Retrouvez notre test du LG G5
Design et ergonomie : un smartphone habillé de cuir[/anchor]
Aucun doute : le G4 est bien un LG Gx, dont il reprend toutes les caractéristiques, à savoir, les boutons au dos, une forme bombée et l'écran qui occupe toujours une surface appréciable par rapport aux faibles dimensions du châssis. LG a innové sur ce point avec le G2, et conserve depuis, sa maîtrise. Face au G3, le taux d'occupation de l'écran est en léger retrait : 72 % contre 75 %. L'écart est négligeable, et le G4 reste un des smartphones 5,5 pouces les mieux proportionnés.L'autre nouveauté de l'écran, à peine sensible, est sa légère courbure. Rien à voir avec le galbe prononcé du LG G Flex 2, si bien qu'on se demande pourquoi avoir eu recours à ce petit effet, mais c'est sans doute ce dont il s'agit : d'un effet. En tous cas, ça ne gêne absolument pas la prise en main ni la mise en poche du smartphone.
Alors que son principal concurrent s'est aventuré, avec le Galaxy S6, à suivre Apple ou Sony (usage du verre et de l'aluminium, coque scellée), LG cultive sa différence... en restant fidèle à la formule du G3. L'an dernier, le constructeur avait opté à nouveau pour un dos amovible donnant accès à la batterie et au slot microSD, et le G4 ne bouge pas sur ce point. Ce qui change, c'est l'adoption d'un revêtement en cuir véritable !
Il n'est pas le premier à opter pour ce matériau : Motorola le proposait déjà sur son Moto X (2014). Pour accentuer l'effet, la surface est agrémentée d'une double couture qui traverse le milieu de la coque. C'est presque « too much », mais au moins il s'agit d'un vrai fil et non pas d'une fausse couture en plastique comme sur le Galaxy Note 3. Une version plastique, assez proche de la coque du G3, est également disponible. Elle est moins élégante, mais fait l'impasse sur un problème potentiel : l'usure ! Le cuir et le fil font leur effet à la sortie de la boite, mais qu'en sera-t-il dans six mois ? Heureusement, le dos amovible, et donc interchangeable, minimise le problème.
Composants : la maîtrise plutôt que la puissance brute ?[/anchor]
LG a récemment essuyé des critiques sur le choix d'un Snapdragon 810 pour son LG G Flex 2. Il est évidemment impensable que le constructeur ait corrigé le tir aussi rapidement pour le G4, Qualcomm l'a d'ailleurs démenti. On penche davantage pour une décision malheureuse, mais sans relation de cause à effet, pour le Flex 2.Toujours est-il que c'est un Snapdragon 808 que l'on trouve dans le nouveau smartphone vedette de LG, une puce un peu moins puissante, mais visiblement plus adaptée à un smartphone - le 810, lui, est plutôt taillé pour les tablettes.
Deux caractéristiques différencient les deux puces. Alors qu'elles sont toutes les deux basées sur une architecture big.LITTLE, le Snapdragon 808 n'est équipé que de six cœurs : deux Cortex A57 à 2,5 GHz, et quatre Cortex A53. La partie graphique est un Adreno 418, en lieu et place de l'Adreno 430 du Snapdragon 810, dont la RAM vidéo LPDDR3 fonctionne à une fréquence inférieure.
La priorité pour LG semble être de pouvoir gérer correctement l'écran 5,5 pouces QHD du G4, ce que son prédécesseur avait, avouons-le, un peu de mal à faire. Celui-ci est l'un des autres points d'améliorations du LG G4, avec une dalle LCD quantique, censée fournir un taux de contraste avoisinant celui d'un écran Super AMOLED, et un spectre de couleurs plus large.
Derrière les discours marketing, il y a une réalité : l'écran du G4 est tout simplement excellent, et semble effectivement tenir ses promesses sur le taux de contraste et sur les couleurs particulièrement vibrantes sans être trop saturées. Les angles de vision sont impeccables, et LCD oblige, pas de teinte lorsqu'on ne regarde pas pile en face comme c'est le cas sur le Galaxy S6. LG maîtrise son sujet !
Le stockage n'évolue pas par rapport au G3, et pour certains, ce sera une bonne chose : l'absence d'emplacement microSD sur le Galaxy S6 en a déçu plus d'un. LG n'a pas cédé à la tendance : l'emplacement est toujours là, et le stockage interne est déjà suffisant pour un usage confortable, le constructeur ayant abandonné sa version 16 Go au profit d'une unique déclinaison 32 Go. On pourrait regretter une version encore supérieure, mais quand on connaît le sort de ces versions en pratique, on ne serait pas sûr, de toute façon, d'en voir la couleur en Europe. La seule distinction au niveau du prix, en conséquence, se fait sur le matériau du dos : 649 euros pour la version plastique, et 699 euros pour la déclinaison cuir.
Autre bonne nouvelle : le smartphone intègre 3 Go de mémoire vive. Les 2 Go du G3 semblaient un peu justes pour un smartphone aussi ambitieux sur ses performances.
À l'usage : utilisation confortable et surcouche passable[/anchor]
On aimerait, maintenant que Google est parvenu à quelque chose de réellement réussi côté design, que les constructeurs cessent de penser que leur interface est forcément supérieure. La nouvelle LG UI, 4e du nom, n'est pas désagréable et, soyons honnêtes, elle a au moins le mérite de ne pas trop cacher le look et les animations de Material Design derrière des choix esthétiques de mauvais goût. Mais cette impression d'utiliser un mélange de Kit Kat et Lollipop subsiste, et on lui préfère toujours l'interface « stock » des Nexus ou de Motorola.Reconnaissons tout de même à LG une volonté de limiter l'intrusion des apps « maison », qui peuvent être, pour la plupart, désinstallées, et qui ne polluent pas trop le smartphone sorti de la boite. Il n'y a pas non plus, en tous cas pas sur notre version de test, de partenariat intrusif avec un éditeur tiers à signaler. Bon point ! Mais les doublons subsistent, notamment pour le navigateur.
Si on fait abstraction de ces choix esthétiques qui, avouons-le, déplairont plutôt aux puristes Android, le LG G4 est tout à fait agréable à utiliser, et souffre beaucoup moins des ralentissements constatés sur le G3. L'interface nous a paru nettement plus fluide et réactive, et l'écran, plus lisible : les polices sur le G3 étaient agrémentées d'un effet d'accentuation assez désagréable.
Avec une dalle d'une telle qualité, et une prise en main sans accroc, le smartphone offre un confort d'utilisation optimal pour à peu près tous les usages : lecture, surf, vidéo, jeu... Le seul regret, pour les usages multimédia, réside dans l'absence de haut-parleurs frontaux. Les écouteurs évoluent sensiblement : les nouveaux Quadbeat 3 incluent un câble tressé. Leur son est correct, avec peut-être un peu trop de médiums et pas assez de basses.
La partie téléphonie n'est pas en reste, et on n'a tout simplement rien à signaler sur ce point : les appels sont parfaitement clairs d'un côté comme de l'autre, et aucun problème d'accroche réseau lors de notre test.
Photo et vidéo[/anchor]
Depuis le G3, LG nous a habitués à une partie photo soignée, et le G4 ne déroge pas à la règle. Par rapport à son prédécesseur, LG a essentiellement travaillé sur l'ouverture (désormais à F 1.8), la taille des photosites, et une fois de plus, sur la réactivité de déclenchement de la photo. Le constructeur en a profité pour revoir sa couche logicielle, entièrement « débrayable », et ajouter un mode RAW, suivant l'exemple notamment du OnePlus One. Le RAW apporte indéniablement un plus, mais les images sont forcément beaucoup plus volumineuses : la carte microSD risque de devenir indispensable.Pour quels résultats ? En pratique, on trouve les images produites par le G4 d'une très bonne qualité, avec néanmoins un petit bémol sur le bruit, un peu plus présent qu'on le souhaiterait.
Pas de souci en revanche côté homogénéité : c'est net partout, et les moindres détails sont capturés avec précision.
Les performances en faible éclairage sont également satisfaisantes avec des photos toujours lumineuses, et un niveau de détail plus que honorable malgré le bruit.
Aucun problème non plus du côté des vidéos : en Full HD comme en 4K, c'est fluide et propre, avec un autofocus réactif et une capture du son satisfaisante.
Performances[/anchor]
Que vaut, en pratique, le Snapdragon 808 du G4 quand on le pousse un peu, notamment dans les jeux 3D ? Il confirme, globalement, la pertinence du choix de LG : ses performances brutes semblent légèrement inférieures à celles d'un 810 si on s'en tient à un benchmark comme 3D Mark. Néanmoins, l'écart est imperceptible, et s'accompagne, dans les jeux, de performances stables, ne souffrant pas des baisses de régime du LG G Flex 2 ou du HTC One M9.Reste le problème gênant de la chauffe : si la baisse de fréquence semble être réduite au minimum (on a observé au pire un écart de 1 ou 2 FPS sous Epic Citadel), effectivement, au bout de quelques minutes d'usage intense, le G4 dégage une chaleur très perceptible côté écran.
Autonomie[/anchor]
LG annonçait une autonomie similaire à celle du G3, et on n'attendait donc pas vraiment de surprise de ce côté-là. Ça se confirme : sans être mauvaise, l'endurance du G4 ne brille pas non plus. La batterie de 3 000 mAh permet de tenir sans problème une journée d'usage un peu intensif, mais on reste en-dessous d'un Galaxy S6.Ça se vérifie avec le test d'autonomie de PC Mark, qui exécute en boucle une simulation d'usage incluant du surf web, de la bureautique, de la retouche photo et de la lecture vidéo. Avec un écran réglé à 200 Cd et le Wi-Fi activé (mais pas le Bluetooth ou la NFC), on tient 5 heures et 10 minutes, sachant que l'écran reste allumé en permanence pendant la durée du test. En extrapolant à un usage « normal » avec des périodes de veille, on retrouverait sans doute ce qu'on a obtenu lors de notre test du smartphone en condition réelle, à savoir une douzaine d'heures.
Notre avis[/anchor]
Si 2015 a vu Samsung essayer de changer ses priorités en matière de design pour attaquer Apple de manière frontale, LG reste dans son rôle avec ce G4 qui ne fait finalement que corriger les défauts du G3. Etant donné qu'il le fait avec succès, et que le G3 était déjà un bon smartphone haut de gamme, on ne peut pas être déçu par ce nouveau porte-étendard, à défaut d'être surpris.Un tout petit peu moins bien optimisé que son prédécesseur sur ses dimensions, le G4 reste un modèle d'intégration d'un grand écran dans un châssis le plus réduit possible. Celui-ci est remarquable en tous points, et prouve une fois de plus la maîtrise du constructeur coréen. Au passage, il gomme le problème d'accentuation trop prononcée du G3, et n'en est que plus lisible.
Les performances pourraient décevoir, mais concrètement l'équilibre entre puissance et maîtrise paraît suffisant pour faire de manière confortable tout ce qu'on attend d'un smartphone haut de gamme : lecture vidéo, jeu, photo, le G4 est à l'aise partout ; sur le dernier point, le bilan est satisfaisant.
On aurait aimé, en revanche, une autonomie qui se démarque de la concurrence, et ça n'est pas le cas : le G4 reste en dessous du Galaxy S6, tout en demeurant assez endurant pour ne pas réserver de mauvaise surprise avant la nuit. Il semble cependant beaucoup plus délicat de se passer d'une recharge quotidienne. D'autres détails entachent légèrement le bilan, comme une interface qui lorgne toujours trop du côté de Touchwiz, ou un dos en cuir certes très beau, mais potentiellement fragile. Ils ne pèsent tout de même pas bien lourd par rapport aux nombreuses qualités du smartphone, qui se hisse sans effort parmi les meilleurs du moment, d'autant plus qu'il est un peu moins cher - dans sa version plastique - que le Galaxy S6.