© Rostec
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Les détaillants doivent appliquer des remises importantes sur l'appareil pour tenter d'augmenter les ventes, qui sont pratiquement inexistantes.

L'année dernière, Apple a décidé de cesser toute vente physique en Russie en réaction à la guerre en Ukraine. Rien qu'en matière de smartphones, la marque à la pomme représentait près de 14 % des ventes en 2021 dans ce pays de plus de 140 millions d'habitants. Des parts de marché significatives qui ne demandent qu'à être grignotées par la concurrence.

Un appareil aux caractéristiques... moyennes ?

Et le Kremlin n'a pas attendu longtemps pour partir à sa conquête. Rostec, conglomérat de l'industrie de la défense russe, s'est empressé de participer à cet effort de guerre, qui paraît pourtant très compliqué. Il a développé l'AYYA T1, qui ne brille pas par ses spécifications, du moins face aux derniers iPhone.

Animé par un SOC MediaTek Helio P70 (12 nm, 8 cœurs jusqu'à 2,1 GHz), l'appareil est équipé de 4 Go de RAM et d'un écran LCD de 6,5 pouces d'une résolution de 1 600 × 720 pixels à un taux de rafraîchissement de 60 Hz. À tout cela s'ajoute l'absence de connectivité 5 G, mais tout observateur attentif l'aura certainement déjà deviné.

Heureusement, il bat l'iPhone 14 haut la main avec sa batterie de 4 000 mAh, son port USB-C et son emplacement pour carte microSD pouvant aller jusqu'à 128 Go. Il n'est cependant pas certain que cela suffise à pousser les consommateurs à jeter leurs iPhone, d'autant qu'Apple n'a pas complètement fermé son écosystème aux utilisateurs russes et a laissé l'App Store ouvert.

18 % des modèles fabriqués vendus au grand public.

L'AYYA T1 est disponible en deux versions techniquement similaires. Le modèle grand public fonctionne sous Android 11, tandis que la version pour les entreprises et les personnalités officielles fonctionne sous Aurora, un système d'exploitation russe disposant de sa propre boutique d'applications plus ou moins affiliée au gouvernement.

Sur les 5 000 unités vendues, seules 905 ont été écoulées. Un flop qui fait passer le Fire Phone d'Amazon pour un succès commercial. En 2022, Denis Kuskov, PDG du cabinet d'études Telecom Daily, qualifie ces ventes d'« erreur statistique » face aux 24,5 millions de smartphones vendus en Russie. L'AYYA T1 se vend aujourd'hui neuf à environ 130 euros, le seuil minimum de rentabilité pour les détaillants.

Les revendeurs justifient ces faibles ventes en arguant que la plupart des appareils sont utilisés par des fonctionnaires. En effet, il y a actuellement 2 000 AYYA T1 entre les mains des forces de l'ordre et d'employés de l'agence nationale de l'énergie nucléaire. Ce nombre pourrait toutefois augmenter, car le Kremlin a récemment demandé aux hommes politiques russes de laisser tomber leurs iPhone.

Source : PhoneArena