs que les deux groupes travaillent au lancement de protocoles de gravure en 3 nm. Côté américain, Intel exploite pour sa part un procédé 10 nm et s'active pour introduire son node 7 nm en 2023.

Cela étant, la Chine sait progresser à marche forcée. Il en va de sa survie technologique, soulignait récemment la SIA dans un rapport publié le 10 janvier : « Tout indique que la croissance rapide des ventes de semi-conducteurs en Chine devrait se poursuivre, en grande partie grâce à l'engagement inébranlable du gouvernement central et à un soutien politique solide suite à la détérioration des relations entre les États-Unis et la Chine », pouvait-on y lire.

Un long chemin à parcourir…

La Chine a une longue route à faire, mais elle peut déjà compter sur sa production actuelle de semi-conducteurs pour alimenter une part croissante de son marché domestique en puces vouées à la gestion d'alimentation, en microcontrôleurs, et capteurs divers.

Autant de composants qui ne requièrent pas les technologies de gravure les plus avancées, et qui permettent déjà à la Chine d'engranger des profits. Suffisamment pour moderniser ses logiciels, infrastructures et équipements, et lui permettre de développer progressivement des semi-conducteurs plus perfectionnés. La SIA indiquait par exemple qu'Alibaba et Baidu, entre autres, ont commencé à développer des puces en 5 nm et 7 nm respectivement.

Sources : SIA, The Register, Neowin