- Consultez notre test du Galaxy S7 Edge
Design et ergonomie : le même en plus grand
Le Galaxy S6 Edge+ est basé sur un concept simple : on prend un S6 Edge, et on l'agrandit. Et ça suffit pour en faire une des « phablettes » les plus séduisantes du moment. Dans cette taille, on a parfois tendance à se retrouver avec des appareils très volumineux.On a beau tenter de justifier l'intérêt de l'écran incurvé, il permet surtout d'affiner considérablement le smartphone sur les bords. L'illusion est parfaite, et Samsung maîtrise toujours bien le sujet de l'espace occupé par l'affichage : la dalle 5,7 pouces se loge dans un téléphone plus compact qu'un iPhone 6 Plus (5,5 pouces).
Les Galaxy S6 et S6 Edge inauguraient un nouveau design chez Samsung, après des années de smartphones en plastique pas toujours du meilleur effet. Le S6 Edge+ reprend la formule dans les moindres détails : dos en verre et bordure en aluminium arrondie, mais avec une légère arête au milieu. On avait salué ces changements pour le S6 et on reste sur nos positions, malgré des conséquences abordées plus bas.
On continue néanmoins à observer deux défauts : le matériau attire forcément les traces de doigt (faciles à nettoyer, heureusement) en plus d'être potentiellement sensible à la casse, et la bordure en métal autour de l'écran est un rien tranchante.
On pourrait aussi émettre un doute sur la version dorée que Samsung nous a fournie, mais c'est une question de goût : la bordure en métal et le revêtement à effet miroir, c'est un peu too much. Au moins, si vous voulez du doré, vous serez servi ! Pour les autres, la couleur noire est beaucoup plus sobre.
Composants : les mêmes en aussi performants
La fiche technique du Galaxy S6 Edge+ reste, dans les grandes lignes, sur la lancée du design : on reprend les mêmes. Là encore, pas vraiment de quoi se plaindre, puisque le S6 Edge « normal » avait de la puissance à revendre. Toujours est-il qu'on retrouve exactement le même processeur : un Exynos 7420, équipé de quatre cœurs A53 à 1,5 GHz et quatre cœurs A57 à 2,1 GHz. La partie graphique repose toujours sur le Mali T760MP8 qu'on trouvait sur les S6 et S6 Edge.Est-ce trop léger pour gérer l'affichage ? Pas vraiment puisque la définition de l'écran n'a pas bougé non plus : 1 440 x 2 560 pixels. C'était beaucoup pour le « petit » 5,1 pouces du S6 Edge, et plus commun sur une « phablette ». Les caractéristiques de la dalle Super AMOLED sont rigoureusement identiques : on retrouve des couleurs éclatantes et des contrastes infinis, mais également les deux défauts qui persistent. Le blanc vire au vert dès qu'on ne le regarde pas en face, et on note toujours une rémanence gênante quand on fait défiler du texte.
Pas de changement non plus sur le stockage et là, on atteint les points qui fâchent : beaucoup ont reproché aux deux premiers S6 l'absence de slot microSD, une constante de Samsung jusque là. Le constructeur s'était justifié par l'existence de modèles 32, 64 et 128 Go, mais des deux derniers, on n'a pas trop vu la couleur, et Samsung persiste et signe, dans les deux sens.
La microSD ne fait pas son retour sur le S6 Edge+, et en faisant le tour des revendeurs et des opérateurs, on ne voit que la version 32 Go à l'horizon. D'ailleurs, pour que les choses soient claires, il n'y a même pas, cette fois, de modèle 128 Go. L'absence de stockage externe est un choix qui se justifie tout à fait si les options internes sont nombreuses et abordables, mais ça n'est pas le cas ici, et c'est bien dommage. On se console avec un Go de mémoire vive supplémentaire : de 3, on passe à 4.
Le choix d'un dos scellé avait également divisé, et continuera à le faire : il est évidemment impossible d'accéder à la batterie. Mais tant de smartphones sont basés sur un design de la sorte aujourd'hui, sans que ça pose visiblement problème à la majorité des utilisateurs, qu'on se contentera de trouver ça dommage pour ceux qui préféraient avoir une batterie de secours dans la poche plutôt qu'un accessoire externe en cas de coup dur.
Le S6 Edge+ se distingue tout de même par sa capacité de 3 000 mAh. Comme pour les S6 et S6 Edge, le téléphone gère la recharge par induction, et intègre un chargeur rapide pour ceux qui préfèrent le bon vieux câble USB.
Le capteur d'empreinte digitale intégré au bouton était un des progrès du S6 par rapport à son prédécesseur. Désormais aussi intuitif et efficace que le TouchID d'Apple, peut-être un peu moins réactif que le nouveau composant de l'iPhone 6S, on le retrouve avec plaisir sur le S6 Edge+.
À l'usage : le style plutôt que le stylet ?
Certains ironiseront peut-être sur le fait qu'au moins on ne risque pas, avec le Galaxy S6 Edge, d'insérer son stylet à l'envers et en endommager le mécanisme. Mais en l'absence d'un Galaxy Note 5 en Europe, reste-t-il au S6 Edge assez de particularités pour se distinguer ?Les gribouilleurs feront la tête, mais le S6 Edge+ demeure un bon exemple d'utilisation judicieuse de son grand format. Le mode double fenêtre est toujours présent, et il n'a jamais été aussi simple à mettre en oeuvre. Il suffit désormais d'un appui prolongé sur la touche tactile du multitâche, et de choisir en 2 taps ses applications à afficher côte à côte, ou l'une en dessous de l'autre en mode portrait (une bonne idée qui continue à être ignorée par Microsoft ou Apple).
La fonctionnalité est malheureusement toujours limitée aux apps système de Samsung, ainsi qu'à certaines apps Google ou tierces. On note tout de même que parmi les apps fournies (voir plus bas), Instagram, Facebook, Facebook Messenger, Whatsapp, OneNote ou Skype sont compatibles.
L'autre intérêt d'un grand écran, c'est l'espace supplémentaire qui peut rapprocher l'ergonomie d'une tablette, au moins en mode paysage. C'est plus ou moins le cas : les apps de Samsung gèrent assez bien la chose : le client mail ou SMS proposent un affichage en 2 panneaux, et le navigateur, tout comme Chrome d'ailleurs, proposent un site responsive en largeur tablette.
Sur les apps Samsung, on note également un petit gain de place en mode paysage : la barre d'état est masquée automatiquement, ne s'affichant que lors d'une nouvelle notification. Sur le navigateur on dispose ainsi d'un plein écran intégral pour le contenu.
Par rapport à un iPhone 6 Plus, on aimerait aussi afficher le launcher en mode paysage, mais c'est un détail. Dans l'ensemble, l'expérience utilisateur bénéficie de ce grand écran, même si on regrette un peu certains ajouts pertinents du stylet S-Pen.
Et des apps Samsung, il y en a un paquet : comme à son habitude, le constructeur n'hésite pas à intégrer ses propres navigateur, client mail, module de recherche locale, store, applications multimédia et assistant vocal. Et tout cela est évidemment impossible à désinstaller, tout au plus à désactiver (sans libérer d'espace de stockage, donc).
Parallèlement, Samsung a noué des partenariats avec Facebook et Microsoft, et on « bénéficie » des apps Facebook, Messenger, Whatsapp, Instagram, Word, Excel, Powerpoint, OneNote, OneDrive et Skype, là encore sans désinstallation totale possible.
Loin de nous l'idée de mettre en doute la qualité de ces applications, notamment celles de Microsoft : avoir une suite Office mobile préinstallée, pourquoi pas. Et le nombre d'utilisateurs de Facebook, Whatsapp ou Instagram est sans doute suffisamment élevé pour que la plupart des acheteurs du S6 Edge + y trouvent leur compte. Mais les imposer à celui qui n'en voudrait pas, c'est un peu abusé, à l'heure où Google essaie au contraire de réduire le nombre d'applications préinstallées avec Android. Avec 32 Go de stockage interne, ça en laisse certes près de 25 pour son contenu, mais on aimerait pouvoir en libérer encore plus.
Pour le reste, Touchwiz reste Touchwiz : la dernière mouture de l'interface de Samsung s'intègre relativement bien avec le Material Design de Google (par rapport à d'autres surcouches radicales comme celle de Huawei). Ca n'est pas de l'Android « stock », mais ça reste assez propre, en tous cas plus que les versions précédentes.
Et l'écran incurvé, alors ?
On ne s'étendra pas sur les gadgets, car c'est bien de ça qu'il s'agit, qui « exploitent » l'écran incurvé : comme sur le S6 Edge, on peut définir des contacts favoris qu'on appelle depuis le bord de l'écran, et qu'on associe à une couleur. Lorsque le téléphone est posé sur sa face avant, cette coloration se projette sur le bureau. C'est... Léger, tout comme l'affichage de l'horloge la nuit, ou le défilement d'actualités. On est loin de l'écran secondaire du Galaxy Note Edge qui restera donc une expérience sans lendemain.Plus généralement, l'intérêt de l'écran incurvé, au-delà de l'effet esthétique plutôt réussi, reste limité. En mode paysage, la déformation du sommet et du bas de l'image est même assez perturbante dans les jeux, les vidéos ou la prise de photos.
Photo et vidéo
Le Galaxy S6 (et le S6 Edge qui intégrait exactement le même APN) nous avait impressionnés par la qualité de ses photos. Samsung a toujours été au top en la matière, mais le S6 franchissait un nouveau palier côté performances en faible luminosité.On s'attend à trouver un rendu similaire sur le S6 Edge+, mais ça n'est pas tout à fait le cas. Levons immédiatement le doute : les images capturées sont de très bonne qualité, homogènes, avec une colorimétrie fidèle (un peu plus péchue ici).
En revanche, on note un lissage des textures particulièrement visible sur le texte de notre photo de test : il semble un poil plus flou que sur les S6 ou S6 Edge.
La différence est heureusement minime, et le S6 Edge+ continue à briller, notamment en faible luminosité : lissage présent, mais tout de même contenu, bonne prise de lumière, on obtient des images toujours parfaitement exploitables.
La couche photo est toujours aussi réactive, et se lance instantanément depuis un double clic sur le bouton d'accueil, même écran éteint.
Cette rapidité se retrouve à tous les niveaux : mise au point, prise de vue... Difficile de trouver un smartphone permettant de capter l'instant aussi... Instantanément, si on peut dire.
Côté usages, il y en a pour tous les gouts entre un mode automatique qui suffira au plus grand nombre et un mode Pro permettant d'accéder rapidement à tous les paramètres, et d'activer la capture au format RAW. L'occasion de confirmer le traitement un peu agressif du jpg : les mêmes images en RAW affichent des textures absolument impeccables de précision. Évidemment, ça se fait au détriment de l'espace : à 32 Mo par photo, il faudra faire le ménage fréquemment !
Pas de surprise sur la capture vidéo, on retrouve là aussi les possibilités du Galaxy S6 : Full HD en 30 ou 60 images par seconde, QHD et Ultra HD, les deux derniers étant réservés à des vidéos de 5 minutes. Dans tous les cas le rendu est d'une propreté exemplaire.
Performances
Même puce, même définition d'écran : les performances du Galaxy S6 ne promettent pas de différence par rapport aux S6 et S6 Edge, et c'est effectivement le cas. Non pas que ce soit un problème : on retrouve de très bonnes performances dans l'utilisation du smartphone au quotidien comme dans les tâches plus exigeantes comme les jeux 3D.Un petit coup d'œil sur les tests synthétiques permet d'observer des résultats parmi les meilleurs sur 3D Mark, Geekbench et GFXBench. Le processeur Exynos 7420 confirme sa vélocité, et la partie graphique s'en tire tout aussi bien, mais se place désormais un cran en dessous de l'iPhone 6S.
En pratique, on n'a constaté aucun problème pendant notre utilisation du smartphone : interface parfaitement réactive, lancement rapide des applications, il n'y a vraiment pas grand-chose à redire, à l'exception de la rémanence de l'écran observée plus haut.
Les jeux testés, notamment Asphalt 8 et Mortal Kombat X, s'exécutent sans le moindre accroc. Certains comme Asphalt souffrent néanmoins du recours à un écran QHD : la mise à l'échelle s'accompagne d'effets d'escalier.
Autonomie
Le S6 Edge+ a plus de place pour y loger une batterie de grande capacité. L'écart par rapport au S6 Edge est tout de même assez réduit, et logiquement, le gain en autonomie est sensible, mais modeste. Dans les mêmes conditions, avec le test d'autonomie de PC Mark, on obtient une demi-heure de plus à 6 heures et 56 minutes. Le score de PC Mark se justifie par le fait que l'écran est allumé en permanence, avec une luminosité assez élevée de 200 Cd.Lors de notre usage du téléphone, on a tenu au mieux un jour et demi, mais il suffit d'une utilisation intensive pour l'épuiser en fin de soirée. La marge est donc assez confortable, mais le S6 Edge+ ne bat pas de records d'endurance.
Notre avis
Le Galaxy S6 Edge+ est en tous points conforme à ce qu'on attendait de lui : c'est un Galaxy S6 Edge en plus grand, avec une autonomie (un peu) plus conséquente, un écran encore plus impressionnant et quelques ajustements liés à son format « phablette ». Tout ce qu'il hérite du S6 Edge « classique » ne bouge pas, en bien comme en mal. Le design est toujours aussi réussi, les performances sont là, la partie photo, malgré un léger traitement de lissage, demeure au top, tout comme la couche photo, modèle de réactivité et de modularité.Au passage, un petit effort pour satisfaire les mécontents de l'abandon du slot SD aurait pu être consenti, d'autant plus que le constructeur n'arrive toujours pas à fournir des capacités internes variées sur tous les marchés. Évidemment, glisser un tiroir dans une coque aux bords aussi fins était sans doute impossible. On aurait également sacrifié un peu de finesse pour améliorer encore l'autonomie, qui fait regretter l'époque des Galaxy Note increvables.
Et en fait, le principal défaut du S6 Edge+ n'est pas lié au smartphone lui-même, qui est un très bon terminal sur tous les points : il ne fait pas complètement oublier l'absence, en Europe, du Galaxy Note 5. Comme on peut choisir entre un S6 « normal » et un S6 Edge dont l'écran divise un peu sur son intérêt, on aimerait avoir le même choix entre cette déclinaison grande taille d'un smartphone tout de même atypique, et le vrai successeur des précédentes « phablettes » de Samsung.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.