Nokia compte sur le N8 pour se faire une place dans le domaine des smartphones tactiles haut de gamme. Alors que jadis, le finlandais s'imposait comme un leader incontesté du petit monde la mobilité, la donne a quelque peu changé avec l'arrivée des OS de nouvelle génération tels qu' iOS ou Android. Le N8 tente de riposter en embarquant Symbian^3, un système censé dépoussiérer l'interface vieillissante de Nokia. Pari réussi ?
Nokia n'a pas franchi la marche du tactile sans mal. On se souvient de Symbian S60 V5 dont l'interface ne tranchait pas vraiment avec la précédente mouture non tactile de l'OS (S60 V3), ou du 5800 Xpress Music qui voulait se positionner sur l'entrée/milieu de gamme alors que les concurrents misaient tout sur le marché du haut de gamme.
Avec le N8, Nokia veut regagner la confiance des mobinautes en proposant un mobile particulièrement complet dont la finition est exemplaire.
Après une brève lecture des caractéristiques techniques de la bête, on s'aperçoit que le Nokia N8 ne manque pas d'atouts pour séduire son public. Le mobile se veut être un surdoué du multimédia puisqu'il embarque un appareil photo de 12 mégapixels avec autofocus et flash, propose un tuner et transmetteur FM, est capable de capturer des séquences en 720p, et est équipé d'une sortie HDMI native. Côté surf et Web, on a droit aux désormais classiques zooms multipoints, rotations basées sur l'accéléromètre, ainsi qu'au Flash Lite.
Ces atouts suffiront-ils pour que Nokia puisse envisager de faire de l'ombre aux smartphones à sensation d'Apple, Samsung ou HTC ? Réponse en consultant notre test !
Nokia N8 | |
Caractéristiques techniques | |
Système d'exploitation | Symbian^3 |
Processeurs | CPU principal @ 680MHz (ARM 11) CPU graphique dédié avec OpenGL 2.0 |
Mémoire interne | 25 6Mo de SDRAM / 512 MB de mémoire NAND Stockage : 16GB interne |
Mémoire externe | MicroSD (jusqu'à 32GB) non fournie |
Diagonale (en Cm) et informations écran | Ecran 3,5" capacitif multipoint AMOLED de 640 x 360 pixels |
Dimensions (en mm) | 64.2 X 122.4 X 9.9 mm |
Poids | 135 grammes batterie incluse |
E/S filaires | Charge et données : Micro USB Audio et vidéo : Prise jack 3.5mm + HDMI |
Appareil photo | 12 mégapixels, autofocus Flash au xénon Détection de visage. |
Circuit GSM | HSDPA Cat9, vitesse maximale jusqu'à 10,2 Mbit/s, HSUPA Cat5 2,0 Mbit/s |
Circuit Wi-Fi | Oui, Wi-Fi®: IEEE 802,11 b/g/n |
Circuit Bluetooth | Bluetooth stéréo 3.0 |
Circuit GPS | Oui |
Capteurs sensitifs | Accéléromètre Boussole numérique Capteur de proximité Capteur lumière ambiante |
Radio FM | Oui, avec transmetteur FM |
Batterie | Li-Ion de 1200 mAh |
Autonomie en veille (constructeur) | 3G : 400 h GSM : 390 h |
Autonomie en communication (constructeur) | 3G : 5 h 30 GSM : 12 h |
Présentation photo du Nokia N8
Dès le premier contact, on s'aperçoit que Nokia n'a pas fait dans la demi-mesure. L'appareil est un peu lourd, mais l'impression de solidité est plus que jamais au rendez-vous. La coque alu et l'ensemble des matériaux inspirent confiance. Quant à elle, la finition est tout simplement irréprochable. Enfin, même si elle demeure une question de gout, l'esthétique est passe-partout, ce qui ne l'empêche pas d'être plutôt réussie. Pack et vue d'ensemble du téléphone
Côté accessoires, Nokia nous gâte. Ces derniers sont nombreux, de qualité, et certains se payent même le luxe d'être orignaux. Jugez-en pas vous-même : en plus du connecteur Mini HDMI / HDMI, Nokia propose un câble USB hôte. Ce dernier permet de brancher une mémoire de masse USB (clé mémoire, disque dur, etc.) sur son N8 ! Cette fonctionnalité n'est pas nouvelle (on la trouvait déjà sur certains anciens PDA Windows Mobile), mais elle reste suffisamment rare pour être soulignée !
Connecteur mini HDMI et câble USB host avec carte mémoire
Côté interface, commençons par parler du bouton home implanté sur la partie basse de l'écran. Ce dernier permet d'accéder au menu d'accueil, au menu des programmes, ou au gestionnaire de tâches (appui long). La touche n'est pas vraiment pratique en raison de son emplacement, et de ses mensurations bien trop réduites. Dommage puisque dans la pratique, on est constamment amené à l'utiliser.
Bouton « home »et partie haute de mobile
Rien à signaliser pour ce qui est des autres touches. Sur le N8, Nokia propose une double touche de volume, une touche consacrée à l'appareil photo, un loquet de déverrouillage, ainsi qu'un bouton d'arrêt et d'extinction. Le tout est complété par une touche « photo » que l'on aimerait voir plus souvent chez la concurrence.
Touches volume, Power, photo, verrouillage et Micro USB
Pour ce qui est des entrées/sorties, cette fois encore, il est difficile de faire plus complet. Le N8 est équipé d'un mini HDMI natif, d'une prise micro USB qui peut être transformée en USB hôté avec un adaptateur (fourni), d'un lecteur de cartes Micro SD, d'une prise casque standard et d'une micro prise compatible avec certains chargeurs de la marque (qui complète le rechargement via micro USB).
Micro prise de chargement, prise casque, clapet du mini HDMI et touche Power
Enfin, sur la tranche, on trouve deux trappes qui permettent d'insérer la carte SIM ainsi qu'une carte mémoire au format Micro SD (optionnelle, le N8 étant équipé de 16 Go de mémoire interne). Il est impossible de retirer la coque pour accéder à la batterie. Pour la changer, il faut démonter la base de l'appareil, mais attention, cette partie est maintenue par deux petites vis torx.
APN et trappes pur mémoire et carte SIM.
Test du Nokia N8 : surf sur Internet, email
Surf sur Internet
Le N8 est toujours équipé du fameux « navigateur s60 » basé sur Webkit qui équipait la plupart des autres mobiles tactiles et non tactiles de la marque. Symbian^3 oblige, on suppose que les développeurs ont optimisé le code. Dans la pratique, les différences ne sautent pas aux yeux. Si l'on parle simplement des performances pures, il faut bien avouer qu'avec la plupart des sites « élaborés », les défilements de pages et autres zooms (multipoints) se caractérisent par des saccades intempestives dont on se serait bien passés. Visiblement, les quelque 680 MHz du processeur principal montrent leurs limites avec cette activité.Zooms multipoints, accéléromètre, mais des performances décevantes, et un respect des standards aléatoire.
L'ergonomie limite ne viendra pas sauver le tableau. On trouve toujours une compilation de menus pas forcément explicites et autres incohérences. Par exemple, il est possible d'accéder à deux menus d'options distincts qui se marchent un peu sur les pieds. Ne nous voilons pas la face, l'interface d'un autre âge de Symbian^3 y est clairement pour quelque chose. En bref, au global, on se situe bien en deçà des standards actuels proposés par les nouveaux OS mobiles tels qu'Android ou iOS. Dommage, outre le fait d'offrir un excellent rendu des couleurs, l'écran AMOLED capacitif (fini les stylets) répondait à la perfection. Dans la série des friandises auxquelles on est désormais habitués, on a bien sûr droit à des rotations d'écran rapides basées sur l'accéléromètre. En revanche, le bât blesse à nouveau lorsqu'on constate qu'en mode portrait, le clavier complet n'est plus disponible ! Dans ce cas, il faut taper ses adresses et autres requêtes patiemment en actionnant ce clavier virtuel à neuf touches à peine digne d'un featurephone... Un comble.
Double menu d'options, menus envahissants et peut intuitifs, Symbian^3 accuse le poids de ses années (à droite : système d'onglets)
Clavier neuf touches en mode portrait... si si.
Passons cette fois au fameux format Flash. Alors que Nokia faisait figure de pionnier dans le domaine, (Flash était déjà partiellement pris en charge sur le N95...), le N8 déçoit à nouveau. Le mobile est bien équipé d'un plug-in Flash, mais cette fois encore, quelques précisions s'imposent. Il s'agit de Flash Lite 4.0, et non d'un équivalent du Flash 10.1 que l'on peut trouver sur Android Froyo. Dans la pratique, on constate une compatibilité nettement moins importante avec Flash Lite. Principal bémol : la majeure partie des vidéos optimisées pour Flash 9 et 10.1 (un grand nombre) ne passent pas avec ce plug-in. En revanche, on s'aperçoit que les Flashs publicitaires animés fonctionnent plutôt bien sur le N8. Pour le reste... D'autre part, même si cela n'a pas vraiment de rapport direct avec les performances de Flash Lite, en présence de Flashs, le navigateur qui ne brille déjà pas par sa rapidité se voit encore ralenti. En bref, pour le Flash, on se situe bien loin des résultats honnêtes que l'on obtient avec terminal Android Froyo.
Ok pour YouTube, mais la plupart des vidéos flash ne passent pas, ou sont saccadées à l'extrême. On se situe bien loin d'un Nexus One sous Froyo.
Enfin, on observe également qu'en présence du navigateur de Nokia, plusieurs sites (Le Monde, 20 Minutes, Marianne2, Ouest France) affichent une version « ultra lite » (adaptée aux featurephones) qui ne propose aucun lien permettant de revenir à la version originale. Même en forçant l'URL, on est constamment redirigés vers les portails mobiles (cas de Marianne, Ouest France, Le Monde). Sur Android où iOS, ces sites affichent une version mobile plus aboutie, et proposent d'afficher la version complète du site en cas de besoin.
Par défaut, certains sites proposent une version allégée sans donner de possibilités de revenir à la version classique.
Le N8 est compatible avec les emails HTML, et propose du Push
Test du Nokia N8 : Symbian^3, du neuf avec du vieux ?
Symbian^3 : du concret depuis Symbian S60 V5 ?
L'annonce de doter le N8 d'un « nouveau » système d'exploitation est trompeuse. Elle pourrait laisser croire que désormais, les utilisateurs pourront disposer d'une interface tactile repensée en profondeur. Le fameux Symbian^3 et ses 300 nouveautés apportent-ils le renouveau tant attendu par de nombreux amateurs ? Mettons fin au suspense, la réponse est non. On n'a plus le sentiment d'avoir affaire à un timide ravalement de façade qui ne gomme en rien les principaux griefs qui ont été émis à l'encontre du vieillissant Symbian S60 V5, qui lui-même n'avait pas vraiment fait un bond de géant depuis S60 V3 (qui équipait les mobiles à clavier de la marque). Face aux OS mobiles phares du secteur, l'interface de Symbian semble être désuète.
Les icônes des applications sont un peu austères, et l'organisation de l'OS ne se caractérise pas par une logique à toute épreuve. Les initiés trouveront rapidement leurs marques, les autres passeront souvent plus de temps à chercher une option qu'à agir sur cette dernière. Enfin, sur la partie basse de l'écran, on retrouve toujours les deux touches de fonctions, appendice de l'époque des smartphones non tactiles. En plus d'être peu pratiques, ces deux commandes occupent une partie non négligeable de l'écran lorsqu'on bascule sur le mode paysage.
L'interface de Symbian^3 pris un sérieux coup de vieux.
Les améliorations qui vont dans le bon sens
En dépit des apparences, même si l'interface n'a pas évolué de façon significative depuis S60V5, Symbian^3 embarque bien de nombreuses nouvelles fonctionnalités (meilleur gestion mémoire, interface audio rappelant Coverflow, etc.) Nous ne les citerons pas toutes, mais nous focaliserons ici sur les éléments que l'on est amenés à utiliser au quotidien. Cette fois, trois bureaux virtuels font leur apparition.Ces derniers rappelleront des souvenirs aux amateurs du système mobile de Google. On peut toujours y placer des Widgets utiles au quotidien (6 modules de forme rectangulaire par pages). Les fonds d'écran peuvent changer lorsqu'on passe d'un bureau à l'autre, et si la fluidité est de mise, on constate tout de même un temps de latence non négligeable qui sépare les défilements de bureaux.
D'autre part, on note la prise en charge native d'une sortie vidéo de type HDMI (même si ce standard était déjà supporté par d'autres mobiles de la marque via un adaptateur). Autre amélioration bienvenue : cette fois, le système de Nokia est capable de gérer le tactile multipoint.
Bureaux virtuels et système de Widgets
Symbian^3 : faut-il craindre une pénurie de programmes ?
Lorsqu'un nouveau système d'exploitation pointe le bout de son nez, la question du nombre de logiciels disponibles, ou d'une éventuelle retrocompatilité mérite d'être traitée. Faut-il redouter une pénurie de programmes avec Symbian^3 ? Heureusement, les futurs acquéreurs n'auront rien à craindre. Symbian^3 est parfaitement compatible avec les applications Symbian S60 V5 (la première version tactile du système de Nokia).Le N8 a donc immédiatement accès à une logithèque qui compte pas moins de 18 000 titres couvrant de nombreux domaines (jeux, utilitaires, etc.). Certes, ce chiffre reste faible face aux 80 000 applications d'Android, ou aux 250 000 titres disponibles sur l'AppStore. Même si le retard sur la concurrence est certain, il faut rappeler que la qualité prime sur la quantité. Le kiosque d'applications de Nokia (OVI Store) propose de nombreux programmes de qualité qui s'ajoutent à tout ce qu'il est possible d'installer manuellement sans passer par OVI (fichiers SISX ainsi que certains fichiers SYS).
Sorti de l'emballage, le kiosque OVI doit être téléchargé, puis installé. Comptez 5 étapes pour pouvoir commencer à télécharger votre premier programme...
Les programmes conçus pour la version précédente de Symbian fonctionnent bien sur le N8
Test du Nokia N8 : musique, photo, vidéo
Le lecteur musical
Le N8 est équipé d'un lecteur musical qui a peu évolué depuis Symbian S60 V5. Cette fois, on trouve un affichage des artistes et albums qui se caractérise par une petite animation 3D qui rappelle le fameux Cover Flow d'Apple. Pour le reste, on retrouve dans les grandes lignes ce qui était déjà proposé par Nokia dans l'OS précédent. Il n'est pas forcément nécessaire de changer une formule qui marche : le programme est fonctionnel, il offre une bonne qualité sonore, et prend en charge les principaux formats de fichiers audio (MP3, WMA, AAC, eAAC, eAAC+, AMR-NB, AMR-WB).Lecteur audio intégré du N8 et interface d'utilisateur en 3D
On note également la présence d'un égaliseur de tonalité qui propose six profils prédéfinis (super basses, Jazz, Pop, etc.). Autre bon point rarement présent chez la concurrence : le lecteur audio du N8 profite du tuner FM intégré pour le transformer en émetteur ! En clair, il est possible de sortir le son du N8 vers les enceintes de son véhicule (ou de sa chaine Hi-Fi) en sa calant sur la fréquence FM qui est indiquée par l'appareil. Non contents de proposer de nombreuses fonctionnalités, les développeurs ont également pensé à donner un accès direct aux podcasts depuis cette application, même si l'on aurait préféré pouvoir ajouter un flux plus simplement.
Nokia propose un casque d'excellente facture doté de nombreuses touches de contrôle
Côté accessoires, Nokia propose un kit mains libres piéton stéréo d'excellente facture. L'outil profite bien de l'expérience de Nokia dans le domaine du multimédia. La nervure du microphone est dotée d'une pince cravate et surtout, d'un jeu de cinq boutons qui permettent de contrôler intégralement le lecteur audio ainsi que le décrochage/raccrochage du téléphone. Difficile de faire plus complet. Même dans le domaine du haut de gamme, la concurrence dépasse rarement la touche unique de décrochage / mise en pause. Bien sûr, il est également possible d'utiliser un casque sans fil de type Bluetooth.
Un tuner FM en prime
Las de vos MP3 ? Envie de suivre les infos, ou vos émissions favorites ? Le N8 poursuit la lignée des smartphones Nokia dotés d'un tuner FM intégré. Pour que ce dernier fonctionne, il faut utiliser un casque filaire (kit d'origine, ou autre casque standard) qui servira alors d'antenne. Le balayage s'effectue rapidement et les noms des stations s'affichent en clair. Le son est excellent, mais on regrette tout de même l'absence d'une fonction d'enregistrement au format MP3. Dommage.Le tuner FM apporte un plus, même si on regrette l'absence d'une fonction d'enregistrent.
La partie photo
Comme à son habitude (avec le haut de gamme), Nokia a tout particulièrement soigné la partie photo de son poulain. Le N8 est équipé d'un APN de 12 mégapixels autofocus doté d'une optique Carl Zeiss. Dans les environnements obscurs, le tout est épaulé par un flash au xénon. Le nombre de pixels ne fait pas tout, il faut passer par la pratique pour vérifier les bons indicateurs.Pas de doutes, Nokia ne nous trompe pas sur la marchandise. Le N8 produit des clichés d'excellente facture ! Les photos sont très détaillées et colorées. On apprécie également le zoom numérique relativement propre (x2) ainsi que la possibilité de géolocaliser ses photos.
Le N8 génère des clichés d'excellente facture.
Les clichés sont très détaillés ! L'un des meilleurs APN sur mobile.
Capture vidéo
Non content de proposer une partie photo de qualité, le N8 est capable d'effectuer des captures HD h264 en 1280 x 720 (30 images par secondes annoncées). Le N8 dispose de deux atouts. L'appareil de Nokia est équipé d'une bonne optique, et sa sortie HDMI native apporte un plus. Nokia s'est vraiment donné les moyens de proposer un module de capture de qualité, qu'en est-il dans la pratique ?Par rapport aux Wave et Galaxy S qui s'étaient vraiment montrés impressionnants dans ce domaine, le N8 produit des vidéos légèrement moins nettes. D'autre part, les vidéos du N8 sont moins fluides que celles qui sont produites par les deux appareils concurrents de Samsung (vous pourrez vous faire votre propre avis en téléchargeant les exemples de captures ci-dessous). MediaInfo indique une cadence de capture de 25 images secondes avec le N8 contre 30 pour les Galaxy S et Wave. La perte de frames explique peut-être cette impression.
En revanche, par rapport à la concurrence, le N8 propose un zoom numérique (jusqu'à x3) plutôt convaincant qui ne souffre pas d'effet de pixelisation (voir exemple vidéo du train). Un bon point pour Nokia, donc. Pour finir sur une note positive, même si le N8 se positionne un petit cran en dessous des références du secteur, les vidéos restent excellentes pour un « simple » téléphone ! De plus, par rapport aux mobiles Samsung, on apprécie de pouvoir relier le téléphone directement à un téléviseur ou à un moniteur via la sortie HDMI.
Pour visionner les échantillons vidéo bruts (natifs, non réencodés) que nous avons capturés avec le mobile, cliquez sur les liens suivants :
Exemple d'utilisation de l'HDMI natif pour router l'image sur un moniteur.
Lecture vidéo
Sur son site officiel, Nokia ne donne pas de précisions sur les formats vidéo supportés. D'après la fiche fournie par l'agence de presse, l'appareil supporte le h264, MPEG4, VC-1, h263, Real Vidéo, ON2 VP6 ainsi que le Flash. Nos tests indiquent que la compatibilité semble être plutôt bonne puisque le N8 prend en charge le classique MP4, mais aussi les formats tels que le Divx ou le Xvid (basse définition). En revanche, le mobile n'a pas été en mesure de décoder nos quatre échantillons MKV que nous lui avons soumis. Dommage, une telle compatibilité aurait donné une seconde utilité à la prise HDMI native qui est déjà très pratique pour exploiter les vidéos capturées à l'aide de l'APN du N8.Test du Nokia N8 : GPS et navigation
Depuis le 21 janvier 2010, Nokia fourni gratuitement son programme OVI cartes en (version piétonne et routière). Il ne s'agit pas d'un lot de consolation, ou d'un programme aux fonctionnalités limitées, mais bel et bien d'un assistant de navigation GPS complet comparable à Tom-tom ou Navigon. On dispose d'une vue 3D, d'un guidage vocal et visuel, et les cartes (NAVTEQ) sont bien stockés sur la mémoire interne du téléphone (ou sur une carte Micro SD). Il n'est donc pas nécessaire de disposer d'une connexion Web mobile pour pouvoir profiter de cette application. Lorsqu'on sait qu'un tel programme est généralement facturé entre 60 et 80 euros, on ne peut qu'apprécier l'initiative de Nokia. Ovi Cartes couvre plus de 180 pays.OVI Cartes : un logiciel GPS complet et performant compris dans le pack
Côté fix, le N8 s'en sort plutôt bien avec un délai d'à peine 10 secondes pour effectuer un positionnement valide sans triangulation GSM (test effectué avec Ovi Cartes en mode piéton sans carte SIM). En revanche, étrangement, les fix à froid sont moins rapides avec le mode « voiture » (carte 3D) puisque dans ce cas de figure, Ovi Cartes met un petit peu plus de deux minutes pour lancer la navigation. Après ce premier positionnement, les choses rentrent dans l'ordre : le positionnement devient instantané. Au final, le circuit GPS se montre performant et l'offre logicielle complète distance la concurrence qui nécessite souvent l'achat additionnel d'un programme de navigation.
Téléphonie, autonomie, conclusion
Téléphonie et automomie
Pas de soucis particulier à signaler à ce niveau, le N8 offre de bonnes prestations. La qualité d'écoute est claire et les interlocuteurs distinguent aisément les sons qui proviennent du smartphone. On ne note pas non plus de problèmes d'ergonomie majeurs, ou de gêne lorsqu'on porte le mobile à l'oreille.Interface téléphonie du N8
Pour ce qui est de l'autonomie, le N8 se montre plutôt performant. En utilisation modérée, on peut compter utiliser le téléphone pendant deux jours et demi à trois jours. Phénomène curieux : lors du test labo, on s'aperçoit que la charge est grignotée par paliers. On ne mesure pas de baisse entre les tests vidéo et le test du surf en 3G, ou entre le surf Wi-Fi et la lecture MP3. Restons méfiants, nous nous basons là sur un indicateur logiciel qui dispose peut-être d'une marge d'erreur. Quoi qu'il en soit, la faible puissance du processeur semble clairement favoriser le Nokia N8.
La charge baisse de façon irrégulière (ne pas se fier à l'effet du graphique qui pourrait faire croire que la batterie se recharge entre les deux prises de mesure à 72 % de batterie).
Conclusion
Pour bien apprécier les différents aspects qui font les forces et les faiblesses du Nokia N8, il faut séparer les attributs matériels et logiciels. Inutile de tourner autour du pot, le premier point est une franche réussite. Le N8 est un appareil très robuste taillé dans des matériaux de qualité. Pour ne rien gâcher, sa finition est tout simplement exemplaire. Difficile d'émettre le moindre reproche à cet égard : Nokia signe tout simplement un sans-faute.Côté équipement, le N8 poursuit dans sa lancée en proposant un APN 12 mégapixels qui permet de faire des photos de qualité, une prise HDMI native ainsi qu'un adaptateur USB hôte destiné à recevoir une mémoire de masse sur le mobile (clé USB, par exemple). On apprécie également le tuner et surtout, le transmetteur FM qui permet d'écouter la musique de son téléphone sur un autoradio standard ! Les fonctions pré citées sont très rarement (voir jamais) présentes chez la concurrence, y compris lorsqu'on tape dans le haut de gamme.
En bref, même si on peut critiquer la faiblesse relative du processeur (680Mhz contre 1Ghz chez la concurrence), le Nokia N8 avait clairement toutes les cartes en mains pour réussir son objectif. Vraiment toutes ? Malheureusement, la partie logicielle gâche sérieusement la fête...
Ce fameux « nouveau » système Symbian^3 apporte quelques nouveautés bienvenues, mais il s'agit plus d'une révision mineure de Symbian S60 V5 que d'un véritable nouveau système à part entière. Si le « moteur » n'est pas forcément à remettre en question, les principales critiques émises à l'encontre d'S60 V5 visaient surtout à fustiger une ergonomie obsolète. S60 V5 se contentait plus ou moins d'ajouter la prise en charge du tactile sur un OS initialement conçu pour les mobiles à clavier. Nokia persiste dans l'erreur avec Symbian^3. L'ergonomie est assez laborieuse au regard de ce que propose la concurrence, et l'esthétique globale laisse clairement à désirer. Les fans de la marque apprécieront, et trouveront instantanément leurs marques. Les autres passeront leur temps à se perdre dans les menus de configuration ou à batailler pour rechercher une option ou un programme. Enfin, lorsqu'on souhaite taper un mail ou une adresse en mode portrait, le N8 assène son coup de grâce en nous proposant un clavier virtuel tactile à neuf touches !
Au regard de ce triste tableau, on ne peut s'empêcher de penser aux « bons » mots lâchés par A. Vanjoki, le patron de la division smartphone de Nokia qui a déclaré récemment qu'adopter Android, revenait à « pisser dans son pantalon pour se réchauffer ». Pour notre part, nous aurions infiniment préféré cette option (mention urologique mise à part). Il ne fait aucun doute qu'un tandem unissant une telle réussite matérielle à un OS comme Android n'aurait pas eu de mal à rencontrer un succès certain.
En l'état, le N8 risque fort de ne pas suivre cette voie. Heureusement pour lui, il parviendra tout de même à satisfaire de nombreux mobinautes, sauvé par ses excellentes prestations photo, vidéo, sa qualité de fabrication, ainsi que par ses nombreuses fonctionnalités natives (HDMI, OVI Cartes pour le GPS, etc.). On peut également penser que conscient de ses faiblesses, Nokia ajustera ses tarifs en conséquence. À défaut d'Android, gageons que la relève MeeGo nous préservera de futurs gâchis de cet ordre.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.