Meizu MX5 : un très bon smartphone... en 3G

Aurélien Audy
Publié le 10 novembre 2015 à 17h00
Dans le monde hautement compétitif des fabricants de smartphones chinois, Meizu continue de se démarquer, notamment avec sa série MX. Le design ne surprend plus, mais le rapport qualité/prix suscite un intérêt certain, renouvelé à chaque édition. Et ce n'est pas ce MX5 qui nous fera mentir.

MX3, MX4 et maintenant MX5 : la série phare de Meizu poursuit sa route, d'un pas déterminé. L'apparence globale ne change guère, on décèle toujours une inspiration « appelesque », avec un mix d'iPhone 3Gs et de 6. Mais le smartphone grandit un peu plus tous les ans et son niveau de finition s'améliore.

Présentation du Meizu MX5[/anchor]

Nous reprochions au MX4 de faire les choses à moitié en matière de finition : prévoir un châssis en alliage métallique mais y ajouter une coque en plastique et un joint autour de l'écran, un rien baveux. Meizu a rectifié le tir puisque son smartphone est cette fois totalement métallique, un vrai unibody bien costaud et élégant.

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Du haut niveau ! Les chanfreins (bords biseautés) créent des arêtes assez vives qui favorisent une bonne tenue du téléphone sans être non plus trop tranchantes et désagréables. En revanche, ils sont polis donc marquent assez rapidement. Meizu décline son appareil en plusieurs coloris : doré ou trois nuances de gris (teintes réalisées par injection, nous dit-on).

Meizu MX5 en détails
Meizu MX5 en détails
Meizu MX5 en détails
Meizu MX5 en détails
Meizu MX5 en détails

Le MX5 intègre désormais un écran 1080p de 5,5 pouces, au lieu de 5,36 pouces sur le MX4. Les dimensions n'ont pourtant guère évolué, en tout cas, pas en mal : le MX5 mesure, certes, 6 mm de plus en hauteur, mais un demi millimètre de moins en largeur, et encore 1,3 de moins en épaisseur ! L'intégration de l'écran reste très bonne, il occupe autour de 74 % de la façade du smartphone.

Mais surtout, la dalle AMOLED fabriquée par Samsung offre un taux de contraste infini : le point blanc mesuré à 348 cd/m² et avec une température de 6 498 K ressort magistralement grâce au point noir à... zéro candela ! C'est impressionnant, et effectivement quand on affiche un aplat noir à l'écran et qu'on éteint le téléphone, on ne voit pas de différence. L'autre cas de figure où le contraste est bluffant, c'est quand on utilise le téléphone dans l'obscurité en affichage noir et blanc (mode d'économie d'énergie Super).

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Bref, de l'AMOLED qui contraste comme personne mais présente également le défaut de saturer à l'excès. Et contrairement à Samsung, qui connait bien les travers de sa technologie et propose dans ses Galaxy un mode d'affichage « Photo » plus doux, ici, le seul réglage dont on dispose c'est « Chaleur chromatique ». Attention donc si vous retouchez des images sur smartphone : ce que vous voyez est assez loin de la réalité. Les angles de vision ne sont pas non plus exceptionnels, et avec l'AMOLED, le blanc a la fâcheuse tendance à virer au vert.

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L'autre grande nouveauté, c'est l'intégration d'un bouton d'accueil à la fois mécanique, tactile et biométrique. Une vraie pression physique permet donc de retourner à l'accueil, tandis qu'un simple contact produit le retour en arrière. L'utilisateur peut enregistrer des empreintes pour déverrouiller le téléphone : le composant biométrique choisi par Meizu est plus rapide et efficace que celui du OnePlus 2 ; contrairement à ce dernier toutefois, le MX5 doit être ranimé pour que le dispositif fonctionne (on ne peut pas déverrouiller un smartphone en veille, écran éteint). Dans l'ensemble et au quotidien, l'ergonomie s'en trouve bien améliorée.

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Quid de la partie audio, ex-cœur de métier de Meizu ? Côté haut-parleurs, le MX5 figure parmi les bons élèves. Le haut-parleur principal crache à 87,5 dB, avec une relativement bonne reproduction des fréquences. Un résultat satisfaisant, similaire à celui du MX4, que seul le OnePlus 2 dépasse. Le haut-parleur dédié aux conversations téléphoniques se montre lui aussi de très bonne facture : les voix sont fidèlement retranscrites.

Côté prise casque en revanche, Meizu affiche une importante baisse de régime, qui semble devenir une tendance : le MX4 faisait moins bien que le MX3, le MX5 est inférieur au MX4, tout se perd... Même un Nexus 5, pourtant peu connu pour la verve de sa prise jack, fait preuve de davantage de panache. Et à côté d'un OnePlus 2, la différence est violente... Que s'est-il passé chez Meizu ? On a demandé, et ce que nous présentions se confirme : le DAC Wolfson WM8281 du MX4 a disparu, et sera désormais réservé au MX5 Pro.

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Huit cœurs, mais une 4G anémique[/anchor]

Meizu vient taper dans la zone de prix 340-400 euros délaissée par Google avec ses nouveaux Nexus, mais dans laquelle on trouve tout le haut de gamme des constructeurs chinois, et notamment le 2 de OnePlus. Le MX5 recourt à la crème des SoC Mediatek, le MT6795T. Il s'agit d'un octuple cœurs 64 bits cadencé à 2,2 GHz, capable en théorie de faire tourner toutes ses unités de calcul à pleine puissance, de proposer du slow motion à 480 fps en 1080p ou encore de gérer l'encodage et le décodage matériel de vidéos 4K en H.265. Ce SoC est assorti de 3 Go de RAM, 16, 32 ou 64 Go de stockage non extensible (nous n'avons trouvé cette dernière capacité nulle part) et une batterie de 3 150 mAh.

Dans les faits, le téléphone est parfaitement fluide et la puissance ne manque pas pour faire tourner les jeux les plus exigeants, comme Mortal Kombat X ou Need For Speed No Limits. En revanche, quand tous les cœurs s'affairent, le smartphone chauffe un peu (40° sous Mortal Kombat X). Et il sous-cadence alors le processeur, comme nous avons pu le constater en enchaînant trop vite les épreuves de bench... En cela, ce MT6795T ressemble bien au Snapdragon 810.

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La partie réseau n'est pas non plus vraiment au niveau : il y a du Wi-Fi ac double band et du Bluetooth, soit. Mais pas de NFC et surtout, une 4G privée de la bande de fréquence des 800 MHz, la plus utilisée en France. Nos tests de débits effectués avec une carte SIM SFR, aux mêmes moments et endroits entre le MX5 et le OnePlus 2 reflètent bien notre ressenti à l'usage. Côté MX5, les débits descendant oscillent entre 3,7 et 11,5 Mbps, ceux montants entre 1,3 et 4,7 Mbps. Avec le OnePlus 2, ces mêmes fourchettes de vitesses s'établissent entre 22,2 et 37,3 Mbps, et entre 2,7 et 8,1 Mbps. A cela, nous serions tentés d'ajouter que la réception du réseau n'a pas non plus fait preuve d'une grande sensibilité. Ceci est probablement lié au DAS faible du téléphone. Le MX5 ne posera pas de problème à ceux qui n'ont pas d'abonnement 4G ou qui sont habitués à tout faire en Wi-Fi. Mais pour les autres, c'est un défaut assez rédhibitoire.

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Interface Flyme OS 4.5 et usages[/anchor]

La ROM de Meizu est passée de la version 4 à l'époque du MX4 à la 4.5 sur ce MX5 (en attendant l'imminente V5.0). C'est toujours une interface assez agréable car pas trop chargée, avec la plupart des applications qu'on peut désinstaller et relativement bien adaptée (plus que la V4.0). Seuls l'application de personnalisation et l'app store Meizu précisent que tout le contenu disponible est en chinois. Pour le reste, tout est fonctionnel et en français. Une partie des utilisateurs apprécieront l'organisation type iOS du launcher Meizu, c'est-à-dire sans tiroir d'application. Pour les autres, il suffira d'installer un launcher alternatif comme celui de Google pour une expérience « à la Nexus ».

L'assortiment d'applications de base Meizu est plutôt bon et complet : client email, navigateur, lecteur multimédia, bloc-note, explorateur de fichier, enregistreur, galerie photo, peinture, etc. Hormis la prise en charge d'Exchange, sur laquelle Meizu a reconnu un bug qu'il s'évertue à résoudre, tout est opérationnel.

Interface de Flyme OS
Interface de Flyme OS
Interface de Flyme OS
Interface de Flyme OS
Interface de Flyme OS
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Interface de Flyme OS
Interface de Flyme OS
Interface de Flyme OS
Interface de Flyme OS
Interface de Flyme OS

On retrouve par ailleurs la suite Sécurité qui sert à accomplir toutes sortes d'optimisations dont il ne faut pas trop abuser non plus. L'actualisation de la RAM ou la gestion des modes d'alimentation, ça peut être utile... mais la purge des fichiers indésirables a tendance à faire un peu trop de ménage, attention.

Il nous faut également souligner quelques couacs ergonomiques : les intitulés des choix dans les fenêtres d'action sont collés (annuler, supprimer, valider, etc.), aucun accès aux paramètres dans le volet de raccourcis, impossible de déployer l'intégralité du volet de raccourcis un en coup, la gestuelle du gestionnaire de tâche entre parfois en conflit avec d'autres applications, ou encore, la sortie du mode avion est particulièrement lente. Rien de très grave mais des points à améliorer tout de même. Et malgré tout, au quotidien, le téléphone reste plutôt agréable à utiliser.

Photo et vidéo[/anchor]

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En matière de photo, Meizu a conservé le même capteur CMOS 20,7 mégapixels en type 1/2,3 pouce, mais a changé de lentille et adjoint une cellule de mise au point par laser infrarouge, comme sur tous les smartphones de cette trempe aujourd'hui. Le MX5 profite assez largement de cette nouvelle formule optique : le piqué est meilleur, l'homogénéité, plutôt bonne. Meizu a su rectifier le tir par rapport au MX4, c'est appréciable.

Pour ce qui est du traitement d'image, les rendus en basses sensibilités sont beaucoup moins poussifs que sur le MX4, là encore, le progrès est net. La dynamique est mieux préservée. Dans les hautes sensibilités, le MX5 moutonne toujours beaucoup, mais le bruit de luminance est moins marqué que sur le MX4. Les détails fins sont dilués par le lissage ambiant, mais les photos restent encore bien lisibles à 1 600 ISO... si elles sont nettes.



En effet, dans les environnements peu lumineux, le principal ennemi n'est pas tant le bruit numérique que le manque de précision de l'autofocus (qui se débrouille bien avec de la lumière), ou l'absence de stabilisation optique. Sans oublier cet autre défaut du MX5, constaté en toutes circonstances, qui est l'importante latence au déclenchement : 0,40 s, entre le moment où on déclenche la photo et celui où elle est prise (avec la mise au point faite au préalable). C'est bien beau de mettre de l'AF laser, si derrière ça ne suit pas... Autrement dit, le MX5 est plus adapté pour du paysage que de la photo d'enfants qui ne tiennent pas en place.

Par ailleurs, la mesure d'exposition calée sur la zone de mise au point devrait pondérer davantage son analyse de lumière. A chaque fois qu'on indique la zone de mise au point à l'application, le MX5 fait une mesure d'exposition de type spot, c'est-à-dire très tranchée. Les clichés surexposés ne manquent pas. Dommage également que le réglage HDR ne soit pas accessible plus facilement : là, il faut dérouler l'énorme bandeau noir de menu pour voir l'option apparaître. Surtout que la HDR fonctionne bien sur le MX5 (si on ne bouge pas) !

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A gauche la photo normale, à droite celle en HDR


L'application est plutôt bien sentie. On balaye les différents modes en faisant glisser son doigt latéralement : auto, manuel, panorama (fonctionne bien également), champ lumineux (modification de la zone de mise au point a posteriori), scan des codes QR, ralenti vidéo et macro. Et Meizu propose toujours une bonne panoplie d'effets sympathiques.

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Côté vidéo, le MX5 filme en 1080p à 30 im/s avec un encodage H.264 à 17 Mbps. Le rendu n'est pas propre : on observe un fourmillement étrange et disgracieux. Le flux manque cruellement d'une stabilisation efficace - même numérique, on aurait pris - et d'un suivi d'autofocus. Là, il faut l'actualiser au doigt. Le MX5 filme aussi en 3 840 x 2 176 pixels (sic), avec un encodage cette fois en H.265 (HEVC) à 42,5 Mbps. Là, l'image est superbe... toujours trop tremblante néanmoins, et privée de mise au point continue. Les sauts d'expositions sont, en outre, assez gênants. Mais le fourmillement présent en Full HD n'est plus.



Performances et autonomie[/anchor]

Le MX5 obtient de bons scores sur la partie CPU : quand les huit cœurs tournent à 2,2 GHz forcément ça fait monter Geekbench 3 à 5120. Mais au bout de cinq ou six passages, le score « tombe » à 4 264 alors que le terminal monte à 40°. Rien de vraiment surprenant, le Snapdragon 810 d'origine souffrait du même problème et chauffait davantage. La section GPU est, sans surprise, un peu en retrait, Mediatek demeure moins efficace que Qualcomm dans ce domaine. Mais les gros jeux tournent sans rechigner.

Benchmark : 518-5496

Benchmark : 518-5498

Benchmark : 518-5502


Reste la question de l'autonomie, sur laquelle on pouvait s'attendre à un bon score, si on combine l'écran AMOLED, les modes de gestion de l'énergie et la batterie de 3 150 mAh. Signalons déjà que Meizu a intégré le dispositif mCharge, équivalent du Quick Charge de Qualcomm, qui permet peu ou prou la même chose : 25 % de recharge en 10 minutes, jusqu'à 60 % en 40 minutes. Verdict ? PC Mark nous a restitué un score de 5 h 57 en mode équilibré et 6 h 22 en économie d'énergie. On tient la journée sans problème, possiblement plus en cas d'usage modéré (ou si on enclenche le mode super). Ce n'est pas mauvais dans l'absolu, tout de même bien décevant pour une batterie de cette capacité. Le Nexus 5X, avec 2 700 mAh et un écran LCD IPS, fait nettement mieux.

Benchmark : 518-5500


Conclusion[/anchor]

Chaque année, Meizu améliore un peu plus son smartphone phare : finition, puissance, autonomie (très légèrement), photo, interface. Ce MX5 est meilleur que le MX4 qu'il remplace. Seulement Meizu n'évolue pas dans un écosystème figé : la concurrence aussi progresse. Et on trouve des smartphones mieux armés au même prix. Un OnePlus 2 pour ne citer que lui fait jeu égal sur la finition, mais se montre plus doué en audio, en photo, en stockage, en autonomie et évidemment sur la partie réseau.

L'absence d'une véritable 4G chez nous (pas de fréquence 800 Mhz) est un point noir, assurément, le plus important d'ailleurs. Passé ce défaut, les autres inconvénients sont surmontables. Même s'il y a de quoi être déçu par la prise casque peu puissante - un comble pour l'ex fabricant de baladeur audio qui a toujours fait de la musique son cheval de bataille - et par la couche photo, présentant une forte latence au déclenchement. Certaines boutiques chinoises vendent le MX5 en 16 Go à 275 euros, à l'heure où nous écrivons ces lignes. A ce tarif, il est permis de réfléchir. Mais à 399 euros les 32 Go, on ira plus volontiers voir ailleurs, même si ce MX5 reste séduisant.

Meizu MX5

7

Les plus

  • Finition soignée - finesse - capteur biométrique
  • Ecran AMOLED - contraste infini (mais trop saturé)
  • Performances - interface ultra fluide
  • Qualité photo satisfaisante (mais trop de latence)

Les moins

  • 4G non compatible 800 MHz - débits data faibles
  • Autonomie décevante (pour une 3150 mAh)
  • Prise jack faible - pas de slot microSD, ni NFC
  • Quelques couacs ergonomiques

Finition9

Ergonomie7

Autonomie6

Puissance8

Photo7





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