Design et ergonomie : le métal, encore et toujours[/anchor]
Avec le premier One, HTC a créé une signature dont le constructeur dévie très peu depuis. Et il ne faut pas compter sur le One M9 pour ça, car le smartphone reprend, dans les grandes lignes, celui du One M8. Et la qualité de fabrication, à quelques petits défauts qui trahissent - comme souvent - une certaine hâte, reste de très bonne facture. Et quelque part, c'est logique puisque HTC n'a presque rien changé à sa copie.Les quelques petits détails qui ont effectivement évolué, en revanche, ne sont pas très heureux. La nouveauté réside notamment dans la cohabitation de 2 coloris sur le dos, qui est toujours « unibody », et sur la surface qui encadre l'écran et inclut les haut parleurs. Notre modèle de test mélange l'« or rose » pour la bordure, un coloris plus « champagne » pour la façade et un dos argenté. Ce dernier est en aluminium brossé, et la partie frontale plus mate. Le One M8 nous avait vraiment séduit par son côté monobloc, et on est un peu moins fan de cette disparité de tons.
La version gris foncé aperçue au MWC nous avait paru un peu moins « bling bling » mais surtout, les arêtes du M9 sont plus tranchantes, et si ça atténue un peu l'effet savonnette, on craint pour les longs coups de fil qui devraient rappeler quelques souvenirs aux utilisateurs d'iPhone 4.
On a également du mal à comprendre la taille démesurée de la bordure en plastique noir abritant le capteur infrarouge là où la plupart des concurrents se contentent d'une toute petite pastille.
Mais surtout, HTC n'a toujours pas réglé son problème d'espace : les hauts parleurs BoomSound, certes d'une excellente qualité (voir plus bas), occupent une place non négligeable, et le fameux « bandeau HTC », qui ne sert plus à rien depuis l'adoption des touches virtuelles standard, demeure présent. Conséquence : alors que le One M9 intègre un écran de 5 pouces, il est plus volumineux qu'un Moto X 2014 et ses 5,2 pouces.
Composants : la fiche technique a été mise à jour[/anchor]
L'intérieur du HTC One M9 est aussi peu surprenant que l'extérieur : HTC a mis à niveau les composants de la manière la plus prévisible qui soit. Le constructeur reste fidèle à Qualcomm et on retrouve logiquement un Snapdragon 810, une puce qui a beaucoup fait parler d'elle, et pour une mauvaise raison : ses problèmes de surchauffe. Des informations contradictoires circulent sur ce sujet. En pratique, il semblerait que notre exemplaire de test bénéficie d'une mise à jour qui empêche une chauffe excessive (en tous cas pas gênante), ce que nous avons constaté, même si l'aluminium dégage tout de même une certaine chaleur de manière générale.Polémique mise à part, le Snapdragon 810 est la première puce haut de gamme 64 bits et octo-cœur de Qualcomm, composée de 4 cœurs Cortex A53 à 1,5 GHz, et de 4 cœurs Cortex A57 à 2 GHz. La partie graphique est le nouvel Adreno 430, censé permettre le jeu mobile 3D en 4K. Cependant, pas de Ultra HD ni même de Quad HD sur le HTC One M9, puisque l'écran n'a pas bougé depuis son prédécesseur : une dalle LCD IPS de belle facture, mais à la définition toujours Full HD. Est-ce un défaut ? Franchement, sur un smartphone, on n'a pas encore compris l'intérêt de dépasser le 1080p, à part sur de plus grandes diagonales comme sur le Nexus 6. À la limite.
HTC a le bon goût de livrer son One M9 en version 32 Go, qui plus est extensible via un slot Micro SD. Ça rattrape un peu l'absence d'une déclinaison 64 voire 128 Go qu'on aurait bien aimé voir compléter la gamme, mais au moins, le constructeur ne commet pas l'erreur de démarrer à 16 Go... Comme certains. D'autant plus que Samsung ne proposera finalement pas de versions 128 Go de ses nouveaux Galaxy S6 et S6 Edge en France. Par rapport au M8, on gagne également 1 Go de mémoire vive pour arriver à 3 Go.
Côté circuits sans fil, la principale nouveauté est la compatibilité LTE Cat 6, Snapdragon 810 oblige, et dans une moindre mesure le passage du Bluetooth en version 4.1, toujours avec prise en charge apt-X. La batterie fait un petit bond en capacité : 2 840 mAh contre 2 600 sur le M8.
À l'usage : Sense 7 remet une couche de personnalisation[/anchor]
Le One M9 est le premier HTC à bénéficier d'Android Lollipop et devinez ce que ça cache ? Une nouvelle version de Sense, évidemment ! Au programme de la version 7, on retrouve un degré de personnalisation qui rappellera de bons souvenirs aux utilisateurs de HTC Desire (le vrai, l'original !), puisque revoilà des thèmes ! Et pas une petite sélection de fonds colorés, non, de vrais thèmes entièrement customisables, fournis en grand nombre, avec possibilité pour les utilisateurs de proposer leurs propres créations.Certains parmi ceux créés par HTC sont plutôt jolis, mais il en est un qui nous manque : le style visuel original d'Android Lollipop. On a toujours aimé HTC Sense : quitte à intégrer une surcouche, autant le faire bien, et HTC le fait avec bon goût et discernement. Mais arrive Android 5.0, et son interface Material Design, ludique, sobre, agréable, bref tout ce qu'est Sense, et même plus. Et pour la première fois, on se demande si l'interface du constructeur taiwanais n'est pas une légère régression par rapport à l'ergonomie « stock ».
Sense 7 apporte tout de même une nouveauté intéressante : un widget affichant les applications les plus utilisées selon le lieu où vous vous trouvez, domicile, travail ou en déplacement. Malin : vous n'avez peut-être pas envie de voir l'icône de votre client mail Exchange quand vous vous reposez chez vous. Et là encore on se souvient que HTC permettait également de créer différentes dispositions d'écran pour le travail ou le domicile, à activer manuellement à l'époque.
Malgré les bizarreries persistantes de Sense, comme le défilement vertical du menu des applications qui rappelle toujours autant Android 2.x, le One M9 reste malgré tout très agréable à utiliser, fluide, réactif, et bénéficiant d'un écran d'une lisibilité impeccable.
Autour de l'écran, on retrouve une des caractéristiques phare de la série One : les haut parleurs BoomSound. Et il faut admettre que dans le genre, on fait difficilement mieux sur un smartphone, pour peu qu'on en ait besoin. Mais justement, les cas de figure sont plus fréquents qu'on ne le pense : regarder une vidéo à 2, jouer chez soi sans avoir à chercher son casque, écouter un peu de musique ou la radio à la pause déjeuner...
Et là, on profite toujours d'un son d'une clarté remarquable pour un smartphone, même si ça manque un peu de médiums. Mais comparé aux hauts parleurs d'un Nexus 6, jouant aussi la carte de stéréo, il n'y a pas photo : la « phablette » de Motorola est à la ramasse côté précision et sature très vite.
La qualité audio est également au rendez-vous sur les appels, d'un côté comme de l'autre. L'oreillette rend la compréhension de son interlocuteur aisée, et les micros suppriment les bruits ambiants de manière efficace.
Photo et vidéo[/anchor]
Deux ans après la sortie du HTC One, nous n'avons toujours pas compris ce qui avait bien pu pousser HTC à s'obstiner dans son choix d'un capteur 4 mégapixels à photosites de grande taille, appelé Ultrapixel, pour son appareil photo principal. La magie du discours marketing, et une bonne idée en soi (privilégier la taille des photosites plutôt que leur nombre) n'effaçaient pas le problème principal : 4 mégapixels, ça reste beaucoup trop petit pour un usage hors réseaux sociaux.Après avoir commencé à virer de bord sur le milieu de gamme, le constructeur franchit le pas avec le One M9 qui intègre un capteur 20 mégapixels tout ce qu'il y a de plus classique. Tout ça pour ça.
Conséquence positive : on a enfin, sur un One, des photos exploitables. Et c'est le mot qui convient car elles ne sont pas beaucoup plus que çela : un peu trop douces à notre goût, elles souffrent de couleurs assez ternes, que savait éviter, pour la peine, le capteur Ultrapixel.
En situation de faible luminosité, les détails sont beaucoup trop atténués par un bruit omniprésent, compensé par un adoucissement excessif. La conclusion est sans appel : HTC a troqué un capteur trop petit à la technologie intéressante sur certains points, pour un appareil complètement générique.
On se rattrape sur la vidéo avec des séquences propres et fluides, en Full HD comme en 4K. On regrette tout de même l'absence de stabilisation optique ou électronique. Et l'Ultrapixel n'est pas tout à fait mort, puisqu'il est désormais déporté sur la webcam, où il s'avère, pour la peine, une très bonne caméra selfie !
Performances[/anchor]
Après l'essai manqué du LG G Flex 2, on attendait le HTC One M9 avec impatience pour tester, avec un appareil finalisé, le Qualcomm Snapdragon 810. HTC a semble-t-il rencontré ses propres problèmes de surchauffe, mais ceux-ci ont visiblement été partiellement résolus par une mise à jour logicielle avant que notre exemplaire de test soit expédié. Ça chauffe, certes, mais pas au point où ça devient vraiment gênant pour la prise en main.En revanche, on constate effectivement une baisse de performances quand la puce chauffe, notamment côté CPU. Sous Geekbench 3, on obtient un très bon premier résultat (4210 points en multicœur), puis une chute progressive et sensible sur les mesures suivantes.
Sous 3D Mark, pas de problème niveau GPU, mais on retrouve le point qui nous avait sauté aux yeux sur le G Flex 2 : des performances sensiblement inférieures, sur le test Physics, à celles du Snapdragon 805 sur le Nexus 6.
Évidemment, les benchmarks sont une chose, et la réalité une autre. En pratique, on n'a pas eu à constater de contre-performance ni sur la réactivité du smartphone en règle générale ni dans les jeux 3D qui tournent sans accroc. Mais peut-on voir un écart flagrant entre le même jeu sur un terminal avec Snapdragon 805, voire 801 ? Pas sûr.
Autonomie[/anchor]
Le HTC One M9 se situe dans la moyenne haute côté endurance, sans vraiment se distinguer. Après une journée chargée (jeu 3D, surf web, photos, synchro mails...), le smartphone déclare forfait après une bonne quinzaine d'heures d'utilisation, incluant des périodes de veille.Afin d'obtenir une mesure plus précise et reproductible, nous avons effectué le test d'autonomie de PCMark. Celui-ci enchaine une simulation de surf web, de lecture vidéo, de bureautique et de retouche photo, jusqu'à ce que la batterie atteigne 20%, seuil au-delà duquel les comportements d'un téléphone peuvent varier (message d'alerte, activation d'un mode économie d'énergie...). À partir de ses résultats, PCMark extrapole une estimation de l'autonomie jusqu'à 5% de batterie.
Il faut préciser que ce test s'effectue écran allumé en permanence, calibré à 200 cd. L'autonomie obtenue, de 5h et 34 minutes, peut donc paraître faible, mais elle reflète un usage intensif du composant le plus gourmand du téléphone. Futuremark nous a affirmé qu'on peut en déduire qu'une telle durée garantit une bonne journée de travail sans recharge... Ce qui vérifie nos observations initiales.
Notre avis[/anchor]
Le HTC One M9 est désespérément conforme à ce qu'on pouvait en attendre : il s'agit d'une mise à jour sans éclat du One M8, qui conserve la plupart de ses qualités (beaux matériaux, écran très satisfaisant, haut-parleurs en façade puissants et précis, interface fluide et agréable...), sans pour autant s'attarder à corriger de manière vraiment convaincante ses défauts.
Et à faire du surplace, HTC se laisse rattraper par ses concurrents : le One M9 est un bon smartphone, puisque c'est, à quelques détails près, le One M8 qui était, dans le contexte du début 2014, un choix très pertinent.
Mais c'était avant l'iPhone 6, le Sony Xperia Z3, le Lumia 930 ou le Moto X 2014, et avant que Samsung ne se remette à s'intéresser au design de ses appareils. Et ce qu'on a pu voir du Galaxy S6 change la donne : HTC ne se distingue plus autant, sur ce point, du concurrent qui lui fait le plus d'ombre.
Plus gênant : HTC a procédé à quelques choix pas forcément heureux, tout en omettant de corriger les points qui continuent à agacer, comme les dimensions trop encombrantes pour la taille d'écran, ou la qualité de l'appareil photo, qui peine toujours à convaincre. La décision d'abandonner le capteur Ultrapixel pour l'APN principal est pertinent, mais il est remplacé par un ensemble qui n'a rien de remarquable.
Et c'est cette impression générale qui domine : le HTC One M9 ne souffre d'aucun défaut majeur, et aligne encore de belles qualités. Mais à plus de 700 euros en version 32 Go, il se frotte à deux concurrents de haut vol : l'iPhone 6, malgré sa capacité de stockage inférieure sur le premier modèle, et le Galaxy S6 qui a l'air de frapper fort.
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