Design et ergonomie : bonne finition, mais un peu trop rond ?[/anchor]
Depuis le Moto X, Motorola développe des designs assez ludiques, aux formes arrondies. Comme la version précédente, le Moto E pousse le concept un peu loin avec une coque plutôt bien finie pour un smartphone d'entrée de gamme, mais un peu trop ronde par rapport au Moto G. La prise en main est bonne, cependant, on sent que la finesse n'était vraiment pas au centre des préoccupations.Comme toutes les versions 2014 / 2015 de Motorola, le Moto E est un peu plus encombrant que son prédécesseur, en raison d'une taille d'écran qui passe de 4,3 à 4,5 pouces. Les dimensions restent assez similaires malgré tout et ne nuisent pas à l'usage à une main qui faisait partie des petits plus du Moto E original.
Le dos n'est plus amovible, mais ça n'a pas grande importance puisque la batterie n'était pas accessible : le but était uniquement d'acheter des coques supplémentaires pour varier les couleurs. Le nouveau Moto E ne fait pas l'impasse sur la personnalisation, mais celle-ci s'effectue désormais au niveau de la bordure, amovible, elle, qui donne également accès aux slots micro SIM et microSD. En revanche, sur notre version, plus de deuxième slot SIM.
Dommage tout de même pour la personnalisation du dos, qui n'est plus possible : Motorola privilégie le Moto G sur ce point.
Composants : du 64 bits en entrée de gamme[/anchor]
Le Moto E intègre un processeur Snapdragon 410 de Qualcomm, une puce de plus en plus fréquente sur cette catégorie de prix : on l'avait notamment croisée sur le HiSense L690, commercialisé chez nous par Carrefour sous le nom de Poss Smart 4.5 4G. Cette évolution du Snapdragon 400 a l'avantage d'être 64 bits, avec quatre cœurs A53 à 1,4 GHz, et une partie graphique Adreno 406, qui se différencie essentiellement de l'Adreno 405 par la prise en charge d'API supplémentaires.L'écran, on l'a dit, gagne un peu d'espace pour occuper une diagonale de 4,5 pouces. Malheureusement, Motorola n'en a pas profité pour augmenter sa définition : on a donc la taille d'un Moto G de 1ere génération, mais pas sa belle densité, puisqu'on se limite à du 960 x 540 pixels.
Par rapport au précédent Moto E, on note un progrès sur les angles de vision, même s'ils restent assez moyens. Les couleurs sont plutôt similaires, mais on se demande si celles du modèle 2014, légèrement moins pâles, n'étaient pas un poil plus agréables.
Motorola fait le minimum sur le stockage interne (8 Go) et la mémoire vive (1 Go), mais permet au moins d'insérer une microSD pour étendre la capacité.
La batterie de 2 390 mAh peut paraître un peu juste, cependant, vu la taille de l'écran, on peut espérer tenir une bonne journée d'utilisation. On remarque d'ailleurs que la capacité du Moto X n'est pas vraiment plus élevée.
À l'usage : écran en retrait, mais expérience confortable[/anchor]
L'écran du Moto E gâche un peu son utilisation, et c'est dommage : il s'agit de son principal défaut, pas dramatique, certes, mais la finesse des polices s'en ressent, sur les pages web ou sur les applications de lecture. On est loin du confort optimal de l'ancien Moto G, qui offrait une meilleure résolution sur la même taille.La fiche technique, bien fournie, est accompagnée d'un Android à jour, et qui plus est, presque « pur ». Lollipop tourne de manière très fluide, sans personnalisation qui fait disparaître la moitié de l'interface Material Design (n'est-ce pas, LG ?), et les quelques ajouts de fonctionnalités de Motorola sont assez pertinents.
On retrouve ainsi le Moto Screen, qui permet de consulter rapidement ses notifications en un coup d'oeil sur un affichage très dépouillé, lorsqu'on sort le smartphone de sa poche (la webcam est utilisée pour détecter le changement de luminosité). C'est moins réussi que sur le Moto X - qui affiche également ce mode en passant la main par-dessus l'écran - et moins pertinent aussi, dans la mesure où le Moto E est équipé d'une dalle LCD et non AMOLED. Ça reste efficace malgré tout.
On retrouve aussi les modes Sommeil et Réunion qui permettent de mettre les notifications, voire les appels, en veilleuse pour ne pas être dérangé, et le déclenchement de l'appareil photo en agitant le smartphone. Qui plus est, à un ou deux assistants près, la ROM du Moto E est dépouillée de doublons et d'applications tierces installées sans l'autorisation de l'utilisateur.
Côté téléphonie, le son de l'oreillette nous a paru suffisamment clair, et le micro correct, sans être toujours optimal. Les conversations demeurent intelligibles, toutefois, il y a un autre problème, plus gênant : le capteur de proximité semble avoir des ratés, et lors d'appels vers des services vocaux, on a occasionnellement activé le clavier avec la joue.
Le haut-parleur frontal offre un assez bon rendu pour les jeux ou les vidéos, si vous n'avez pas de casque sous la main.
Photo[/anchor]
La partie photo du Moto E est logiquement peu ambitieuse : le smartphone est équipé d'un capteur 5 mégapixels, même pas accompagné d'un flash LED. Pourtant, il fait nettement mieux que le premier Moto G - il était surtout difficile de faire pire - et pour du 5 mégapixels, les images sont assez détaillées.La balance des blancs tire clairement vers le rouge ; c'est aussi le cas de plusieurs smartphones sur ce segment.
On passe en revanche de l'assez bon au catastrophique en situation de faible luminosité : la plupart des photos se soldent par un échec de la mise au point, et quand elle se fait à peu près correctement, le rendu demeure flou et bruité.
Performances et autonomie[/anchor]
En poussant un peu le Moto E dans ses retranchements, on est forcé de constater que le Snapdragon 410 s'en tire assez bien. On reste loin d'une puce haut de gamme pour les jeux 3D, mais les performances sont compensées par la faible résolution de l'écran qui, pour la peine, s'avère bénéfique.Concrètement, même en niveau de détail élevé, un jeu comme Asphalt 8 tourne de manière assez fluide (avec cependant quelques baisses de régime) et surtout, avec des effets qui n'apparaissaient pas sur l'Adreno 305 du Snapdragon 400. L'écart n'est pas flagrant, mais ça permet au moins d'espérer jouer à la plupart des jeux sans trop en souffrir. Évidemment, pour la 2D, rien à signaler !
L'autonomie du Moto E est satisfaisante sans être extraordinaire. Lors de nos tests, on a pu tenir à peu près douze heures d'utilisation, qui incluaient quelques tâches intensives comme des sessions de jeux 3D ou de la capture photo. Avec un usage plus modéré, on doit atteindre les 15h, mais sur une tâche mobilisant l'écran en permanence, comme la lecture vidéo, on tombe à 6h30 pour un film au format H264, lu avec le lecteur par défaut, écran à 100%, son à 50% et Wi-Fi activé, un score honorable, puisque proche de la plupart des flagships sortis l'an dernier, même si on pourrait s'attendre à mieux vu l'écran qu'on imagine nettement moins gourmand en énergie que celui d'un Sony Xperia Z3.
Notre avis[/anchor]
Le Moto E souffre de quelques petits défauts qui l'empêchent d'être aussi incontournable que pouvait l'être le premier Moto G 4G, le genre de smartphone qu'on recommande en une fraction de seconde à quiconque recherche un bon mobile pas cher et performant. On est surtout déçu par la qualité de l'écran, un point sur lequel Motorola fait pourtant rarement de sacrifices aussi flagrants. La dalle reste lisible, mais les angles de vision sont limités et les couleurs un peu fades.Malgré tout, pour 139 euros, on dispose d'un téléphone réactif, relativement bien fini, bénéficiant d'une autonomie correcte, et d'une couche logicielle dénuée de bloatware (et à jour !). Et dans cette catégorie de prix, c'est déjà pas mal, même si on espère que des mises à jour viendront corriger les quelques bugs rencontrés lors de notre test.
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