En 2 ans, Samsung a su bouleverser le paysage des smartphones Android. Parti après HTC ou Motorola, le constructeur coréen a dégainé en 2009 un Galaxy S qui a su trouver une formule gagnante : un design tout venant, mais des composants au top, un écran suffisamment large et tape-à-l'œil pour faire forte impression et, il faut bien l'avouer, une certaine ressemblance avec l'iPhone, aussi bien dans les lignes que dans l'interface utilisateur.
A sa sortie, le Galaxy S était néanmoins opposé à une concurrence aiguisée : HTC avait notamment en face des smartphones aussi performants, mais aussi mieux finis, comme le Desire HD. Pourtant, Samsung a su creuser son avance avec le Galaxy S II, en signant un successeur ultra fin, léger, et bénéficiant d'un processeur double cœur. Devenu une référence dans sa catégorie, le Galaxy S II a logiquement créé une très forte attente quant à son successeur. Celui ci était également attendu de pied ferme... Par Apple, qui a entretemps sorti son arsenal juridique pour défendre ses brevets et son design.
Samsung Galaxy S III | |
Caractéristiques principales | |
Système d'exploitation | Android 4 (Ice Cream Sandwich) |
Processeur / Fréquence | Quadri coeur Exynos 4412 @1.4GHz |
Mémoire / Stockage | 16 ou 32 Go (64 Go prévu) de mémoire interne selon modèles. Extensible via micro SD (jusqu'à 64 Go) 1 Go de RAM |
Technologie d'écran et définition | Super AMOLED HD 4.8" WXGA-H 1280 x 720 pixels |
Appareil photo | 8 mégapixels autofocus + flash LED (capture vidéo en 1080p) Webcam VGA frontale 1.9 mégapixels |
NFC | SIM centric |
GPS | Oui |
Radio FM | Oui, avec système RDS |
Batterie | 2100 mAh lithium-ion |
Dimensions | 136.6 x 70.6 x 8.6 mm |
Poids | 133g (avec batterie) |
Plus de hype donc, mais un vrai smartphone qui va devoir se confronter à la concurrence. Sur le papier, on pourrait être déçu par certains choix techniques et esthétiques du Galaxy S III. Pourtant, à y regarder de plus près, le Galaxy S nouveau pourrait bien s'imposer en successeur naturel du GS II sur le trône du meilleur smartphone actuel.
Equipé d'un processeur quadri cœur maison, l'Exynos 4412 Quad, d'un écran Super AMOLED d'une définition de 1280x720 pixels et d'un capteur photo/vidéo 8 MP/1080p, le Galaxy S III exécute Android Ice Cream Sandwich. Comme à son habitude, hors Nexus S et Galaxy Nexus, Samsung a « customisé » l'interface en appliquant sa surcouche Touchwiz, modifiée pour l'occasion. Ca n'est pas tout puisque le smartphone embarque quelques touches supplémentaires, et notamment S-Voice, un assistant vocal qui n'est pas sans rappeler certains souvenirs...
Design et ergonomie
Samsung était attendu au tournant concernant le design du Galaxy S III. De l'iPhone 4 aux derniers smartphones HTC en passant par le N9/Lumia 800 de Nokia, on a pu assister ces dernières années à un mouvement vers des matériaux de plus en plus qualitatifs et des design « unibody » mettant l'accent sur la finesse et l'homogénéité... au détriment des caches et couvercles amovibles. On se demandait donc si Samsung allait prendre le pas et rompre avec le design plastique du Galaxy S II et son cache batterie plutôt... bas de gamme. Et la réponse est négative : Samsung continue sur sa lancée et reconduit avec le S III son style propre. La coque du smartphone est intégralement en plastique, le couvercle conservant ce plastique fin et souple qui peut effrayer la première fois qu'on le retire, mais qui reste fermement en place, sans jeu ou craquement.
Un petit tour du téléphone révèle des choix des plus classiques : on trouve un jack 3,5mm sur le dessus, un port micro USB en bas de la coque, les boutons de volume sur la gauche et le bouton de verrouillage sur la droite. Au dos, l'appareil photo/vidéo est surélevé par rapport au reste de la coque, et d'ailleurs assez exposé aux rayures. Il est entouré d'un flash LED et d'un haut parleur. Un objectif visio se trouve en façade, accompagné de deux capteurs sur lesquels nous auront l'occasion de revenir. Invisible en temps normal, une LED traverse la coque pour clignoter lors de la recharge et des notifications.
Cette approche peut donc paraître conservatrice, mais elle a un avantage : à l'heure où de plus en plus de constructeurs scellent leur coque, Samsung continue à opter pour une batterie amovible. On regrettera tout de même le pourtour en plastique imitation métal brossé : un peu de vrai métal sur un smartphone haut de gamme n'aurait pas été de trop. Mais Samsung reste Samsung, et si les matériaux utilisés ne sont pas des plus luxueux, l'ensemble reste bien fini et inspire confiance une fois assemblé.
D'autant plus que la façade, en revanche, est irréprochable : un panneau en Gorilla Glass 2, réputé impossible à rayer, aux bords légèrement incurvés, et bénéficiant d'un traitement oléophobique pour faciliter le nettoyage des traces de doigts. Du tout bon qui n'a rien à envier au HTC One X ou au Lumia 800, nos derniers coups de cœur en ce qui concerne le confort.
D'une manière générale, le Galaxy S III reprend donc les 2 caractéristiques les plus séduisantes du S II : la légèreté et la finesse. Il est certes un tout petit peu plus lourd (131g contre 116), mais conserve la même épaisseur, à moins de chipoter (8,6 contre 8,5 mm).
En revanche, écran de 4,8 pouces oblige, il est légèrement plus volumineux, même si là encore, l'écart reste finalement correct : 11 mm en hauteur et 4 mm en largeur. La prise en main est également facilitée par des bords plus arrondis. L'avantage de prendre ses distances avec l'apparence générale d'un iPhone ?
Venons-en donc à l'autre point intéressant du design : comment se conforme-t-il aux exigences... juridiques de Samsung ? Petit rappel des faits : dans le différend qui oppose Apple à Samsung, il n'est pas seulement reproché au constructeur coréen de violer des brevets, mais aussi de s'inspirer très nettement de l'apparence physique de l'iPhone, ce qui a permis à Apple d'attaquer Samsung en violation de « Trade Dress », que l'on pourrait définir comme la marque visuelle de l'iPhone.
Le site Android Police s'est notamment amusé à détailler les caractéristiques spécifiques de l'iPhone fournies par Apple, pour les comparer au design du Galaxy S III. Leurs conclusions sont assez frappantes : les caractéristiques physiques du S III semblent en effet éviter méticuleusement le « trade dress » de l'iPhone : les bords supérieur et inférieur ne sont pas de la même taille, le contour présente une forme plus proche d'un galet que d'un rectangle aux angles arrondis, et surtout, le Galaxy S III n'est pas disponible en noir, mais en... blanc et en bleu imitation métal brossé. Or, le trade dress de l'iPhone ne porte que sur la couleur noire, pas sur la variante blanche.
Crédits : Android Police
On retrouve néanmoins un grand écran rectangulaire (il semble tout de même difficile de faire sans...) et un unique bouton physique sur le bas de l'appareil. Celui ci est complété par deux touches tactiles, dont les pictogrammes ne s'allument que lorsqu'ils sont activés. Pour les non habitués, ça peut être déroutant.
Que peut-on reprocher au design du Galaxy S III en terme d'ergonomie ? Certains le trouveront trop grand pour leur petites mains, et c'est évidemment le principal problème de ces smartphones « XXL » : pas toujours facile de réaliser toutes les opérations à une seule main. On peut également pester contre les touches tactiles en bas de l'écran : l'espace disponible étant assez réduit, il n'est pas rare de les actionner par erreur en tenant le téléphone en mode paysage par exemple. Enfin, le plastique au dos de la coque peut avoir un léger effet « effet savonnette » (préférable à l'effet « verre pilé » de l'iPhone 4/4S lors d'une chute sur le dos, certes). Pour le reste, l'apparence sera affaire de goût : certains le trouveront quelconque, d'autres apprécieront son minimalisme. En fait, on lui reprochera surtout son manque d'audace.
Composants
Le bilan est donc plutôt réussi à l'extérieur : passons donc aux composants qui animent le Galaxy S III, car c'est là que Samsung brille traditionnellement. Après le Tegra 3 du HTC One X, Samsung emboite le pas avec une version quadri-cœurs de son Exynos maison : l'Exynos 4412 Quad. Ce SoC ARM v7 est composé de 4 cœurs Cortex A9, cadencés à 1,4 GHz. Le chipset est gravé en 32 nm. Par rapport au HTC One X, c'est un peu mieux sur le papier : les cœurs du Tegra 3 fonctionnent à 1,3 GHz lorsqu'ils sont utilisés ensemble, et ne passent à 1,4 GHz que lorsqu'un seul cœur est utilisé. En revanche, pas de pseudo 5e cœur à basse consommation pour les tâches peu gourmandes.
Le GPU du SoC est un Mali-400 MP4, chargé d'animer un écran Super AMOLED 4,8 pouces d'une définition de 1280x720 pixels, et d'une résolution d'environ 306 ppp. Des caractéristiques qui rappellent évidemment le Galaxy Nexus : l'écran du S III est légèrement plus grand (4,8 contre 4,65 pouces) et la densité des pixels un tout petit peu moins élevée, le Nexus montant jusqu'à 316 pixels.
Comme d'habitude, les détracteurs du Super AMOLED lui reprocheront ses couleurs trop saturées et les caractéristiques particulières de l'affichage AMOLED qui laisse apparaître une légère trame sur l'écran, tout de même nettement moins visible que sur un Galaxy S II, du fait de la résolution plus dense. Néanmoins, la colorimétrie du GS III est tout de même plus convaincante que celle de son prédécesseur, et l'angle de vision est tout simplement irréprochable.
La partie camera propose des caractéristiques communes pour un smartphone haut de gamme : capteur rétro-exposé 8 MP en photo, 1080p en vidéo, et des caractéristiques qui semblent communes : F/2.6, focale de 4mm, ouverture maximum de 2.76 mm. Ce sont des caractéristiques tout à fait satisfaisantes pour un smartphone, et on verra en pratique que les clichés et vidéos tiennent toutes leurs promesses, mais on aurait pu imaginer que Samsung joue la surenchère et passe la barre des 12 MP comme Sony et son XPeria S.
En façade, on retrouve un objectif visio générant tout de même des clichés d'1,9 MP, ainsi que des vidéos en 720p. Les deux capteurs fonctionnent à 30 images par seconde.
Pas de changement non plus sur la mémoire et le stockage. Pour ce qui est de la RAM, on retrouve 1 Go, ce qui est le maximum sur les smartphones actuels. Le téléphone est disponible en version 16 et 32 Go, et la capacité de stockage peut être étendue par un slot MicroSD, qui permet d'ajouter jusqu'à 64 Go ! Un bon point, d'autant plus que HTC a supprimé cette possibilité d'extension sur ses terminaux One.
On arrive au sans fil, et que dire de plus, si ce n'est que Samsung a pensé à tout ? On passera sur la 3G : HSDPA (21 Mbps) et HSUPA (5,76 Mbps) sont gérés. Idem pour le Wi-fi, compatible B, G et N. Le Bluetooth 4.0 est de la partie, et le GPS gère l'A-GPS. Classique, quoi...
Ce qui l'est moins, même si le Galaxy S III n'est pas le premier smartphone Android à l'intégrer, c'est la présence d'une puce NFC : celle ci est notamment prévue pour fonctionner avec deux applications intégrées : Android Beam, qui fait partie d'Ice Cream Sandwich, et S-Beam, une application de transfert de fichiers de Samsung, ne fonctionnant pour la peine qu'entre deux Galaxy S III. Un rapide coup d'œil aux capteurs pour finir : le téléphone intègre un accéléromètre, un gyroscope, un capteur de proximité, une boussole et un... baromètre.
Interface
Le Galaxy S III tourne sous Android Ice Cream Sandwich, en version 4.0.4 pour être précis. Sans surprise, le constructeur ne livre pas Android dans sa version de base, comme sur le Galaxy Nexus, mais agrémenté de sa surcouche TouchWiz, ou plus exactement d'une variante exclusive au Galaxy S III. Si vous disposez d'un Galaxy S II passé sous ICS, vous aurez ainsi remarqué que les différences entre 2.3 et 4.0 sont fortement gommées.
La variante du GS III, nommée Touchwiz Nature, est en revanche plus radicale dans ses changements, et finalement plus proche de l'esprit original d'Ice Cream Sandwich, tel qu'il a été conçu par Mattias Duarte, que du simili iOS du Touchwiz original. Faut-il y voir là encore une volonté d'éviter les foudres de Cupertino ? Quelque soit la raison qui ait poussé à ces changements, ils sont les bienvenus, car l'interface s'avère à la fois très agréable à utiliser, tout en conservant la sobriété de l'ICS « à la vanille ».
Avant de rentrer dans les détails de l'interface, revenons pourtant sur une différence, pour le coup fondamentale, entre l'esprit original d'ICS et le Galaxy S III : les touches virtuelles ne sont pas intégrées à l'interface comme sur le Galaxy Nexus ou les tablettes Android. Comme on l'a évoqué précédemment, Samsung a préféré reconduire son ergonomie habituelle : un bouton physique central, ainsi que deux touches tactiles. Le bouton central remplit plusieurs fonctions : un simple appui renvoie vers l'écran d'accueil, et un appui prolongé ouvre la liste des applications récentes. Les deux touches virtuelles sont affectées à l'affichage des paramètres, et au retour en arrière. Les puristes d'ICS préfereront peut-être l'approche de Google, où on dispose d'un bouton dédié à l'affichage du gestionnaire d'application, mais on ne trouve pas le délai nécessaire à l'appui prolongé du bouton central trop long. En revanche, ce changement a une deuxième conséquence : le recours à un bouton du smartphone pour afficher les options, alors que la pratique préconisée par ICS est plutôt l'accès au paramètres depuis une icône en haut à droite de l'interface.
Globalement l'interface du Galaxy S III brille par sa sobriété. Samsung a bien cédé à quelques effets, comme le défilement en carrousel des écrans d'accueils qui rappelle Sense, ou le gestionnaire d'onglets du navigateur façon Coverflow, mais d'une manière générale, on est loin d'un Sense 4 qui redessine tout ICS à sa sauce : Samsung a, par exemple, conservé le gestionnaire de tâches très minimaliste et intuitif de la version standard d'Android 4.0. En outre, on apprécie toujours la présence de raccourcis permettant de désactiver les différents circuits directement depuis le volet de notifications.
Les ajouts de Samsung se manifestent surtout dans les applications fournies, ainsi que dans divers petites fonctionnalités ajoutées ici ou là, utilisant notamment les capteurs de proximité. Toutes ne sont pas franchement indispensables, et certaines souffrent même d'un fonctionnement assez aléatoire, mais on citera notamment Smart Stay, une fonctionnalité qui utilise l'objectif frontal pour détecter votre visage, et notamment vos yeux pour laisser l'écran allumé, ou au contraire l'éteindre si vous ne le regardez pas. D'autres gestes plutôt originaux sont inclus : portez votre téléphone à l'oreille après avoir lu un SMS pour appeler le destinataire, posez le téléphone côté écran pour désactiver les sonneries... Pourquoi pas !
Téléphonie
On ne va pas s'extasier sur la couche téléphonie, mais simplement préciser que nous n'avons noté aucun problème : la qualité des appels est là, en émission comme en réception, et pas de souci de capteur de proximité qui viendrait couper un appel par inadvertance.Pour plus d'informations sur Ies fonctionnalités d'Ice Cream Sandwich, consultez notre test complet d'Android 4.0.
Multimédia
La touche Samsung se manifeste également dans la partie multimédia, et on ne perd rien d'un des principaux points forts du Galaxy S II : sa prise en charge vidéo sans faille. Le lecteur maison fourni bénéficie d'une certification DivX et lit donc, sans ajout d'un lecteur tiers, à peu près toutes les vidéos qu'on lui a fourni : DivX, Xvid, MKV, H264... Et qui plus est sans réencodage nécessaire.On note au passage une fonctionnalité plutôt originale : la possibilité d'afficher une vidéo en « picture in picture», par dessus n'importe quelle application. Ca peut paraître un peu gadget, histoire de montrer ce que l'Exynos Quad a dans le ventre, mais on peut imaginer des cas ou on souhaite garder un œil sur une vidéo tout en faisant autre chose. Néanmoins, l'interface d'un smartphone n'étant pas faite pour ça, on ne sait jamais trop où placer la fenêtre. Ca aurait peut être davantage d'intérêt sur une tablette.
Concernant la sortie des vidéos vers le téléviseur, le Galaxy S III assure une sortie HDMI via le protocole MHL, mais avec un bémol : le connecteur Micro USB ayant des pin supplémentaires, il sera impossible, comme nous en avons fait la triste expérience, d'utiliser l'adaptateur du Galaxy S II. Et en l'absence du nouvel adaptateur au moment de notre test, nous n'avons donc pas pu tester cette fonctionnalité. En revanche, pas de problème en ce qui concerne le DLNA, qui fonctionne exactement comme on l'attend, et sans accroc.
La partie audio fait un peu moins la différence, même si Samsung fournit un lecteur agréable à utiliser et assez riche en fonctionnalités : il gère des profils d'égaliseur prédéfinis, mais aussi un vrai égaliseur paramétrable selon ses goûts. Sur ce point, Samsung n'a pas rogné sur les fonctionnalités de base d'Ice Cream Sandwich comme l'a fait HTC sur son Sense 4. En plus de l'égalisation, Samsung a également inclus quelques effets plus ou moins utiles : la spatialisation et l'amélioration de la clarté, façon X-Fi, sont plutôt efficaces, mais l'ajout de reverb est superflu. On regrette en revanche, puisque la puissance du processeur le permet clairement, l'absence de gestion du fondu enchainé ou de la lecture « gapless ». Néanmoins, les lecteurs alternatifs ne manquent pas sur le Play Store, pour les plus pointilleux. On notera au passage que le Galaxy S III conserve le tuner FM de son prédecesseur. C'est toujours ça de pris.
Internet
On ne va pas s'éterniser sur la partie Internet, car elle s'avère absolument sans surprise : on retrouve les applications de Google (navigateur web, client mail Pop/Exchange/IMAP, Gmail...), et pas grand chose de plus. Le navigateur web bénéficie de quelques « customisations » made in Touchwiz : les onglets, par exemple, s'affichent à l'horizontale et en 3D, façon HTC Sense. En revanche, contrairement à Sense 4, Samsung n'a pas rogné sur la limite, déjà bien contraignante, de 8 onglets. On regrettera peut être l'absence, par défaut, de prise en charge Twitter et Facebook, pas même par l'intermédiaire d'un widget : Google+ est logiquement mis en avant.Evidemment, l'écran du Galaxy S III est un régal pour le surf et, Ice Cream Sandwich oblige, la fluidité du défilement et des zooms est parfaite. Malgré l'abandon de Flash sur mobile par Adobe, on trouve toujours une version compatible ICS sur le Play Store, et là encore, les vidéos et animations ne posent aucun problème de fluidité. Il aura donc fallu attendre des monstres de puissance comme le GS III pour disposer enfin d'un plug-in qui offre les performances qu'on en attend !
Jeux
Pas grand chose à redire non plus du côté des jeux : la définition supérieure du Galaxy S III ne fait pas broncher le GPU Mali 400 MP4. Les quelques jeux testés, dont Riptide, Dungeon Defenders et Shadowgun tournent de manière parfaitement fluide. En revanche, la présence de touches tactiles sur le bas de l'appareil accroit le risque d'appui accidentel en tenant le smartphone en mode paysage : il nous est arrivé d'actionner le bouton Menu en cours de partie dans Riptide.S-Voice : un clone de Siri sans génie
Les mauvaises langues diront qu'ils ne pouvaient pas s'en empêcher : le Galaxy S III intègre sa propre alternative à Siri, l'assistant vocal de l'iPhone 4S. Le concept est le même, et le design de l'application est très largement inspiré du travail d'Apple : en bas de l'écran une icône micro permet de lancer une requête vocale. Une fois celle ci énoncée, elle est envoyée vers le serveur de Samsung avec une certaine latence, et exécutée avec un retour en synthèse vocale.S-Voice gère des requêtes somme toute classiques : appeler un contact, envoyer un SMS, créer un mémo ou un événement, jouer un titre sur le lecteur MP3, lancer une application, effectuer une recherche ou encore s'informer sur la météo.
Dans la pratique, nous avons trouvé la reconnaissance vocale imparfaite, notamment pour les noms propres. L'application comprend correctement les commandes mais s'emmêle souvent les pinceaux dès que l'on place un contact, un artiste ou un titre de chanson dans l'équation. Sur ce plan, Siri nous paraît plus performant, mais tout de même loin d'être optimal malgré tout.
Le problème de S-Voice, c'est surtout son absence de personnalité. Déjà, la voix nasillarde est assez désagréable. Mais surtout, Samsung n'a pas su reproduire ce qui fait une partie de l'effet « wow » de Siri : son humour et l'impression d'intelligence qu'il dégage, même s'il ne l'est absolument pas. S-Voice sait répondre aux requêtes qu'il comprend, et répondre « je n'ai pas compris », quand il ne se met pas à parler anglais avec un accent français sans raison. N'essayez pas de faire de l'humour, ou de poser des questions de manière détournée, vous vous heurterez à un mur.
Bref, si l'original est déjà plus ou moins un gadget dans l'état actuel des choses, cette pâle copie sans originalité et pas plus efficace, même plutôt moins, s'avère encore plus futile et n'apporte rien. C'est là, histoire de dire que Samsung a son propre Siri, et c'est tout.Le Galaxy S III est équipé du dernier né de la famille Exynos. Comment se situe ce processeur quadri cœur « maison » cadencé à 1.4 GHz face à la concurrence Qualcomm, NVIDIA ou ST Ericsson ? Pour le savoir, nous avons effectué l'ensemble de nos benchmarks habituels. Commençons par le processeur...
LinPack
LinPack est un benchmark qui évalue la puissance du processeur. Le résultat est exprimé en millions d'opérations en virgules flottantes par secondes (MFLOPS). Par rapport à Benchmark Pi, le principal avantage réside dans la possibilité d'effectuer des tests multi threadés (si processeur à cœurs multiples). Linpack mono thread (le résultat le plus grand est le meilleur)
Linpack multi thread (le résultat le plus grand est le meilleur)
Les tests mono et multi threadé restent largement dominés par l'HTC One S. Le SoC double coeur Krait SnapDragon S4 (1.5 GHz) de Qualcomm fait des merveilles en parvenant à tenir la dragée haute aux quadri-coeurs Exynos 4412 (1.4 GHz, Galaxy S III) et Tegra 3 (1.5 GHz, HTC One X).
En multi threadé, le Galaxy S III gravit tout de même la seconde marche du podium quasi ex æquo avec l'iPhone 4S (SoC A5, double cœur 800 MHz).
Sunspider
Place au Web avec Sunspider, le benchmark JavaScript des auteurs du moteur de rendu HTML Webkit (Safari, Chrome...). Le Galaxy S III laisse parler la poudre en décrochant le meilleur score du classement. Les bons résultats sont confirmés par la pratique. Le surf reste parfaitement fluide en toutes circonstances. Sunspider (en ms, le plus petit résultat est le meilleur)
GL Benchmark (Off Screen)
GL Benchmark évalue les performances graphiques du terminal. Le test offscreen est indépendant de la résolution. Ici, le Galaxy S III remporte à nouveau la manche en devançant nettement les HTC One X et autres iPhone 4S. GL Benchmark Offscreen (le résultat le plus grand est le meilleur)
Autonomie
Le Galaxy S III dispose d'une batterie de 2100 mAh, censée lui garantir une bonne autonomie malgré ses composants gourmands. Et ça se vérifie dans la pratique : sur notre test d'autonomie en utilisation, il se classe en 3e position derrière le Huawei Honor et le Motorola Motoluxe, deux smartphones beaucoup plus modestes. Il fait également mieux que son concurrent le plus direct, le HTC One X, qui tient tout de même nettement mieux la route qu'à sa sortie.Photo/vidéo : la partie logicielle
Avant de détailler les performances du Galaxy S III en photo et en vidéo, faisons un tour sur la partie logicielle, qui s'avère toujours aussi complète. Parmi les nombreuses options disponibles, on pourra bénéficier d'un retardateur, de quelques scènes (coucher de soleil, sport, intérieur, feu d'artifice...), d'un mode rafale, d'un mode HDR, du réglages de paramètres tels que la valeur d'exposition ou la sensibilité, de scènes, d'un mode macro, et de quelques gadgets comme la détection du sourire.Pour ce qui est de la vidéo, on appréciera un détail déjà présent sur les derniers HTC notamment : la possibilité de réaliser des photos tout en capturant une vidéo.
Performances en photo
Pas de 12 MP pour ce Galaxy S III, donc, mais ça ne signifie pas, au contraire, que le capteur photo et vidéo soit en retrait. Rappelons rapidement les caractéristiques du capteur dorsal, que nous avons utilisé sur nos tests : il est rétroexposé, ce qui permet d'obtenir une meilleure sensibilité même dans des condtions d'éclairage difficiles, et monte jusqu'à 8MP en photo.Parlons maintenant pratique. Très simplement, le Galaxy S III affiche des images d'une excellente qualité, parmi les meilleures qu'il nous ait été donné de voir sur un smartphone.
On commence par notre scène de test, qui nous permet immédiatement de noter deux caractéristiques de l'objectif. Tout d'abord, la précision tout à fait excellente des images produites : on peut chipoter sur les bords un tout petit peu moins bien définis, mais c'est le cas de tous les capteurs de smartphones, et l'écart est loin d'être flagrant. On remarque également le côté très flatteur des couleurs et des contrastes : c'est certes un peu moins saturé que ça en a l'air sur l'écran Super AMOLED du mobile, mais les images restent un peu plus « flashy » que dans la vraie vie.
L'impression se confirme sur nos clichés en extérieur : pas de doute, c'est propre sur toute l'image, et bien exposé.
L'extérieur est aussi l'occasion de tester le rendu de l'appareil en mode HDR, et là encore, on est bluffé : la réactivité de l'appareil, visiblement épaulé par le processeur quadri-cœur est à ce point remarquable qu'il nous a fallu inspecter plusieurs clichés pour nous rendre compte qu'il prenait bien deux vues différentes.
Les problèmes typiques des photos HDR sont ainsi minimisés, à savoir les images fantômes de sujets en mouvement. Malgré un fort vent au moment de la prise de vue, les feuillages sont parfaitement nets, tout comme les passants. On apprécie d'ailleurs l'efficacité du HDR qui permet de récupérer de manière très efficace le ciel, mais aussi des ombres dans les feuillages.
Performances en vidéo
Le constat est le même pour la vidéo. L'appareil gère la capture en 1080p à 30 images par seconde, et le résultat est très satisfaisant. Les mises au point s'effectuent rapidement, le capteur a au pire tendance à s'exciter un peu trop sur certains passages, mais tout est là : précision, fluidité, et réactivité.Conclusion
Un an après la sortie du Galaxy S II, qui demeurait sans doute, jusqu'à très récemment, le meilleur smartphone Android disponible, son successeur réussit-il le passage de témoin ? Assurément, oui ! Les qualités du Galaxy S III sont nombreuses, et on va donc commencer par ce qui nous laisse plus froid, à savoir le design et la finition. Certes, une fois en main, le Galaxy S III fait beaucoup moins « cheap » qu'il en a l'air sur le papier. Le design n'est pas des plus originaux, même si on sent que Samsung a au moins fait un effort pour s'éloigner des lignes de son prédécesseur, mais sur un smartphone commercialisé à plus de 600 euros, on attend tout de même un peu plus luxueux qu'une coque en plastique glossy avec un pourtour en imitation métal.
Heureusement, Samsung se rattrape avec les quelques bonnes surprises de ses choix : le téléphone est presque aussi léger et fin que le Galaxy S II, tandis qu'une partie des utilisateurs de smartphones apprécieront forcément la présence d'une batterie amovible et d'un slot Micro SD. En outre, si le dos laisse à désirer, la façade en Gorilla Glass 2 est d'excellente qualité. Néanmoins, on atteint vraiment les limites de l'utilisable en terme de taille : malgré le confort indéniable de l'écran 4,8 pouces, on rencontre comme sur le Galaxy Nexus ou le HTC One X des situations ou l'usage à une main est inconfortable, notamment pour les utilisateurs aux petites mains.
On pourrait aussi critiquer certains ajouts logiciels qui n'apportent rien, comme S-Voice, un clone bâclé de Siri qui ne fait pas mieux que son modèle, pourtant pas bien brillant, et qui fait même moins bien. Au final, la fonctionnalité ne fera que donner du grain à moudre aux détracteurs de Samsung qui ne manqueront pas d'ironiser sur ce plagiat.
Voilà donc ce que l'on aura à reprocher au nouveau fer de lance de Samsung. Le reste est tout simplement au top de ce que l'on peut attendre d'un smartphone en 2012. Le processeur quadri-cœur Exynos 4412 Quad explose presque tous ses concurrents, à l'exception du HTC One S sur certains tests. La partie graphique n'est pas en reste : le Mali 400 MP4 obtient d'excellents résultats. En ce qui concerne les performances en photo et vidéo, le Galaxy S III fait un sans faute : les images produites sont précises, l'appareil photo est d'une réactivité irréprochable, notamment en ce qui concerne les rafales et le HDR, les vidéos sont fluides, la mise au point réactive... On a beau chercher, on ne trouve rien à redire !
Avec un écran 4,8 pouces (1280x720 pixels) et un processeur quadri-cœur, on aurait pu craindre pour l'autonomie du smartphone, mais là encore Samsung assure : la batterie de 2100 mAh n'y est sans doute pas étrangère.
Enfin, la partie logicielle n'a pas été négligée : la couche photo est riche en fonctionnalités, le lecteur vidéo, certifié DivX, avale toutes les vidéos qu'on lui ait fournies, quelque soit le format et la définition, et le lecteur audio offre l'essentiel (égaliseur, effets d'amélioration et de spatialisation...). La surcouche logicielle fait dans la sobriété : Samsung a su adapter son interface Touchwiz aux conventions d'Ice Cream Sandwich, avec lesquelles il prend néanmoins de grosses libertés, et propose une interface à la fois simple et agréable, même si les puristes regretteront la disparition partielle du « vrai » ICS.
Au final, le Galaxy S III se révèle en fait conforme aux attentes, mais sûrement en dessous des fantasmes que le buzz précédant son lancement avaient pu générer. C'est, finalement, un pur produit Samsung : sa facture est classique, mais ses performances sont irréprochables, et ses fonctionnalités complètes. Sa taille XXL ne conviendra pas à tout le monde, mais le smartphone comblera ceux pour qui elle n'est pas rédhibitoire.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.