On y apprend en effet que dans les circuits de distribution tels que les grandes surfaces spécialisées, les hypermarchés ou l'Internet (c'est à dire hors opérateurs), la part des mobiles vendus hors subvention est en pleine croissance. De 43% au quatrième trimestre 2011, elle est passée à 66% dans les trois derniers mois. Un résultat que l'on peut évidemment expliquer par l'arrivée de Free Mobile sur le marché, et de la cohorte de forfaits sans engagement qui a suivi. Michael Mathieu, Directeur de clientèle Image et Telecom GfK Consumer Choices France, explique ainsi :« Sur le troisième trimestre 2012, deux smartphones vendus sur trois sont achetés hors subvention sur ces circuits de distribution, c'est-à-dire sans forfait téléphonique qui induit une forte remise sur le prix de l'appareil. »
Une autre explication se trouve dans le prix des smartphones. Jusque-là assez opaque car caché derrière les subventions, il est devenu plus visible pour les consommateurs, qui se sont aperçus des sommes investies. La volonté de ne pas (plus) s'engager avec un opérateur s'est alors accompagnée de la recherche d'un smartphone moins onéreux. C'est par la multiplication d'une offre attractive via des smartphones d'entrée de gamme que les ventes non liées ont donc explosé dans les circuits de distribution cités plus haut. À ce jour, les modèles de moins de 150 euros représentent ainsi près d'un tiers des ventes sur ces circuits, contre 16% en début d'année. Les offres de remboursement et les facilités de paiement expliquent également l'intérêt du consommateur pour les smartphones « nus ».
Reste que sur les 13,5 millions de smartphones vendus en 2012 (contre près de 12 millions en 2011, toujours d'après GFK), 85% d'entre eux le sont encore avec un forfait lié. Si la tendance est donc clairement à la hausse pour l'achat d'un smartphone indépendamment de celui d'un forfait, difficile pour le moment de parler de bouleversement profond des habitudes des Français.