Pourtant, l'enrobage ne laissait entrevoir qu'une mise à niveau hardware aux pieds froids pour ce Pixel 3.
En effet s'il s'affiche comme un smartphone tout ce qu'il y a de plus classique, le dernier-né de Google porte avec lui d'innombrables nouveautés logicielles et surtout photographiques. Suffisant, en 2019, pour faire face aux nouveaux ténors que sont le Xiaomi Mi 9, Samsung Galaxy S10 et Huawei P30 Pro ?
Le Google Pixel 3 XL est disponible depuis le mois de novembre 2018 au tarif de 959€. Il se décline dans les coloris blanc, noir et rose poudré.
Google Pixel 3 XL : la fiche technique
En bon smartphone de fin 2018, la fiche technique de ce Pixel 3 XL accuse fatalement d'un certain retard par rapport aux téléphones les plus récents de 2019.Le Google Pixel 3 XL, c'est :
- Écran : 6,3 pouces (18,5:9), P-OLED, définition de 2960 x 1440 pixels (523 ppi) couvrant environ 82,8% de la face avant
- SoC : Snapdragon 845 (10 nm)
- Mémoire vive : 4 Go
- Stockage interne : 64 ou 128 Go (non extensible via micro SD)
- Batterie : 3 420 mAh
- Étanchéité : IP 68
- Prise jack 3,5 mm : Non
- Appareils photo arrière : 12,2 MP (f/1.8) équivalent 28 mm, 1/2.55", 1.4 µm
- Appareil photo avant : 8 MP (f/1.8) équivalent 28 mm + 8 MP (f/2.2) équivalent 19 mm
- Capteur d'empreintes : Oui, sur le dos
- Recharge inversée : Non
- Double SIM : Oui
- OS : Android 9.0 Pie
- Coloris : noir, blanc et rose
- Prix : 859€ pour le Pixel 3 et 959€ pour le Pixel 3 XL
L'écrin du dernier smartphone de Google fait dans le simple et l'efficace : un adaptateur secteur 18 W avec son câble USB-C, un adaptateur USB-C vers jack 3.5 mm ainsi qu'une paire d'écouteurs USB-C Pixel.
Notez que le Pixel 3 XL n'est pas compatible avec la charge rapide au-delà de 18 W. Il supporte en revanche la charge sans-fil jusqu'à 10 W.
Un design anachronique mais plaisant
La proposition de Google paraissait déjà anachronique fin 2018, et elle l'est encore plus en ce début 2019. Alors que la vaste majorité des constructeurs souhaitent se débarrasser d'une encoche que beaucoup jugent envahissante, Google intègre à son Pixel 3 XL un large rectangle d'un centimètre au sein duquel sont logés les deux appareils photo frontaux. Notez que le Pixel 3 semble lui aussi sorti d'un autre âge, en cela qu'il maintient d'épaisses bordures - à l'instar du Pixel 2 sorti un an plus tôt.Quoi qu'il en soit, le Pixel 3 XL est - comme son nom l'indique - la version surdimensionnée du Pixel 3. Embarquant un bel écran de 6,3 pouces, le Pixel 3 XL dispose de mensurations très généreuses, mais assez mal réparties. Avec 76,7 mm de large pour 158 mm de haut, le flagship de Google est difficilement manipulable à une main. La faute, notamment, à un ratio d'aspect de 18,5:9 alors que la majorité de la concurrence est passée au 19,5:9 - un format plus haut que large.
Du reste, la proposition esthétique du Pixel 3 XL diffère assez peu de celle de son prédécesseur. On retrouve, à l'arrière, ce revêtement en verre bimatière qui rend toute la partie basse particulièrement douce au toucher, tout en limitant grandement la sensibilité aux traces de doigt. Idéalement placé, un capteur d'empreintes digitales assure le déverrouillage biométrique de l'appareil, et l'unique module photo trône dans le coin supérieur gauche du Pixel 3 XL.
Les bordures en aluminium du smartphone rendent assez peu justice aux efforts de conception du reste de l'appareil, et pâtissent d'un effet plastique regrettable. Les bords sont néanmoins sensibles à la pression ; presser le smartphone dans votre paume vous permet de lancer Google Assistant en moins d'une seconde.
La tranche latérale droite laisse d'ailleurs apparaître le bouton de mise sous tension et la réglette de volume. On aurait préféré que ce premier soit situé sous le second, évitant ainsi de devoir tendre son pousse vers le haut pour l'atteindre. N'oublions pas que le Pixel 3 XL est particulièrement massif.
La tranche basse embarque quant à elle le tiroir à carte SIM et le port USB-C. Le haut-parleur est disposé sur le menton de l'appareil, et fonctionne de concert avec celui logé entre les deux modules photo sur le haut de l'appareil pour offrir une expérience sonore stéréo des plus convaincantes.
Un écran agréable mais peu lumineux
Avec une dalle P-OLED de 6,3 pouces, il va sans dire que l'expérience visuelle proposée par le Pixel 3 XL est des plus agréables. Notez par ailleurs qu'il est impossible d'opter pour une définition moindre que le QHD+ affiché nativement. Un choix discutable, notamment pour l'autonomie du téléphone - l'un de ses points faibles - et l'un des symptômes du manque de personnalisation d'Android 9.0 dans sa version stock. Nous y reviendrons.Côté résolution et colorimétrie, Google tape dans le mille en accordant à son Pixel 3 XL un écran de 523 ppi et aux couleurs naturellement justes (le spectre sRGB est couvert à 100%). Heureusement, car vous n'aurez de toute façon aucun moyen de les adapter vous-mêmes à l'aide d'une roue chromatique. Encore un coup d'Android Stock.
On reste aussi sur notre faim concernant la luminosité de l'écran. Celle-ci ne grimpera jamais au-delà des 400 cd/m2, ce qui rend son utilisation particulièrement pénible en plein soleil. À l'inverse, la luminosité minimale est suffisamment basse pour une utilisation agréable toutes lumières éteintes.
Pas un foudre de guerre, mais un smartphone fluide et performant
On l'a écrit plus haut : le Pixel 3 XL est un smartphone anachronique (même si on est bien conscients d'avoir un certain retard sur ce test). Snapdragon 845, 4 Go de RAM... Des specs dont peut se targuer le OnePlus 6 et 6T, pourtant vendu moitié moins cher.Aussi on s'en doute : le Pixel 3 XL semble tout bonnement daté en termes de performances en 2019. Du moins côté chiffres, car l'expérience de navigation et de jeu demeure en tout point fluide et suffisante pour le quidam. Sur AnTutu, le Pixel 3 XL enregistre un score de 285 811 points, ce qui le place au niveau d'un Samsung Galaxy S9+. Geekbench ne dit pas autre chose avec
Androbench nous informe sur les débits de sa puce de stockage : 656 Mb/s en lecture séquentielle et 229,61 Mb/s en écriture ; du très bon sur ce point.
En d'autres termes : l'utilisation quotidienne du Pixel 3 XL est un régal. Tout est parfaitement réactif, le multitâche se fait sans broncher même si seuls 4 Go de RAM sont présents dans l'appareil. On profite sans peine de nos jeux favoris dans leur niveau de qualité maximal, et la chauffe est pratiquement inexistante par-dessus le marché. Un bel équilibre sur ce point.
Malheureusement, l'expérience de navigation du Pixel 3 est gâchée par ce qui devrait être sa force : Android Stock. Après plusieurs années à manipuler quotidiennement un smartphone doté d'une surcouche constructeur comme EMUI (Huawei) ou Oxygen (OnePlus), on a l'impression de revenir au moyen âge des interfaces. On l'a dit : impossible de modifier la définition pour espérer économiser de la batterie, impossible de régler la colorimétrie, mais aussi impossible de masquer l'encoche virtuellement ou tout simplement de remapper les boutons de navigation. Un véritable crime d'ergonomie !
Google a en effet choisi de pourvoir son smartphone du Pixel Launcher, lequel pâtit d'une philosophie un brin étrange. La navigation gestuelle est bien entendu de la partie, mais incomplète et inaboutie. Impossible d'effectuer un retour arrière via un swipe par exemple. Il vous sera demandé de presser sur le bouton retour situé en bas à gauche, ce qui demande une certaine gymnastique du pouce sur le Pixel 3 XL.
Une autonomie un peu juste
La taille de l'accumulateur embarqué dans le Pixel 3 XL est un bon indice de ce à quoi il faut s'attendre en termes d'autonomie. La pile de 3 430 mAh a en effet bien du mal à se montrer endurante plus d'une journée et demie. Il faut dire que la permanence de l'affichage QHD+ ne fait rien pour apaiser la consommation énergétique.Ainsi, une journée type à base de navigation, musique en Bluetooth et quelques vidéos / parties de jeux vidéo pendant les transports aura vite fait de grignoter votre batterie. En moyenne, nous avons constaté un temps d'affichage à l'écran d'environ 5 heures avant que le Pixel 3 XL s'éteigne. Une moyenne raisonnable, mais on s'attend à mieux sur un smartphone de cette trempe.
Coté recharge, Google fait aussi pâle figure face à des Huawei ou Xiaomi qui redoublent d'efforts pour développer leurs technologies de recharge rapide. Limitée à 18 W, la charge de 0 à 100% vous demandera presque 2h pour arriver à son terme. On monte à presque 3h en charge sans-fil.
Irréprochable en photographie
À la lecture de ce test, il pourrait transparaître que le Pixel 3 n'est pas un smartphone attrayant. Rassurez-vous, il n'en est rien. Mieux : celui-ci ravira sans faute tous les amateurs de photographie au smartphone.Pourtant, le Pixel 3 XL n'embarque qu'un seul et unique capteur photo, là où toute la concurrence les multiplie. Alors comment Google parvient-il à tenir la dragée haute à ses concurrents en la matière ? Je vous le donne en mille : le traitement numérique et l'intelligence artificielle.
Prendre en mains le Pixel 3, c'est réussir à se convaincre que la multiplication des modules photo à l'arrière des smartphones de la concurrence est anecdotique. Avec un unique capteur de 12 mégapixels, Google parvient à produire des résultats irréprochables dans une grande variété de situations.
De jour, les résultats sont implacables. La dynamique des scènes est parfaitement retranscrite, et le traitement est aussi naturel que pertinent. Le contraste est impeccablement géré, tout comme le sont la clarté et la saturation. Un numéro d'équilibriste où de nombreux constructeurs se cassent la figure, mais où Google excelle avec une aisance un brin agaçante.
Même s'il ne dispose pas d'objectif à longue focale, le Pixel 3 XL est parfaitement capable de zoomer et de produire des résultats convaincants. Grâce à la puissance de son algorithme, Google va lisser et recomposer l'image comme si de rien n'était. Une méthode qui trouve ses limites lorsque l'on souhaite aller trop loin, mais qui permet de doubler la focale sans qu'il soit possible de faire la différence avec un iPhone XS par exemple.
Mais c'est bien de nuit que le Pixel 3 XL impressionne le plus. Grâce au mode Nuit intégré, le flagship parvient à capturer des scènes très difficiles en les exposant correctement. Une véritable prouesse, avec laquelle seul le récent Huawei P30 Pro semble en mesure de rivaliser.
À l'aise, le Pixel 3 XL l'est aussi en portrait, même si le rendu laisse assez peu de place à la progressivité du bokeh. Certaines situations donnent l'impression que le fond a été flouté sur un logiciel de post-production - les aléas du tout numérique ! À l'avant en revanche, le problème se pose moins. Et l'ajout d'un objectif grand-angle est parfaitement justifié. En effet ce second module (équivalent à une focale de 19 mm) offre un angle de vue d'environ 97°, ce qui facilite grandement les selfies de groupe.
La vidéo n'est pas en reste, et le Pixel 3 XL laisse le choix à l'utilisateur entre du 1080p60 ou de la 4K à 30 images par seconde. La stabilisation est exemplaire dans les deux cas.
Google Pixel 3 XL : l'avis de Clubic
À première vue, le nouveau flagship de Google est d'un classicisme confondant. Form factor vu et revu, épaisse encoche dénaturant sa face avant et surtout fiche technique digne de début 2018. Seulement voilà : toute l'attention de Google a été portée sur un seul et unique aspect de son téléphone : la photographie.Et sur ce point, impossible de prendre le Pixel 3 à défaut. Irréprochable de jour, bluffant de nuit, l'unique module photo du smartphone est irritant de perfection, et met au tapis la quasi-totalité de la concurrence qui, elle, parade avec deux, trois et parfois quatre appareils photo.
Mais faut-il passer au Pixel 3 XL tous ses défauts sur l'autel de la photophonie ? Certainement pas, et nous recommanderons aux futurs acheteurs de dépenser leur argent en connaissance de cause. Le Pixel 3 XL souffre d'un design vraiment massif, de finitions un peu paresseuses mais encore plus d'une interface reniant tous les efforts qu'ont concédés les autres constructeurs depuis des années. Le tout conjugué à une autonomie un peu juste pour un smartphone vendu presque 1000€.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.