Les systèmes de désactivation de smartphone à distance n'enchantent pas les opérateurs

Audrey Oeillet
Publié le 20 novembre 2013 à 10h24
Le système de blocage de smartphone à distance que Samsung compte inclure prochainement dans ses smartphones vendus en Corée du Sud est vu d'un mauvais œil par les opérateurs américains : ces derniers craignent que cette application leur fasse perdre de l'argent.

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Préconisé par le gouvernement sud-coréen, le « kill switch » de Samsung sera bientôt une réalité dans le pays : ce système permet, en cas de vol d'un smartphone, de commander son blocage définitif à distance, le rendant totalement inutilisable. La démarche vise à dissuader le vol des terminaux qui en sont équipés.

Aux Etats-Unis, plusieurs législateurs souhaitent voir ce système mis en place, pour compléter l'offre lancée par Apple avec iOS 7, qui dispose d'une méthode de blocage antivol nommée Activation Lock. Mais si les autorités s'accordent sur le fait que de telles méthodes peuvent réellement dissuader les voleurs, les opérateurs de téléphonie mobile voient d'un mauvais œil la possibilité offerte à leurs clients de « briquer » eux-mêmes leurs terminaux en cas de perte.

Selon George Gascón, procureur de district à San Francisco, ce rejet s'explique par le fait que ce type de systèmes entrerait en concurrence directe avec les offres d'assurances proposées par les opérateurs à leurs clients. Actuellement, Samsung propose un service facturé 30 dollars par an sur certains de ses terminaux haut-de-gamme, qui permet de bloquer son terminal à distance : un service actuellement principalement utilisé par les entreprises, qui pourrait se démocratiser fortement aux USA avec le soutien des autorités. Du côté d'Apple, la fonctionnalité de blocage d'iOS 7 est gratuite.

Face à ces solutions dissuasives pour les voleurs, les opérateurs craignent donc que leurs clients soient moins intéressés par la souscription d'une assurance, parfois très coûteuse. « Les opérateurs s'opposent à ça afin de continuer à gagner de l'argent avec les primes d'assurances » estime George Gascón.

Pourtant, la mise en place de tels systèmes pourraient être très utile aux Etats-Unis, où les vols de terminaux mobiles ne cessent d'augmenter. A New York, 16 000 vols de terminaux ont été signalés en 2012, soit 14% de tous les délits traités par la police. Le vol d'iPhone est tellement répandu que la pratique est surnommée « La cueillette des pommes ». Si la question est réglée côté iPhone avec l'arrivée d'iOS 7, Samsung a, de son côté, confirmé travailler avec les autorités et avec les opérateurs concernant une solution de protection qui serait préchargée sur les terminaux vendus à destination du grand public. On imagine que les négociations seront difficiles, et que la prochaine étape pourrait bien se trouver en Europe.
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