Cet été, Google avait lancé une campagne visant à améliorer le système de reconnaissance faciale de son futur Pixel 4, en scannant le visage de passants dans la rue, en échange d'une faible rétribution. Après de multiples polémiques, l'entreprise a décidé d'interrompre provisoirement le programme.
En juillet dernier, on apprenait que Google faisait appel à des intérimaires, via l'entreprise de recrutement Randstad, dans le but de perfectionner son système de reconnaissance faciale. Leur mission : apostropher des passants, pour les convaincre de se livrer à une brève expérience, consistant à voir leur visage scanné par un appareil. Avec à la clé : cinq malheureux dollars en bons d'achat Amazon ou Starbucks.
Mensonges et focus sur des personnes vulnérables
Une telle révélation a nécessairement suscité une certaine défiance. Mais l'affaire ne s'est pas arrêtée là. La semaine dernière, une enquête du New York Daily News a en effet permis de révéler que les contractuels engagés étaient encouragés à mentir quant à l'utilisation faite des données récoltées, en mettant en avant un prétendu test d'application.Et si vous trouvez la méthode déjà limite, sachez que cela peut devenir encore plus malsain. Toujours d'après le New York Daily News, un sous-traitant de Google aurait particulièrement ciblé les personnes sans-abri, dans la commune d'Atlanta (États-Unis). Cela a vivement fait réagir la procureure de la ville, qui a envoyé un mail à Google : « La possibilité que des individus faisant partie des populations les plus vulnérables soient exploités pour servir les intérêts commerciaux de votre société est profondément alarmant pour de nombreuses raisons ».
Google va mener l'enquête
Confrontée à ces controverses embarrassantes, l'entreprise n'a donc finalement pas eu d'autre choix que d'arrêter les frais. Elle a décidé de suspendre l'opération, en attendant de mener sa propre enquête. Par ailleurs, elle a affirmé avoir insisté auprès de ses sous-traitants pour que les participants à l'expérience soient totalement au courant de sa nature. C'est d'ailleurs ce qui la conduit à qualifier les allégations publiées dans la presse de « très troublantes ».Pour Google, l'idée du programme était uniquement d'enrichir son système de reconnaissance faciale avec le plus large éventail possible de visages. Et ce, dans le but d'éviter que sa technologie ne fasse preuve de discrimination, notamment envers les « personnes non-blanches ». À quelques jours de la sortie du Pixel 4, l'objectif est donc sans doute atteint. Mais au prix d'une polémique retentissante.
Source : The Verge