Pour améliorer les performances de ses technologies liées à la reconnaissance faciale, Google a lancé un projet de collecte de données. Mais les participants n'avaient pas forcément conscience de ce qu'ils acceptaient.
Il y a quelques mois, Google engageait des sous-traitants dont la mission était de récupérer des données relatives à la reconnaissance faciale auprès de personnes dans la rue. Problème, la firme de Mountain View aurait incité ses contractuels à ne pas dévoiler aux volontaires ce à quoi allaient servir les informations ainsi récupérées.
Google a incité à mentir...
D'après une enquête du New York Daily News, les sous-traitants, embauchés par l'intermédiaire de l'agence d'intérim Randstad, ont été formés à se montrer très insistants afin de convaincre les individus d'accepter de participer au programme de collecte de données de reconnaissance faciale. Le groupe américain aurait même donné pour consigne aux contractuels de mentir quant à la nature du projet et l'utilisation faite des données, pour arriver plus facilement à leurs fins.Google assurait pourtant il y a quelques semaines, par voie de communiqué, que les participants au programme avaient signé un formulaire de consentement leur expliquant la situation et autorisant l'utilisation de leurs données.
Les informations récupérées, elles, sont très complètes. Destinées originellement à améliorer la reconnaissance faciale, certaines des données recueillies ont notamment servi à analyser la manière dont une personne s'empare d'un smartphone posé sur une table.
... et obtenu ce qu'il veut
La firme de Mountain View a déclaré avoir ouvert une enquête concernant les soupçons d'utilisation de tactiques douteuses pour récolter ces données. Plusieurs participants au programme ont en effet indiqué n'avoir reçu aucune information quant au but de la manœuvre ou l'identité du commanditaire. Des cartes cadeaux Starbucks d'une valeur de cinq dollars auraient suffi à les convaincre.Quoi qu'il en soit, Google a obtenu ce qu'il recherchait : assez d'échantillons de données pour améliorer sa technologie.
Pour rappel, le Pixel 4 sera lancé le 15 octobre 2019. Le smartphone sera équipé d'un nouveau système de reconnaissance faciale ainsi que du radar Soli, en développement depuis plusieurs années déjà. Le but : faire mieux que le Face ID des iPhone d'Apple. Avec le Face Unlock du Pixel 4, et sûrement grâce aux données récoltées par Google auprès des passants, il serait notamment possible de déverrouiller son smartphone même s'il est à l'envers ou tenu plus haut ou plus bas que son visage.
Source : New York Daily News