« Un smartphone gaming, mais pour quoi faire ? ». Faites l'essai autour de vous, demandez leur avis sur la question à vos proches. Nul doute qu'un sourcil froncé vous sera adressé dans la seconde.
Qu'on ne s'y trompe pas : si le jeu vidéo sur smartphone n'est pas encore tout à fait développé dans nos contrées, s'interdire de jeter un œil à la proposition des constructeurs équivaudrait à porter de larges œillères. Car au-delà même de l'étiquette « gaming » qu'on leur appose à des visées marketing, les smartphones de jeu — et notamment le présent ROG Phone II — sont de véritables bêtes de puissance qui combinent écran parfaitement calibré, processeur hautes performances et batterie increvable. Alors, si bêtes que ça les smartphones gaming ?
Le Asus ROG Phone II sera disponible le 10 octobre à partir de 899€.
Asus ROG Phone II : la fiche technique
Pour la seconde édition de son ROG Phone, Asus a mis les petits plats dans les grands. Fini la demi-mesure et les compromis. C'est simple : le nouveau smartphone gaming du Taïwanais intègre absolument TOUTES les innovations qui ont rythmé l'année 2019 de la smartphonie. Voyez plutôt :Le Asus ROG Phone II, c'est :
- Écran : AMOLED 6,59 pouces (19,5:9) 120 Hz à la définition de 2340 x 1080 pixels (391 ppi) couvrant environ 80,3 % de la face avant. Compatible HDR10.
- SoC : Snapdragon 855+ (7 nm). 1x2,96 GHz + 3x2,42 GHz + 4x1,78 GHz et GPU Adreno 640 cadencé à 700 MHz
- Mémoire vive : 12 Go
- Stockage interne : 512 Go ou 1 To (non extensible via microSD) en UFS 3.0
- Batterie : 6 000 mAh, recharge rapide jusqu'à 30 W. Ne supporte pas la charge sans-fil
- Étanchéité : Non
- Prise jack 3,5 mm : Oui
- Appareils photo arrière : capteur Sony IMX586 48 MP (f/1,8) de 1/2" + 13 MP (f/2,4) grand-angle
- Appareil photo avant : 24 MP (f/2,2)
- Capteur d'empreintes : Oui, sous l'écran
- Recharge inversée : Oui, filaire
- Double SIM : Oui
- OS : Android 9.0 Pie + ROG UI
- Coloris : Noir
- Prix : 899€ pour 12+512 Go
La générosité d'Asus en la matière ne se cantonne pas à l'horlogerie interne. Dans son écrin (une espèce de tube des plus futuristes), le smartphone s'accompagne d'un adaptateur secteur 30 W avec son câble USB-C, d'un ventilateur externe ROG AeroCooler, et d'une coque de protection en plastique.
Le module AeroCooler permet de mieux dissiper la chaleur qui émane du smartphone. © Pierre Crochart pour Clubic
Comme son prédécesseur, il peut éventuellement s'accompagner d'une myriade d'accessoires que nous détaillerons plus bas.
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Un design toujours agressif, mais perfectionné
C'est qu'il faut l'assumer, le ROG Phone. Avec ses lignes agressives et son esthétique atypique. Et ce n'est pas un petit morceau non plus. Le smartphone gaming selon Asus s'appréhende dans les mensurations suivantes : 171 x 77,6 x 9,5 mm pour la bagatelle de 240 grammes. Un très beau bébé donc.S'il échappe de justesse à nous rappeler les pires heures du tuning, c'est grâce à un excellent choix de couleurs et de matériaux de la part d'Asus. Tout en verre et en aluminium, le smartphone gaming de deuxième génération affiche des teintes sobres conjuguant le gris sombre à quelques touches de cuivre.
Au dos, de nombreux éléments graphiques viennent complexifier
Le ROG Phone II est un grand smartphone au design qui ne plaira pas à tout le monde. © Pierre Crochart pour Clubic
L'arrière du ROG Phone II affiche également une espèce d'aileron abritant la chambre à vapeur « 3D » améliorant le rendement thermique de l'appareil.
À l'avant, Asus a pris le parti de ne pas verser dans la guéguerre « encoche ou pas encoche ? ». Le constructeur reste scrupuleusement classique ici en affichant de généreuses bordures en haut et en bas de son écran de 6,6 pouces — chacune logeant une grille de haut-parleur amplifiée. À ce propos, reconnaissons immédiatement que la qualité du son produit par le ROG Phone II est tout bonnement stupéfiante, et parvient à merveille à restituer la dynamique des jeux auxquels on peut s'adonner.
L'écran du ROG Phone II affiche logiquement de belles bordures en haut et en bas. Celles-ci logeant les haut-parleurs stéréo. © Pierre Crochart pour Clubic
Sous l'écran, Asus a pris le parti de venir loger un capteur d'empreintes digitales. Capteur que l'on retrouvait l'an passé sur la face arrière de l'appareil. Peut-être le constructeur aurait mieux fait de s'en tenir là. Comme souvent avec ce type de technologie, elle se révèle ici peu convaincante et surtout très capricieuse.
La tranche droite du téléphone dispose de la réglette de volume et du bouton d'allumage. Les deux sont idéalement placés pour pouvoir les atteindre d'une extension du pouce.
Les AirTriggers sont des gâchettes tactiles entièrement paramétrables. Un vrai bonheur pour les FPS. © Pierre Crochart pour Clubic
À gauche, aucun bouton n'est apparent. Mais cette tranche abrite en réalité le connecteur propriétaire permettant d'adjoindre au ROG Phone II ses accessoires, ainsi que les AirTriggers — les deux gâchettes tactiles (capteur ultrasonique) que l'on retrouvait déjà sur le premier modèle.
Pour conclure, le bas de l'appareil fait enfin se côtoyer la prise jack 3,5 mm au port USB-C. Rien à signaler à son opposé ; la tranche haute ne dispose d'aucune particularité.
Un écran 120 Hz ultra réactif
Asus était déjà parmi les premiers à innover avec l'écran 90 Hz du ROG Phone premier du nom (officiellement, il a chipé l'idée à Razer). Une technologie qui commence depuis à trouver sa place dans des smartphones plus grand public, à l'image du OnePlus 7 Pro ou du futur Pixel 4 de Google.Alors pour ne pas rester sur ses acquis, Asus inaugure cette année un écran AMOLED à la fréquence de rafraîchissement de 120 Hz. Résultat ? Des interactions à la fluidité parfaite. Et autant vous avertir de suite : l'essayer, c'est l'adopter.
À l'instar d'un moniteur d'ordinateur, le simple fait d'essayer un écran à la fréquence d'affichage accélérée vous empêchera à tout jamais de repasser sur un écran 60 Hz. Même constat ici — bien que des modes d'affichage en 60 et 90 Hz soient disponibles dans les paramètres du téléphone.
Cette fluidité, elle est non seulement utile dans les jeux vidéo qui, de fait, sont beaucoup plus réactifs, mais aussi dans n'importe quelle tâche que vous effectuez sur le smartphone. La simple navigation ou le scrolling intensif sur les réseaux sociaux s'en trouveront révolutionnés. Comme si tout devenait plus rapide, plus sensible. Bref : plus appréciable.
L'écran de 6,6 pouces est de belle taille pour profiter de ses contenus. © Pierre Crochart pour Clubic
Le reste des caractéristiques de l'écran du ROG Phone II n'est pas en reste. Asus a choisi ici une très belle dalle AMOLED qui, bien qu'elle n'affiche « que » du FHD+ (qui a besoin de plus sur un écran de téléphone ?) jouit d'une colorimétrie exemplaire.
L'écran couvre exactement 108% de la gamme DCI-P3 et est compatible HDR10. Pour des couleurs plus fidèles, on recommandera le choix du mode « naturel » plutôt que « Vif » présélectionné dans les réglages.
Côté luminosité, le ROG Phone II fait aussi bien que l'excellent ZenFone 6, toujours chez Asus, avec environ 600 cd/m2. Autant dire que même en plein soleil, l'écran du smartphone gaming restera pleinement lisible, et vous pourrez poursuivre confortablement vos parties de jeu vidéo.
Enfin, si la surface couverte par l'écran n'est certainement pas la plus impressionnante que nous ayons vue ces derniers mois (autour de 80%, rappelons-le), la diagonale de 6,6 pouces reste suffisamment large pour profiter confortablement de ses contenus vidéo.
Un dernier mot concernant le capteur d'empreintes sous l'écran : c'est une catastrophe. Rien que ça. Le capteur optique est horripilant d'inefficacité, au point de l'avoir désactivé dès la fin de la première journée de test.
C'est simple, je n'ai jamais été en mesure de déverrouiller le smartphone du premier coup. Et dire que nous pensions avoir goûté au pire avec le Galaxy S10.
Un point sur les accessoires :
Pour notre test, Asus nous a proposé l'envoi d'une « valise d'accessoires » pour accompagner le ROG Phone II. Oui, il s'agissait de prendre le mot « valise » au pied de la lettre.
Un bel objet au demeurant, qui n'est en réalité rien d'autre qu'un coffre à jouets pour geek en puissance. À l'intérieur se trouvait le nouveau line up d'accessoires qui accompagnent le ROG Phone II sur le marché.
Le Asus ROG Kunai (119,99€) est un ensemble que nous qualifierons de « très inspiré des manettes JoyCon de la Nintendo Switch. Ces petites manettes peuvent se connecter au ROG Phone II via une coque fournie, ou simplement via USB, Bluetooth ou même Wi-Fi.
Malheureusement, tous les jeux ne prennent pas en charge l'accessoire, et il faut parfois se lancer dans d'éreintantes phases de remapping des touches pour les faire fonctionner. De plus, nous devons dire notre déception face à la fragilité apparente de l'ensemble, qui fait très cheap. On lui préférera éventuellement une bonne vieille manette externe en Bluetooth.
Le ROG Kunai permet d'ajouter des manettes de chaque côté du smartphone. © Pierre Crochart pour Clubic
Le Asus Twinview Dock II (249,99€) est, comme son nom l'indique, le successeur du Twinview Dock qui accompagnait déjà le ROG Phone premier du nom. Il s'agit ni plus ni moins d'un deuxième écran OLED (tactile) de 6 pouces (FHD+) qui permet au joueur de consulter des statistiques sur son jeu, regarder une vidéo et même... lancer un deuxième jeu en parallèle si cela lui chante.
Le Twinview Dock s'accompagne aussi d'une batterie intégrée de 6 000 mAh et d'un ventilateur intégré pour doubler l'autonomie du ROG Phone II et en dissiper la chaleur. Incontestablement l'accessoire le plus enthousiasmant du lot, d'autant qu'il peut se combiner avec les manettes Asus Kunai citées ci-dessus. Attention au poids malgré tout : l'ensemble pèse pas moins de 642 grammes.
Le TwinView ajoute un deuxième écran AMOLED de 6 pouces ainsi qu'une énorme batterie de 6 000 mAh à l'ensemble. © Pierre Crochart pour Clubic
Il peut être combiné au ROG Kunai pour créer une véritable station de jeu ... pesant pas moins de 642 grammes. © Pierre Crochart pour Clubic
Le Asus WIGIG Display Dock (289,99€) permet une connexion sans-fil entre votre smartphone et la télévision du salon grâce à un Wi-Fi (802.11ad) de 60 GHz ou un branchement classique en USB offrant des débits jusqu'à 4,6 Gb/s. Pratique pour profiter de ses jeux sur grand écran, par exemple.
Le Asus Mobile Desktop Dock (149,99€) est le pendant « desktop » du WIGIG précité. Il s'agit d'un énorme dock à la connectique généreuse (4x USB 3.0, 1x RJ45, 2x HDMI et 2x DisplayPort) permettant ni plus ni moins de « transformer votre smartphone en ordinateur ». Une bien belle promesse, qui ne rend pas moins Android peu adapté à la chose bureautique.
Avec le Mobile Desktop Dock, on peut utiliser son ROG Phone II comme un ordinateur. Sur le papier. © Pierre Crochart pour Clubic
Pour terminer, le Asus Bumper Lighting Case (39,99€) n'est ni plus ni moins qu'une... coque en plastique rigide dont le logo Republic of Gamers peut s'illuminer.
ROG UI et le mauvais goût
Tournant sous Android 9, le Asus ROG Phone II est livré avec la surcouche de la maison : ROG UI. Il s'agit ni plus ni moins d'un dérivé malheureux du très sobre ZenUI qui alimente le reste des smartphones du constructeur.Malheureux ? Disons que c'est une histoire de goût. Et si nous nous rassurions d'échapper à l'effet « tuning » au niveau de l'esthétique générale du téléphone, force est de constater qu'en matière d'interface, Asus a lâché la bride.
De série, le smartphone préférera le mode sombre intégral (désactivable dans les paramètres). Une belle idée, d'autant qu'elle permet de mettre à profit l'écran AMOLED, mais qui ne fait que mettre l'emphase sur la dominance rouge retenue ici par Asus.
Toutes les icônes sont cerclées d'un trait rouge assez épais, et les menus seront systématiquement accentués d'un orange assez lourd. L'activation du « Mode X » (nous y reviendrons) fera également passer l'accentuation au rouge dans tous les menus et raccourcis.
Du reste, ROG UI s'accompagne du lot habituel de bloatwares (Facebook, Messenger et j'en passe), mais également de quelques applications maison qui ont du sens dans le cadre d'un smartphone gaming.
On citera d'abord Armoury Crate, qui regroupe tous les jeux installés sur votre smartphone sur une interface unique. D'ici, vous serez en mesure de consulter diverses statistiques sur vos performances, ainsi que d'entrevoir la consommation énergétique de chaque titre.
La seconde est Game Genie (ou Génie du jeu en VF) : une sorte d'overlay convocable à n'importe quel moment grâce à un glissé du bord de l'écran vers l'intérieur, et qui vous permet d'activer un certain nombre d'options.
Game Genie vous offre tout d'abord une vue d'ensemble sur les performances de votre smartphone. Nombre de FPS, température du CPU et de la batterie, consommation énergétique... tout y est.
Game Genie / Mode X permet de monitorer les sondes de l'appareil et d'augmenter ponctuellement sa puissance
On peut également profiter de cet overlay pour désactiver les notifications (ou seulement certaines), ou encore activer le « Mode X » qui permet de libérer la RAM et de booster encore un peu plus les cadences d'un Snapdragon 855+ déjà incroyablement véloce.
Enfin, le ROG Phone II semble se doter d'un moteur haptique de toute dernière génération qui offre à chaque interaction une légère vibration des plus satisfaisante. Une impression bien difficile à décrire avec des mots, mais qui contribue nettement à l'aspect premium du téléphone.
Le smartphone le plus puissant de l'année
Inutile de pérorer : le Asus ROG Phone II est tout simplement le smartphone le plus rapide jamais passé entre nos mains.Le Snapdragon 855+ et ses fréquences avoisinant les 3 GHz font vrombir les logiciels de benchmark, et les 12 Go de RAM ainsi que la puce de stockage en UFS 3.0 ne font rien pour abaisser la température.
Sur AnTuTu Benchmark, le Asus ROG Phone II est le tout premier smartphone testé par Clubic à franchir la barre des 400 000 points. Un record auparavant détenu par le OnePlus 7 Pro et ses 373 807 points.
Geekbench confirme la force de frappe de l'appareil en octroyant 3 603 points au ROG Phone II en single-core et 10 844 points en multi-core (sur Geekbench 5.0, le ROG Phone II obtient 769 et 1 810 points. Nous continuerons d'utiliser les deux versions du soft à l'avenir pour de meilleurs comparatifs).
Côté stockage, c'est sans surprise que la puce UFS 3.0 octroie au ROG Phone II d'excellents débits en lecture et écriture ; de l'ordre de 403 Mb/s en écriture et 1 467 Mb/s en lecture.
Enfin le GPU (un Adreno 640 surcadencé à 700 MHz) n'est pas en reste, et obtient lui aussi des résultats excellents sur 3D Mark (Slingshot Extreme) avec 6 243 points.
Ainsi, non seulement le ROG Phone II profite d'un écran à la fluidité exemplaire, mais cette réactivité est bel et bien corrélée par le reste du hardware. Le smartphone gaming d'Asus est ultra rapide, en toute circonstance.
Il va sans dire qu'il n'y ait pas une seule application ou jeu vidéo présent sur le Play Store qui viendrait mettre à mal les performances de l'engin.
Malheureusement indisponible en 60 fps, Fortnite peut malgré tout se lancer dans le plus haut réglage graphique. PUBG Mobile tournera quant à lui autour de 45 images par seconde avec les paramètres graphiques poussés à fond.
Du côté de la chauffe, elle est également très mesurée grâce à la chambre à vapeur directement intégrée au ROG Phone II. De plus, le smartphone est livré avec un ventilateur externe qui vient se greffer directement au connecteur propriétaire. Un petit accessoire qui permet de faire baisser le mercure de 2 à 3°C selon l'intensité de la sollicitation du SoC.
La batterie ? Increvable
À quoi d'autre pouvions-nous nous attendre ? Avec un accumulateur de 6 000 mAh, le Asus ROG Phone II dispose probablement de la batterie la plus généreuse jamais intégrée à un smartphone grand public. Et ses bienfaits s'en ressentent immédiatement.À la main tout d'abord. Comme nous l'avons dit plus haut, le smartphone mesure presque ses 10 mm d'épaisseur et affiche un joli 240 grammes sur la balance. Il s'agira donc d'avoir le poignet assez musclé pour le supporter sur la longueur.
Ceci étant dit, l'endurance du ROG Phone II est en tout point impressionnante. Il faut déjà préciser que pendant toute la durée de mon test, j'ai paramétré l'écran sur le mode d'affichage le plus gourmand — 120 Hz. Et malgré cela, j'ai été en mesure de m'en servir pendant presque 48h, dont exactement 10h ont été passées l'écran allumé.
Et autant dire que je n'ai pas été tendre avec la batterie durant mes tests. Succession de stress tests depuis les applications de benchmark, sessions de jeu prolongées sur PUBG et scrolling effréné sur Reddit et Instagram. Autant dire que ces mesures ont été obtenues en éprouvant le smartphone au-delà de l'usage classique d'un utilisateur. On peut donc raisonnablement penser que le ROG Phone II se montrera encore plus endurant entre les mains des clients finaux.
Malgré sa batterie de 6 000 mAh, le ROG Phone II se recharge en un peu moins de 2h. © Pierre Crochart pour Clubic
Pour ce qui est de la recharge, Asus fait ici encore de beaux progrès. Pour rappel, le ROG Phone premier du nom se rechargeait pleinement en 2h tout rond. Mais il n'était doté « que » d'une batterie de 4 000 mAh. Son successeur est cette fois passé de 0 à 100% d'autonomie en 1h52 — malgré l'accumulateur de capacité très supérieure.
Des photos sans chichi
Les smartphones gaming sont particuliers à plus d'un titre. Non seulement leur marketing est calibré pour une niche d'utilisateurs, mais aussi sont-ils les seuls smartphones du marché à ne pas se perdre en circonvolutions concernant la photographie.Ce qui n'empêche pas le ROG Phone II de faire quelques progrès par rapport à son prédécesseur, soyez rassurés.
Ne serait-ce que du côté technique, le dernier smartphone gaming d'Asus affiche une belle progression. Comme une quantité déraisonnable de ses concurrents, le Taïwanais est allé se fournir du côté de chez Sony pour le capteur photo principal de son smartphone — le Sony IMX 586 de 48 mégapixels (ƒ/1,8, 1/2").
Qu'ajouter à son propos qui n'a pas déjà été dit mille fois dans d'autres tests ? Cet équivalent 26 mm produit des images de belle facture dans la plupart des occasions. Détaillées comme il faut pour être appréciables sur un écran de téléphone et sur les réseaux sociaux.
L'algorithme de traitement d'Asus se retient aussi d'en faire trop afin de préserver la dynamique et la colorimétrie des photos. On applaudira malgré tout le mode HDR du téléphone qui fait un assez bon travail pour combattre les contre-jours agressifs.
En guise de capteur secondaire, point de téléobjectif mais un ultra grand-angle (équivalent 11 mm) qui offre logiquement à l'appareil une belle polyvalence dans les prises de vue.
Le module grand-angle peine à exposer correctement et affiche une diffraction importante dans les angles. © Pierre Crochart pour Clubic
Comme d'habitude avec ce genre de capteur (qui plus est de petite taille), la diffraction dans les angles est importante, et le piqué n'est pas très bon. La colorimétrie générale est néanmoins dans les normes, et permet d'obtenir des instantanés sympathiques pour se faire de beaux souvenirs. On n'en demande pas plus.
De nuit, et comme le ZenFone 6, le résultat est médiocre. Le grain est omniprésent et l'algorithme a toutes les peines du monde à stabiliser les différents clichés. Bref : à éviter.
Le mode portrait est entièrement numérique. Sur fond blanc, le résultat est plutôt propre, mais ne préjuge pas d'autres situations. © Pierre Crochart pour Clubic
Entièrement numérique (aucun capteur n'est dévolu à la création d'une depth map), le flou d'arrière-plan généré lors des portraits n'est pas vilain. Sans être incroyable non plus. Ici encore, on réservera son usage à des clichés destinés à rester sur votre smartphone ou à être partagés sur les réseaux sociaux.
Même constat à l'avant : le mode portrait fait son travail sans brio particulier. © Pierre Crochart pour Clubic
À l'avant, le constat est globalement le même. De faible ouverture (ƒ/2,2), le capteur de 24 mégapixels aura bien du mal à vous isoler complètement de l'arrière-plan (surtout lorsque celui-ci est sombre). De même que les contre-jours seront des ennemis redoutables à la conservation des détails sur votre trombine.
Pour conclure, le ROG Phone II pourra néanmoins séduire les vidéastes. Capable de filmer en 4K à 60 images par seconde, il profite aussi d'une stabilisation électronique. Malheureusement pour cette dernière, elle n'est pas de très belle facture, et vos vidéos n'en seront pas beaucoup moins remuantes en l'activant.
Asus ROG Phone II : l'avis de Clubic
Il ne faudrait pas faire l'erreur de regarder le Asus ROG Phone II de haut sous prétexte qu'il est labellisé « gaming » par son constructeur. Au-delà de l'étiquette, le nouveau smartphone du constructeur taïwanais est aussi (et surtout !) le smartphone Android le plus rapide et le plus endurant qui soit passé sous notre loupe en 2019.SoC de toute dernière génération, batterie de 6 000 mAh et surtout écran AMOLED de 120 Hz... un trio d'arguments ravageurs pour qui est à la recherche de performance et d'autonomie.
Évidemment tout n'est pas parfait. Il faudra faire avec un design avant tout calibré pour les « joueurs », ainsi qu'un gabarit loin d'être passe partout (240 grammes, rappelons-le). Mais avec un prix fixé à 899€ par Asus, il faut bien reconnaître que l'affaire est trop belle pour ne pas se laisser tenter.
Acheter le ROG Phone II
Test réalisé à partir d'un exemplaire (et de sa valise) prêtés par le constructeur
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