Design et ergonomie
Le Moto Z Play intègre une grosse batterie, et il l'assume. Pourtant, par rapport au Moto X Play qui ressemblait davantage à un gros Moto G avec son design tout en plastique, le Z Play fait de gros efforts pour se présenter sous un jour plus « premium ».On retrouve donc une bordure en aluminium, argentée sur le modèle noir ou dorée sur le modèle blanc. Le dos, contrairement au Moto Z, est intégralement en verre, et semble assez sensible aux rayures, à moins qu'un de nos confrères se soit amusé au test du trousseau de clés avant nous. Le choix des matériaux a tout de même un inconvénient : on le sent dans la poche, ce gros bébé !
Le connecteur qui accueille les Moto Mods est du coup un peu moins bien intégré, entouré d'une plaque de métal. Et comme sur le Moto Z, le dos et la bordure se doivent d'être totalement plats, ce qui donne un côté tranchant pas franchement agréable si on l'utilise sans sa Style Shell. Et on aurait tort de se priver car non seulement elle améliore la prise en main, mais elle recouvre aussi la protubérance de l'appareil photo.
Le Moto Z Play intègre un écran de 5,5 pouces, mieux centré que celui du haut de gamme, la finesse du Z obligeant sans doute Lenovo à un arrangement différent des composants. Comme le Z et le G4, la façade arbore un capteur d'empreinte digitale que l'on aura vite fait de prendre pour un bouton de retour à l'accueil. Ça n'en est pas un et pire, il permet même de verrouiller le téléphone.
Le téléphone étant suffisamment épais pour accueillir un mini-jack 3,5 mm, il ne fait pas l'impasse, tout en adoptant un connecteur USB-C. Et une fois de plus, comment ne pas être agacé par la présence d'un chargeur secteur dont le câble USB-C n'est pas amovible ? L'USB-C étant encore peu répandu, la présence d'un câble de connexion dans la boite est absolument indispensable.
Composants
Le Moto Z Play, comme son prédécesseur, se présente comme un téléphone de milieu de gamme. La fiche technique ne bouge pas beaucoup, d'ailleurs. Le Snapdragon 615 du X Play est remplacé par un 625 un peu plus véloce, notamment sur la partie graphique.L'écran conserve une définition Full HD, mais passe du LCD au AMOLED. Un choix qui peut être judicieux quand c'est bien fait, et c'est le cas ! Comme son modèle, le Moto Z Play bénéficie d'un écran d'une lisibilité impeccable, qui nous confirme au passage que la différence entre un Full HD et un WQHD sur cette diagonale est négligeable : mis côte à côte, les Moto Z et Moto Z Play sont difficiles à distinguer. Les couleurs sont équilibrées, et le taux de contraste évidemment infini du fait de noirs très profonds.
Lenovo est un peu plus généreux en stockage : il commençait à 16 Go avec une option à 32 Go, et cette dernière capacité est désormais la seule disponible. La mémoire vive passe également à 3 Go.
On pourrait craindre une petite régression sur la batterie, passant de 3 610 mAh à 3 500 mAh. Franchement, en pratique, on n'a pas vu de différence : comme son prédécesseur, le Moto Z Play est un chameau !
Les Moto Mods
Comme le Moto Z, le Z Play est compatible avec les Moto Mods, des accessoires qui s'interfacent au téléphone via le connecteur au dos de celui-ci, fixés par des aimants, et stabilisés notamment par la bosse de l'appareil photo. Quatre accessoires, en dehors de la coque Style Shell susmentionné, sont disponibles et nous avons pu essayer trois d'entre eux. On vous laisse retourner au test du Moto Z pour de plus amples détails, mais en gros, nous avons trouvé la qualité de ces accessoires, variables.Les concepts sont sympathiques : une batterie externe qui épouse la forme du smartphone, une enceinte portable signée JBL et un pico projecteur pas aussi mauvais qu'on aurait pu le croire. Le concept est bien implémenté, les accessoires sont bien finis, et stables lorsqu'ils sont utilisés : c'est du beau travail.
En revanche, la batterie signée Incipio a vraiment un intérêt limité sur le Moto Z Play, tant sa capacité est réduite : elle ne recharge le smartphone que de 35%. Et on conserve nos réserves sur les autres accessoires, notamment sur le son distordu à fort volume de l'enceinte JBL.
Bref, une idée ingénieuse, bien implémentée, mais pour des accessoires qui tiennent en grande partie du gadget. La force du Moto Z Play ne réside pas, pour nous, dans ces modules aussi sympathiques soient-ils.
Interface et OS
Laissons de côté l'aspect modulaire, finalement pas indispensable : le Moto Mod qu'on préfère accoler au Moto Z Play, c'est de toute façon son dos en nylon. Le smartphone, lui, est tout simplement de très bonne facture, et la touche Moto toujours aussi appréciable : aucune application doublon, aucune app tierce imposée à l'utilisateur, et un Android dénué de personnalisations, à part celles qui ont un sens, comme le Moto Screen. Avoir l'heure et un aperçu de ses notifications, au survol de l'écran, et en utilisant les noirs profonds (et éteints !) de l'écran AMOLED, c'est toujours aussi appréciable.Tout aussi appréciable : Motorola annonce déjà une mise à jour vers Android Nougat. Un bémol toutefois : n'espérez pas disposer de plus de deux mises à jour majeure, Lenovo/Moto étant assez réactif, mais également prompt à couper la prise en charge du jour au lendemain. Le Moto X 2014, par exemple, n'aura pas droit à son Nougat.
Malgré le processeur moins puissant et la mémoire vive en quantité un peu réduite par rapport au Moto Z, nous n'avons noté aucune différence du point de vue de la réactivité : tout défile de manière fluide, et les apps se lancent rapidement. Le seul vrai bémol que nous avons rencontré concerne le déclenchement de l'appareil photo, parfois à la traine.
Photo
La logique voudrait que le Moto Z Play soit équipé d'un APN moins performant que celui du Moto Z. Et sur le papier c'est le cas : malgré une définition inférieure, le Moto Z dispose d'une stabilisation optique, censée garantir de meilleures photos en faible luminosité.Pourtant, ça n'est pas le cas. En pratique, on préfère, dans l'ensemble, le rendu des photos du Moto Z Play, qui utilise visiblement le même capteur 16 mégapixels que le Moto G4 Plus. Les photos produites n'ont rien de renversant pour autant, mais les couleurs sont tout aussi justes, et l'adoucissement du bruit numérique bien moindre, produisant des images plus détaillées.
En faible luminosité, on pourrait penser que le capteur décroche, mais pas tant que ça : les images sont certes très bruitées, mais on préfère leur grain au lissage extrême du Moto Z.
Performances
Le Moto Z Play est intéressant dans la mesure où il montre la limite entre performances réelles et ce que l'on peut mesurer dans des benchmarks qui poussent le smartphone dans ses retranchements. Dans ce dernier cas, il n'y a pas photo : le Moto Z Play est clairement à la traine, sur la partie processeur comme graphique.Pourtant, cet écart ne se mesure pas en usage courant. Rares sont les jeux actuels mobilisant autant de ressources, et même pour les plus gourmands, le niveau de détail automatiquement détecté vise généralement un bon compromis performances/qualité d'image, comme dans le dernier Riptide GP Renegade : l'aliasing est présent, mais la cadence des images garantit un gameplay fluide et agréable.
Autonomie
Lenovo annonce « Jusqu'à 50 heures » d'autonomie sur son Moto Z Play. Sur une période de 5 jours, nous avons pu l'utiliser comme téléphone principal, avec un usage courant : du web, quelques appels et SMS, un peu de jeux, de la synchro de mails et de réseaux sociaux (apps Twitter et Instagram), de la capture photo, un peu de GPS... Bref, un usage équilibré d'un smartphone. Sur les trois premiers jours (oui, trois !), où l'usage était beaucoup moins intensif, avec de longues périodes dans la poche ou écran éteint, nous avons tout simplement pu atteindre 58 heures avant d'avoir à brancher le Z Play !Avec un usage un peu plus soutenu de l'écran, on « tombe » dans les clous du constructeur, à savoir un peu moins de 48 heures. Dans aucun cas, le Moto Z Play ne nous a plantés avant une bonne partie de la journée suivante.
Face à l'endurance correcte, sans plus, du Moto Z, on dispose donc d'un réel avantage qui distingue le Moto Z Play dans la gamme du constructeur.
Notre avis
Le Moto Z Play reproduit le schéma du Moto X Play l'an dernier. On préférait déjà le milieu de gamme de Motorola, même avec sa finition inférieure, à un Moto X Style plus puissant mais moins endurant. L'écart est même encore plus vaste entre le Moto Z et le Z Play : malgré leurs ressemblances et leur compatibilité avec les modules Moto Mods, ce sont deux smartphones très différents.Et malgré les qualités réelles du Moto Z, le Z Play nous paraît offrir un meilleur compromis. Les performances, inférieures dans des tâches lourdes, sont largement suffisantes pour la plupart des usages, la différence de résolution de l'écran est négligeable, et le Moto Z Play n'a pas à faire l'impasse sur un mini-jack 3,5 mm dont on apprécie la présence après avoir passé successivement du temps sur l'iPhone 7 et le Moto Z !
Notre bilan sur les Moto Mods demeure plus mitigé. C'est un plus qui, si les accessoires se développaient tant au niveau qualité que quantité, pourrait avoir son intérêt. En l'état, les modules disponibles n'apportent rien de décisif. Finalement, le plus plaisant est de pouvoir changer facilement de coque arrière, sachant que même la batterie Incipio n'a qu'un intérêt limité sur le Moto Z Play.
Car la force du smartphone, comme son prédécesseur, réside dans son autonomie presque sans égal. Si vous ne supportez pas de devoir brancher votre smartphone toutes les nuits, voire avant la fin de la journée, le Moto Z Play est un des meilleurs modèles disponibles, à condition de ne pas trop accorder d'importance à la photo.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.