Test du Nexus S
Après avoir choisi HTC pour concevoir un premier mobile vendu sous sa propre marque, Google se tourne désormais vers Samsung. Chez le Sud coréen, ce nouveau mobile succède au Galaxy S dont il partage de nombreux traits communs.Le Nexus S bénéficie de toutes les attentions de Google puisqu'il s'agit du premier terminal à embarquer la version 2.3 d'Android (Gingerbread). Le terminal surclasse-t-il l'ensemble des smartphones Android, Galaxy S compris ? La réponse à l'issue de ce test.
Vidéo de présentation[/anchor]
NB : Plug-in Flash désactivé lors du test de défilement de page avec le navigateur Web.
Présentation photo[/anchor]
Le Nexus S s'inspire largement du design du Galaxy S. Les formes sont un peu plus arrondies, mais la coque arrière est constituée du même matériau et elle se voit agrémentée de motifs similaires. À l'arrière, sur la partie basse, on retrouve également la protubérance qui facilite la prise en main. En revanche, le Nexus S est un peu plus lourd que le Galaxy S (129g contre 118g)
En face, sur la partie haute, on retrouve un objectif visio VGA. À la base de l'écran, Samsung a intégré quatre touches tactiles propres au système Android.
Autre différence par rapport au Galaxy S : aucun slot SD n'est présent sur le Nexus S. L'appareil est équipé d'une mémoire embarquée de 16 Go dont il faudra se contenter.
Quid de la téléphonie ? [/anchor]
Les fonctions exhaustives des smartphones nous feraient presque oublier la fonction de base à savoir, téléphoner. Pas de soucis particuliers à signaler sur ce plan, le Nexus S propose une excellente qualité d'écoute. L'appelé peut confirmer la qualité du micro. Sur le plan physique cette fois, lorsqu'on porte le Nexus S à l'oreille, la tranche arrondie de la partie haute du mobile se montre confortable.
Des menus téléphoniques pratiques, et une bonne qualité d'écoute
La couche logicielle n'est pas en reste dans la mesure où cette dernière propose une bonne prise en main. Gingerbread ne révolutionne pas le genre, mais les menus proposés de base par Android donnent entière satisfaction. Du tout bon.
Le confort du surf Web est-il au rendez-vous ?[/anchor]
Le navigateur Web profite bien de la vélocité du processeur (1 GHz). Les pages s'affichent rapidement. En revanche, on remarque un certain manque de fluidité lors des scrolls tactiles, même après chargement complet avec les pages « lourdes » (Flash désactivé). Rien de dramatique, mais Chrome Lite semble prioriser l'affichage au détriment de la fluidité.
Pour le reste, on retrouve l'ensemble des fonctionnalités habituelles telles que le zoom multi-point ou la rotation basée sur l'accéléromètre.
Autre bonne nouvelle, la version 2.3 d'Android conserve la fameuse compatibilité flash qui avait été introduite à partir de la 2.2. On peut donc bénéficier d'une utilisation multimédia Web qui ne se cantonne pas à YouTube ou Dailymotion. Même si la prise en charge de ce format reste très appréciable, l'expérience demeure assez aléatoire. En fonction des sites et des formats de diffusion, on oscille entre une lecture fluide (meilleur des cas) et des séances de diapositives (dont le son n'est pas interrompu).
Flash fonctionne bien avec les vidéos en basse définition.
Un bon lecteur audio ?[/anchor]
Sur ce point, le Galaxy S marque des points par rapport au Nexus S. Les ingénieurs de Google se sont contentés de proposer le lecteur standard d'Android alors que le Galaxy S bénéficie d'un programme nettement amélioré par Smasung. Résultat des courses : l'utilisateur perd les nombreux profils audio qui étaient proposés par Samsung (voir test du Galaxy S).
Lecteur audio natif d'Android 2.3 pour le Nexus S
Certes, il est toujours possible de faire un tour par le Market pour dénicher un programme amélioré, mais le lecteur embarqué conserve toujours l'avantage d'une meilleure intégration au cœur du système.
Autre bémol, le tuner FM cher aux smartphones de la marque Samsung passe à la trappe. Dommage.
L'appareil photo numérique (+capture vidéo) [/anchor]
Le Nexus S est doté d'un appareil photo de 5 mégapixels autofocus avec mono flash LED qui produit des clichés très détaillés de bonne qualité (voir exemple). En façade, on trouve un objectif visio VGA (640 x 480), mais aucune touche matérielle dédiée à l'APN n'est présente. Sur le plan logiciel cette fois, le Nexus S est doté d'une couche photo native Android 2.3. L'absence de personnalisation de la part du constructeur ne pose ici pas de problème : les options sont relativement complètes par défaut. On peut modifier le mode de mise au point, l'exposition, la balance des blancs, la résolution, la qualité ou choisir un profil préréglé (nuit, neige, paysage, etc.).
Les options photo proposées par le Nexus S
Les petits à-côtés sympathiques n'ont pas été oubliés : on peut géolocaliser les photos ou appliquer l'un des trois filtres monochrome, sépia et négatif.
Des clichés colorés, détaillés et lumineux. L'APN se défend plutôt bien.
Pour ce qui est de la capture vidéo, le Nexus S déçoit par rapport au Galaxy S. Alors que le petit frère était capable d'avaler du 720p@30 ips sans broncher, le Nexus S se contente au mieux d'un flux 480p@30 ips (720 * 480 AVC encapsulé dans un fichier .3GP). Au final, la vidéo est fluide, mais la définition est inférieure à celle que l'on était en droit d'attendre d'un terminal de cette trempe. On note aussi des effets de balayage (en intérieur) ainsi que des variations de luminosité assez brutales.
Exemple de capture vidéo réalisée avec le Nexus S.
La lecture vidéo (Divx, MKV)[/anchor]
Alors que le Galaxy S parvenait à décompresser un nombre de formats impressionnant, le Nexus S fait la fine bouche. Exit au format Divx qui n'est plus supporté, il faut éviter de sortir des sentiers battus du MP4.
Exit au Divx, et pas de son dans les MKV. Il faut éviter de sortir des sentiers battus du MP4 h264 avec le Nexus S
En revanche, bizarrement, alors qu'on s'attendait à une incompatibilité totale avec le MKV (supporté sur le Galaxy S), on s'aperçoit que les fichiers 720p de ce type se lisent de façon parfaitement fluide sur le Nexus S... sans que la bande-son soit supportée.
Fichiers MKV lus... sans le son
Quid du GPS ?[/anchor]
Le Nexus S est équipé d'une puce relativement performante. L'appareil est capable de réaliser un premier fix à froid en 38 secondes. Après fermeture et redémarrage de l'application GPS, les positionnements suivants s'effectuent en 8 secondes. Concernant les applications GPS, en plus de Google Maps, il est toujours possible de passer par le Market pour y dénicher le programme qui convient.
Une puce GPS performante
Attention toutefois, nous avons pu constater que notre version de test de Navigon ne fonctionnait pas sur Android 2.3. Il y a fort à parier que la version commerciale pose les mêmes problèmes. Contacté par nos soins, Navigon annonce que la prochaine mise à jour 3.5.4 de MobileNavigator pour Android apportera une compatibilité avec Gingerbred. Cette dernière devrait être disponible au plus tard fin mars.
Le jeux vidéo (3D)[/anchor]
Les performances 3D du mobile ne sont pas en reste. Des jeux relativement gourmands tels que Reckless Racing s'exécutent de façon parfaitement fluide.
Exemple de jeux 3D sur Nexus S : la fluidité est au rendez-vous
À propos de la puce NFC[/anchor]
Le Nexus S est équipé d'une puce NFC (Near Field Communication). Si cette technologie fait beaucoup parler d'elle, ses applications concrètes restent peu connues des futurs acquéreurs. Sur l'ensemble des possibilités offertes, on peut distinguer deux exemples d'utilisation.
Tout d'abord, Samsung fournit nativement une application sobrement nommée « Tag ». Cette dernière propose des fonctionnalités similaires aux programmes de lecture de tags 2D (Datamatrix, QR-codes, mobile tag), mais cette fois, le procédé s'appuie sur la puce NFC, et non sur l'APN.
Les tags lus ou générés par le programme peuvent toujours contenir une fiche contact, une URL ou un texte brut. Les tags interprétés peuvent provenir d'un autre terminal compatible, ou d'une petite antenne qui n'est pas plus épaisse qu'une feuille de papier (voir photo ci-dessus).
Tag, une application permettant d'utiliser la puce NFC
Dans un futur proche, on pourra également enregistrer ses données bancaires pour réaliser des paiements avec son smartphone NFC (voir notre démonstration vidéo). Pour que le système ait un réel intérêt, il faudra attendre que les équipements se généralisent chez les commerçants.
Nexus S : le point sur l'écran[/anchor]
À notre grande surprise, la fiche technique du Nexus S vendu en France fait état d'un écran Super Clear LCD en lieu et place du Super AMOLED qui équipe les versions américaines. Samsung confirme cette information.
A gauche le Super Clear LCD, à droite le Super AMOLED. Attention, ces images ne reflètent pas exactement l'ampleur des différences, plus marquées dans la réalité. Le Super Clear LCD ressemble bien davantage à ce qu'on voit sur un écran calibré
Avec une luminosité maximale, les noirs sont beaucoup plus profonds sur le Super AMOLED. En revanche, on constate que le Super AMOLED accentue exagérément les couleurs, en particulier les tons de vert, bleu et jaune. Cet excès de saturation combiné à un taux de contraste musclé engendre une perte de détails dans l'affichage. En définitive, le Super Clear LCD délivre une colorimétrie plus réaliste, tandis que le Super AMOLED fait plutôt dans le flatteur. Il y en aura donc pour tous les goûts. Même si l'annonce par le constructeur d'une consommation moindre avec le Super Clear LCD finira peut-être de faire pencher la balance.
Autonomie[/anchor]
Notre test d'autonomie en activité indique que le Nexus S fait un peu mieux que le Galaxy S. En fin de procédure, le nouveau Google Phone finit à 44 % de batterie contre 37 % pour son petit frère. L'écran Super Clear LCD annoncé moins gourmand y est-il pour quelque chose ? Attention, cette succession de mesure ne donne aucune indication d'autonomie en veille ou en utilisation classique. Au quotidien, on constate que l'on peut tenir une journée et demie avec push activé en utilisation occasionnelle.Conclusion[/anchor]
Pas de doute, ce Nexus S est l'un des meilleurs smartphones Android disponibles à l'heure actuelle. L'appareil est véloce, son écran offre un excellent rendu et cette fois, on a enfin droit à une intégration native d'Android 2.3. Puisque nous parlons de Gingerbread, il y a fort à parier que le soutien officiel de Google assure un bon suivi des mises à jour. Ce fut le cas pour le Nexus One (qui vient de bénéficier de 2.3), il n'y a pas de raison que le Nexus S échappe à la règle. Il ne s'agit là que de spéculations, mais cette éventualité mérite d'être prise en considération.
Pourtant, malgré tous ces bons indicateurs, le Nexus S pourrait bien manquer sa cible. Même si le mobile est bon, il ne parvient pas creuser un écart suffisant avec le Galaxy S. Plus gênant encore, certains acquis du Galaxy S disparaissent avec ce nouveau Nexus. Ainsi, le tuner FM, le support Divx, la capture HD et le slot SD passent à la trappe. Certes, Samsung ajoute une puce NFC, mais compte tenu du faible taux de pénétration des équipements compatibles, il ne s'agit pas encore d'un argument de poids.
Enfin, si l'on jette un œil au calendrier, on s'aperçoit que ce Nexus S ne sort pas au moment le plus opportun, coincé entre un Galaxy S en pleine forme et un Galaxy S 2 particulièrement attendu.
Quoi qu'il en soit, les impatients qui ne sont pas trop gênés par les petites carences par rapport au Galaxy S pourront se laisser séduire. L'appareil se positionne sans mal sur la meilleure marche du podium.
Prix et disponibilités : SFR annonce une exclusivité de deux semaines à compter 04 mars sur la boutique Web, et ensuite dans les espaces SFR. Le Nexus S sera disponible à 149,90€ (199,90€ - 50€ d'offre de remboursement) avec un abonnement Illimythics 5+ 1H. Chez cet opérateur, l'appareil sera également vendu avec des forfaits bloqués à 299.90 euros, ou libre d'abonnement à 509.90 euros. D'après SFR, le lancement du terminal a été retardé suite à une livraison tardive d'une nouvelle version du firmware par Google (il s'agirait d'un correctif qui offre une meilleure prise en charge de la couche tactile). À noter que malgré cette exclusivité, le mobile est disponible depuis quelques semaines chez Phone&Phone. D'après SFR, il s'agit de terminaux importés des États-Unis.
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Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.